Sasaki Shin'ichi
ϟ Nom Prénom : Shin'ichi Sasaki
ϟ Avatar : Nijiro Murakami
ϟ Âge : 23
ϟ Date & lieu de naissance : 1er Mars 1978, à Kyoto au Japon
ϟ Statut de Sang : Sang-Mêlé
ϟ Espèce : Sorcier
ϟ Genre : Homme
ϟ Orientation Sexuelle : Bisexuel
ϟ Don(s) : Métamorphomage & Kleptomane
ϟ Poste(s) occupé(s) : Serveur & Musicien dans un bar à Kyoto (de 1993 jusqu'à 2001), actuellement en recherche d'emploi
Caractère
Shin'ichi est ce qu'on appelle une "force tranquille". Il perd bien rarement son calme même lorsqu'il est en colère; là il a plutôt tendance à faire comprendre qu'il n'est pas d'humeur à plaisanter par des paroles froides ou encore en en venant aux poings sans fulminer pour autant. Shin'ichi met un point d'honneur à ne pas hurler ou perdre son sang froid, conscient que l'on ne le prendrait pas plus au sérieux comme ça. Après tout, les chiens qui aboient et ne mordent pas n'impressionnent personne et, quand bien même son but n'est pas d'être particulièrement impressionnant, il n'a pas envie de perdre la face devant qui-que-ce soit. Sa capacité à rester si calme dans des situations dangereuses ou alarmantes semble provenir du fait qu'il n'a aucun intérêt pour le concept de vie, le concernant lui-même ou les autres. Il ne tient ni à vivre, ni à mourir et peine à comprendre le fait de chérir la vie et celui d'appeler la mort. De ce fait, il peine également à se projeter dans le futur, préférant bien mieux vivre au jour le jour et profiter du présent.
En plus du contrôle qu'il a sur son tempérament, Shin'ichi n'est pas impressionné par grand-chose. Il juge avoir vu assez de choses, bonnes ou mauvaises, pour n'être que rarement touché par ce qu'il observe. Des évènements jugés horribles ou, au contraire, magnifiques le laissent souvent de marbre. Si quelque chose ou quelqu'un parvient à le surprendre, il ne l'oublie pas.
Shin'ichi est de nature calme et réfléchit, il est très intelligent et passe beaucoup de temps à observer les autres, sincèrement intéressé par les comportements de ses pairs. Il aime beaucoup les analyser et a une certaine facilité à les manipuler même s'il n'utilise cette capacité que lorsqu'il en a besoin. Shin'ichi n'était pas fondamentalement mauvais, il ne s'amusera jamais du malheur d'autrui gratuitement. Au pire il éprouvera une satisfaction à voir quelqu'un qu'il pense méritant souffrir, mais il n'ira pas se jouer de quelqu'un d'innocent s'il n'a aucune raison de le faire. En revanche, dès qu'il s'agit de sauver sa peau ou quoi-que-ce soit de similaire, Shin'ichi oublie vite toute notion de loyauté; il ne craint pas d'agir en traître en sa propre faveur.
Est-ce qu'il irait réellement jusqu'à trahir un être cher? C'est une question pertinente à laquelle même Shin'ichi n'a pas la réponse. En effet, le japonais a énormément de mal à accorder sa confiance et, de ce fait, n'a jamais assez tenu quelqu'un dans son cœur pour être capable de se sacrifier pour protéger cette personne. Il sait cependant que si, un jour, un de ses pairs arrive à gagner sa confiance, il soulèvera des montagnes pour lui et deviendra son allié le plus précieux et loyal.
Malgré sa difficulté à accorder sa confiance, son calme et sa tendance à ne pas être trop émotif, Shin'ichi ne semble pas avoir du mal à communiquer avec ses pairs, à apprécier certaines personnes plus que d'autres et même à plaisanter avec. Quand il était plus jeune, il ne s'entendait pas avec grand monde car il était convaincu que les Hommes étaient malhonnêtes et égoïstes par nature. Cependant, cette certitude a progressivement changé après qu'il ait été témoin d'actes désintéressés et purs. Il s'est alors intéressé à l'idée qu'il puisse y avoir de bonnes personnes sur terre et a voulu se faire des amis et des ennemis comme tout le monde, même si ses relations devaient être superficielles et éphémères. Durant une période, Shin'ichi s'est même amusé à mesurer sa capacité à plaire et à séduire, chose qu'il ne fait plus vraiment à présent. C'était amusant le temps que ça a duré.
Si pas grand chose n'impressionne Shin'ichi, cela ne signifie pas qu'il n'a de goût pour rien. Il a déjà été dit qu'il aimait observer les autres mais ça n'est pas tout ; il chérit les longues conversations et les éclats de rires qu'il peut avoir avec les autres. Il a un attrait prononcé pour la musique également. Si ça ne tenait qu'à lui, il passerait ses journées avec un casque sur les oreilles, bien confortablement dans sa bulle.
Physique
Shin'ichi n'a jamais eu un physique atypique. Outre ses 1m68 qui le rendent plus petit que les hommes de son âge, rien ne saute aux yeux quand on le voit pour la première fois. Il a des yeux en amande de couleur noisette et de courts cheveux noirs lisses et comme l'asiatique moyen.
Là où Shin'ichi parvient à se détacher des nombreux jeunes gens lui ressemblant c'est par sa capacité de changer d'apparence à son bon vouloir qu'il n'utilise pas quotidiennement pour autre chose que pour s'accorder des "folies capillaires". Le japonais ne se trouve ni particulièrement beau ou moche, du coup il ne voit pas l'intérêt à changer d'apparence simplement pour s'embellir outre lorsqu'il touche à ses cheveux. Lorsqu'il ne garde pas ses cheveux au naturel, il aime les faire pousser jusqu'à ses épaules et les teindre en blond ; voilà les deux coupes avec lesquelles on le voit le plus souvent. Autrement il lui arrive de changer simplement de couleur, parfois volontairement et d'autre fois moins.
Pour ce qui est de son style vestimentaire, Shin'ichi s'habille généralement de ce qu'il trouve confortable ou beau sans se soucier du fait que ça puisse rendre bien ou non. Il ne semble pas avoir vraiment de notions dans la mode, ou alors il s'en fout totalement. En tout cas, il ne semble pas savoir comment accorder les couleurs entre elles ou s'assurer que le haut qu'il choisisse va bien avec son pantalon etc etc. Du coup, parfois Shin'ichi se retrouve vêtu de la façon la plus sobre possible, d'autres fois il sera très bien habillé et d'autres encore il portera une tenue insolite qui ne manquera pas d'attirer l'œil... Et pas toujours positivement. Et puis! De toute manière, il se moque bien de ce que les autres peuvent en penser tant que ça lui plaît à lui.
Histoire
L'histoire de Shin'ichi Sasaki a commencé lorsqu'un homme malheureux dans son couple a rencontré une pauvre fille désespérée. Vous avez le ton de l'histoire, ne vous attendez pas à quelque chose de plus charmant que ça concernant la suite.
L'homme en question s'appelait Seiji Sasaki. C'était un homme de Sang-Pur dont les parents avaient arrangés un mariage avec une noble femme du nom de Mao Hamabe. Le problème avec cette femme, c'est qu'elle n'était pas commode du tout. Seiji faisait de son mieux pour ne pas avoir le rôle du mauvais mari, mais rien ne semblait satisfaire Mao qui ne cachait pas le fait qu'elle aurait préféré épouser quelqu'un d'autre. Elle faisait des crises pour tout et n'importe quoi et ne cessait d'insulter son mari qui finit par en avoir ras-le-bol et ressenti la terrible envie d'aller voir ailleurs. C'est à ce moment qu'il s’intéressa à Haruka Kitagawa, une jeune femme d'à peine vingt ans, la petite sœur d’un de ses amis, Masaki Kitagawa. Il se trouve que cette demoiselle essayait de flirter avec Seiji depuis un bon moment et ce dernier finit par craquer une fois, et une fois seulement.
C’est à partir de cette nuit-là que les problèmes commencent.
Se sentant coupable d’avoir trompé Mao et ce malgré le caractère imbuvable de cette dernière, Seiji décida de couper les ponts avec Masaki et Haruka Kitagawa à défaut de pouvoir réparer son erreur. Masaki ne comprit pas immédiatement pourquoi son ami décidait de prendre ses distances et fût d’abord très triste puis, un beau jour, sa sœur lui annonça être enceintre et, chamboulée, lui raconta son aventure avec Seiji Sasaki, ce qui rendit Masaki fou de rage. Le grand frère protecteur n’eut pas de mal à retrouver Seiji et une fois qu’il le tint, il lui fit bien comprendre sa colère et força Seiji a verser de l’argent pour aider sa sœur à élever l’enfant sans quoi il raconterait tout à Mao. Incapable de s’en sortir autrement, Seiji jura de le faire et tint sa promesse secrètement.
Grâce à cette promesse, Haruka éleva son fils tout en poursuivant ses études. Tout ne fût pas simple pour elle quand bien même elle avait l’aise de ne pas manquer d’argent parce qu’elle était très déprimée. Étudier tout en élevant un enfant n’était pas de tout repos, déjà, et puis elle était secrètement encore amoureuse de Seiji Sasaki. Elle rêvait d’élever le petit Shin’ichi avec lui et de former une petite famille heureuse mais cela n’arriverait pas ; Seiji ne l’aimait pas en retour et, de toute manière, il avait épousé Mao et avait clairement fait comprendre qu’il ne comptait pas fauter à nouveau en temps que mari.
Tentant de trouver un nouveau père pour son fils et, surtout en mal d’amour, Haruka fit passer un bon nombre de garçons chez elle et, plus précisément, dans son lit. Souvent convaincue (ou tentant de se convaincre) que le nouvel homme qui entrait chez elle serait “le bon”, elle en parlait à son fils et souvent même présentait chacun d’entre eux comme un nouveau père. Quand Shin’ichi apprit à parler, il se retrouva bien vite à appeler plusieurs hommes différents “papa” et s’habitua à voir ceux-ci passer et repartir. Parfois ça durait une nuit, parfois des semaines, parfois quelques mois mais ça ne durait jamais bien longtemps. Parfois “papa” était drôle, parfois gentil, parfois strict, parfois gueulard, parfois violent mais qu’importe puisque, au final, “papa” ne restait jamais. Alors ni les bons, ni les mauvais traitements ne dureraient.
Indépendamment de ce problème, “maman” n’était pas particulièrement mauvaise dans son rôle. Déjà, elle restait bel et bien présente malgré le temps qui passait et puis elle ne maltraitait pas Shin’ichi. Haruka n’était pas la mère la plus attentionnée, voilà tout. Convaincue qu’elle ne serait pas capable d’élever correctement son enfant sans un père à domicile et déprimée, il lui arrivait de délaisser un peu son garçon, surtout lors de périodes de grosse dépression. Dans ces moments, Shin’ichi était envoyé chez son oncle Masaki qui l’élevait avec bien plus d’amour que tous les “papa” que le gamin n’aie jamais connu, si bien que Shin’ichi avait rarement envie de retourner chez “maman” après avoir été confié à son oncle.
Alors que Shin’ichi était âgé de 3 ans, quelque chose se produisit du côté du foyer Sasaki; la petite sœur de Mao, Arisu Wen, donna naissance à un petit garçon portant le nom de Kohaku Ren Wen. La nouvelle adouci Mao qui devint soudainement très docile, au point où Seiji commença d'abord à craindre qu'elle aie appris, d'une façon ou d'une autre, qu'il avait fréquenté Haruka et qu'elle attende le bon moment pour lui sauter à la gorge. Finalement, Mao expliqua que la naissance de son neveu lui avait fait réaliser qu’elle était enfin prête à accepter de fonder une famille avec Seiji, quand bien même elle n’avait pas choisi de l’épouser, ce qui n’aida pas Seiji à déculpabiliser à l’idée de l’avoir trompée. Après tout n’avait-elle pas le droit d’être malheureuse d’épouser un homme qu’on lui imposait d’aimer? Elle avait eu besoin de temps, voilà tout… Mais qu’importe ce que pensait Seiji à présent, le mal était fait et il devait vivre avec. Autant tenter de rendre Mao heureuse maintenant, se dit-il, en acceptant de tenter d’avoir un enfant avec sa femme.
Le temps passait et Mao ne parvenait pas à tomber enceinte, si bien qu’elle consulta et apprit qu’elle était stérile. Seiji voulut la consoler mais Mao lui répondit qu’elle avait besoin d’être seule.
Ce fût la dernière fois que Seiji vit sa femme.
Il l’attendit le restant de la journée. Et le lendemain. Et la semaine suivante. Et ainsi de longs jours durant lesquels il tenta de la retrouver sans succès. C’est quand il apprit que Arisu et son mari étaient décédés et que leur petit Kohaku avait disparu qu’il comprit que Mao ne reviendrait pas. Il n’était pas idiot ; Mao avait certainement un lien avec cette histoire et qu’elle soit morte ou qu’elle aie fuit, il ne voulait pas le savoir. Cette femme avait déjà bien causé le chaos dans sa vie, il était hors de question qu’il se retrouve impliqué dans une histoire de meurtre à cause d’elle.
Seiji était prêt à couler des jours heureux à présent, prétendant pleurer la disparition de sa femme en présence des autres mais tout cela fût sans compter une nouvelle visite de Masaki Kitagawa quelques années plus tard. Ce dernier avait toujours trempé dans des affaires assez louches, ce que Seiji savait mais à l’instar de l’histoire de Mao, il avait toujours décidé d’ignorer tout cela pour ne pas être impliqué. Sauf que cette fois-ci, on ne lui laissait pas le choix; Masaki lui expliqua qu’il savait où était passée Mao, qu’elle lui avait demandé de l’aider à fuir le japon et à changer d’identité en échange d’une grosse somme d’argent et qu’elle avait emmené son neveu avec elle. Masaki ne communiqua pas les nouvelles identité de Mao et Kohaku à Seiji car il avait promis de garder le secret, mais il n’était pas venu pour rien; Ce qu’attendait Masaki à présent que Mao était partie, c’était que Seiji retourne auprès de Haruka et Shin’ichi. Le gamin avait bien grandi et les choses étaient catastrophiques. Haruka était au plus mal ; elle était hospitalisée pour tentative de suicide. L’homme jura à Seiji que s’il n’arrangeait pas les choses, il s’arrangerait pour faire de sa vie en enfer et, connaissant son ancien ami, Seiji ne douta pas une seconde qu’il n'hésiterait pas à mettre sa menace à exécution.
C’est ainsi que, âgé de huit ans, Shin’ichi fût accueilli par un nouveau papa et une maman souriante en rentrant chez lui d’un séjour improvisé chez son oncle et son cousin (de six ans son cadet) qu’il considérait comme un petit frère. Shin’ichi n’était pas encore capable de trouver un sens à tout ce qui se passait mais il avait très bien compris deux choses ; sa mère avait été très malade ces derniers jours et ce papa était différent des autres. En effet, quand Haruka présenta Shin’ichi à Seiji, elle ajouta à son discours habituel que cet homme ci était le premier “chéri à maman” et qu’il était celui grâce à qui Shin’ichi était là aujourd’hui. Bien sûr, Shin’ichi ne fût pas très impressionné; d’abord parce qu’il s’attendait à le voir partir bientôt puis, les années passant, parce qu’il comprit que Seiji avait d’abord abandonné sa mère et lui avant de se retrouver une conscience et de revenir et qu’il était la raison pour laquelle sa mère avait si longtemps été malheureuse.
En arrivant dans la vie de Haruka et Shin’ichi, Seiji fût surpris de constater que son garçon avait un don. Il surprit les cheveux de Shin’ichi à changer de couleur alors que le gamin coloriée, assis à la table de la cuisine, tandis que lui cuisinait. Seiji demanda à Haruka si elle avait remarqué et elle lui répondit avec joie que Masaki avait été le premier à être témoin de ce genre de choses et qu’il avait été confirmé plus tard qu’il était métamorphomage. Seiji ne savait pas trop qu’en penser mais Haruka était ravie et lui avoua qu’il était ainsi plus facile de comprendre leur fils qui ne montrait pas vraiment ses émotions au-delà des couleurs que prenaient sa tignasse.
Shin’ichi eut, malgré tout, le droit à une fin d’enfance et à un début d’adolescence plutôt stable, en soi. Son père restait et, sous la menace, s’appliquait à être un père respectable. Sa mère nageait dans le bonheur. Ils avaient acheté une belle petite maison tous ensemble et ne manquaient de rien. Son oncle restait un homme exceptionnel et admirable chez qui il avait le droit de passer quelques jours de temps en temps et son cousin et lui s’entendaient à merveille. Il était bon élève et, s’il n’aimait pas trop les autres enfants de son âge, il se complaisait dans son petit univers à lui. En plus de cela, Shin’ichi prenait des cours de guitare. En fait, le jeune adolescent commençait à se dire que, peut-être, les choses allaient bien se passer à partir de là. Peut-être que, enfin, les choses seraient stables et qu’il allait pouvoir finir de grandir dans un environnement sain.
Spoiler Alert ; pas du tout.
Les choses commencèrent à se gâter alors que Shin’ichi était adolescent. Sa mère faisait souvent des allusions au fait qu’elle voulait se marier et Seiji, lui, ne semblait pas exactement sur la même longueur d’onde. Du coup, souvent, Haruka boudait ou faisait la tête et cela rappelait bien trop les gamineries de Mao à Seiji, et ils se disputaient. Progressivement, les bonnes raisons de s’engueuler se multipliaient jusqu’à ce qu’un rien ne démarre une dispute. En plus d’épuiser Shin’ichi cela le porta à penser que ses parents ne se supporteraient pas éternellement et, honnêtement, plus les disputes passaient et plus il priait pour qu’ils mettent un terme à leur relation.
Malheureusement pour eux et heureusement pour lui, tout cela prit fin après une dernière engueulade plus houleuse que les précédentes. Shin’ichi avait quinze ans et il voulut d’abord s’enfermer dans sa bulle avec sa musique mais, bientôt, il constata que la dispute persistait et que les voix se levaient au-delà de ce dont il était habitué. Il se glissa donc dans le couloir pour écouter ce que ses parents pouvaient bien avoir à se dire en plus des habituelles insultes, mais il était loin d’être prêt à entendre ce qu’il apprit ce jour-là.
Seiji fut celui qui parla le plus. Ou plutôt qui hurla le plus. C’était plutôt surprenant étant donné que, d’usure, il était plutôt calme et ne parlait pas trop contrairement à la pipelette qu’était Haruka. Sûrement fatigué des gamineries de cette dernière, Seiji lui lança à la tête tout ce qu’il avait sur le cœur et même, peut-être, ce qu’il ne pensait pas réellement. Il lui balança qu’elle aurait dû rester le coup d’un soir qu’elle avait été, que si ça n’était pas pour Masaki il ne l’aurait plus jamais admise dans sa vie, qu’elle avait un pauvre gosse presque aussi brisé qu’elle à cause de la façon dont elle l’avait élevée et puis termina sur le fait qu’il aurait mieux valut qu’elle meure le jour où elle avait tenté de mettre fin à sa vie. Seiji arrêta de brailler lorsque Haruka, tombée à genoux devant elle, hurla pour le supplier de se taire, en larmes.
A ce moment-là, les jambes de Shin’ichi semblèrent à nouveau capables de se mouvoir et il courut s’enfermer dans sa chambre. Le dos contre la porte, Shin’ichi sentit le rythme de son cœur s'accélérer dangereusement et respirer devint de plus en plus difficile jusqu’à ce qu’il n’y arrive plus. Ses cheveux prirent mille couleurs différentes à la minute, il ne contrôlait plus rien ; il était en pleine crise d’angoisse. Ce serait la première mais aussi la dernière de son existence.
Shin’ichi eut à peine le temps de se calmer que sa mère toquait à la porte de sa chambre. Un regard suffit à Haruka pour comprendre que son fils avait entendu des choses qu’il n’aurait jamais dû entendre lorsqu’il lui ouvrit la porte, mais elle choisit de ne pas le relever. Les choses étaient déjà bien trop compliquées comme ça.
“Fais ton sac, on va chez ton oncle.”
Haruka ordonna à son fils, son ton aussi ferme que sa voix était incertaine. Shin’ichi acquiesça et s'exécuta rapidement et, bientôt, Haruka et lui partaient vivre chez Masaki. Là-bas une nouvelle discussion désagréable eut lieu ; Haruka raconta tout à son frère mais dû supplier ce dernier de ne pas se venger sur Seiji. Sûrement l’aurait-il tué sans les supplications de sa petite sœur mais Masaki promit à Haruka de ne pas toucher à l’homme qu’elle aimait toujours malgré elle. Il hébergea Haruka et Shin’ichi a partir de ce jour et jamais il ne reprit contact avec Seiji Sasaki, mieux valait-il garder cet homme loin de leur nouveau départ.
Si Shin’ichi était heureux de vivre avec oncle et son cousin, il commença doucement à partir en vrille. Allez savoir si c’était de vivre avec un homme qui trempait dans de sales affaires, si c’était son enfance, si c’était la dispute finale de son père et sa mère, ou peut-être un peu de tout ça, mais il n’était plus le garçon sage qu’il avait été. Il séchait les cours, mentait à sa mère et son oncle quant aux endroits qu’il fréquentait et sa scolarité, mettait des arnaques en place et développait un penchant kleptomane entre autres conneries, la plupart de ces choses en compagnie de son cousin. Il essayait de cacher tout cela à sa mère, non pas parce qu’il craignait de se faire disputer mais parce qu’elle tentait de s’en sortir et qu’il avait conscience que ses problèmes ne l'aiderait pas du tout.
Cela dit, elle finit fatalement par apprendre, au moins, que Shin’ichi n’était pas l’élève assidu qu’il prétendait être; malgré toutes les combines de son fils, son établissement scolaire finit par parvenir à contacter Haruka et lui exposa les faits ; Shin’ichi n’allait plus en classe. Haruka voulait à tout prix éviter de se disputer avec son fils, elle ne le supporterait pas, alors elle l’invita à s'asseoir et à discuter avec elle quant à ce qu’il comptait faire à présent. Shin’ichi réfléchit un peu. Voulait-il reprendre les études correctement? Non , certainement pas. Il expliqua à sa mère qu’il n’y voyait aucun intérêt et Haruka lui proposa de l’aider à trouver un travail. Elle-même avait été récemment embauchée en tant que serveuse dans un bar en ville et elle parla de son fils à son patron qui laissa sa chance à Shin’ichi. Comme c’était sa mère qui l’avait aidé et que le moindre faux pas pourrait être mauvais pour elle aussi, Shin’ichi prit son nouveau travail au sérieux. Il s'intégra bien vite, ravi de travailler avec sa mère et son patron était très satisfait de son travail, si bien qu’en entendant que le bar cherchait des artistes pour animer les soirées, il saisit sa chance et demanda l’autorisation de se produire comme guitariste. Son patron lui donna une nouvelle chance et, encore une fois, il se montra à la hauteur.
Shin’ichi se surprit à aimer ce nouveau train de vie ; il assurait le service la journée avec sa mère et le soir, sous le regard fier de Haruka qui travaillait toujours, il faisait de la musique. En plus de cela, sur son temps libre, il faisait les quatre cents coups avec son cousin. Lorsqu’il eut dix-sept ans, son oncle lui fit même confiance quand il s’agissait de lui offrir un coup de main dans ses affaires. Shin’ichi était parfois voleur, parfois négociateur, parfois un alibi et souvent il était celui que son oncle envoyait quand il s’agissait d’usurper une identité ou de jouer le rôle de taupe au sein d’un groupe grâce à son don de métamorphomage qu’il contrôlait de mieux en mieux. Et bien sûr, plus il contrôlait ce don, plus les missions que lui donnaient son oncle étaient importantes.
Les choses allaient pour le mieux pour Shin’ichi jusqu’à l’année de ses 23 ans. Il n’était pas désireux de changer quelque chose dans sa vie, il était bien là où il vivait et prenait plaisir à exercer toutes ses activités. Il avait même adopté un chat abandonné qui lui tenait compagnie quand il ne voulait rester seul. Le seul côté chiant, si vraiment il devait en citer un, était qu’il devait exercer son anglais, chose qu’il n’avait pas faite depuis qu’il n’allait plus à l’école, pour aider son oncle. Mais même là, il parvint rapidement à atteindre un niveau raisonnable où il comprenait décemment la langue et, quand bien même il ne la parlait pas encore très couramment, il pouvait être fier de ses progrès, d’autant plus que Masaki s’arrangeait pour que son neveu n’aie jamais trop à parler durant ses missions, que ce soit en anglais ou en japonais.
Les choses auraient pu rester encore longtemps comme ça mais, un jour que Shin’ichi et son cousin étaient seuls à la maison, le plus âgé eut l’idée de fouiner dans les affaires de son oncle. De base, il comptait chercher des informations concernant sa prochaine mission ; s’il s’avançait là-dessus, ça rendrait les choses plus simples pour son oncle. Shin’ichi trouva bien ce qu’il cherchait mais sa curiosité le poussa à fouiller davantage lorsqu’il tomba sur un classeur sur lequel son nom de famille était inscrit.
Est-ce que Masaki avait gardé la trace de Seiji Sasaki malgré sa promesse?
Ou alors il s’agissait là d’autres histoires?
Peut-être même que c’était en lien avec le fait que Seiji était revenu s’occuper de Haruka et lui, comme il l’avait mentionné lors de cette dernière dispute?
Et merde, maintenant il devait jeter un coup d’œil.
Shin’ichi tomba alors sur les traces du changement d’identité d’une certaine Mao Sasaki et d’un certain Kohaku Wen… Ou Mao et Akutenshi Busujima, de leur nouveaux noms. Shin’ichi reposa tout ça en se disant qu’il ferait mieux de l’oublier…
Mais impossible pour lui de penser à autre chose.
Qui étaient ces personnes? Pourquoi son oncle leur avait-il tendu la main? Est-ce qu’ils étaient réellement liés à Seiji Sasaki?
Shin’ichi interrogea son oncle quelques semaines plus tard, après avoir décidé qu’il en avait trop vu pour oublier mais pas assez pour comprendre. Il dû insister un peu et Masaki ne sembla pas trop ravi d’apprendre que Shin’ichi avait fouillé dans ses affaires mais, après tout, il aurait dû s’y attendre, connaissant le caractère de son neveu. Masaki décida qu’il pouvait faire confiance à Shin’ichi et lui expliqua tout concernant Mao; qu’elle avait été la femme de Seiji, qu’elle était venue le voir avec beaucoup d’argent en échange d’aide pour disparaître du japon, qu’elle avait été impliquée dans le meurtre de sa sœur et son beau frère et dans l’enlèvement de son neveu. Que Mao et “Akutenshi” vivaient maintenant en Angleterre et qu’il n’en savait pas plus. Shin’ichi sembla satisfait mais, en réalité, cette idée lui trotta dans l’esprit un moment encore.
C’est alors que, sur un coup de tête, il décida de tout quitter. Son travail, sa mère, son oncle, son cousin, ses activités. Il voulait changer d’air, de vie. Tout à coup la routine commençait à être pesante et il rêvait de quelque chose de nouveau. De recommencer à zéro. Peut-être était-ce l’habitude qu’il avait pris toute sa vie de changer sans cesse de père, de maison, de train de vie… Peut-être les nouveaux départs étaient devenus une drogue pour lui. Peut-être même que ça n’avait rien à voir. En tout cas, il vit en l’histoire de Mao et Akutenshi une idée, peut-être même un signe. Il irait en Angleterre. Peut-être même rencontrerait il cet Akutenshi, ou cette Mao. Peut-être jamais. Mais en tout cas, il vivrait de nouvelles choses.
Avec l’argent qu’il gardait de côté et beaucoup de courage, Shin’ichi prévint son cousin de sa décision en lui faisant promettre qu’il en dirait assez à sa mère pour qu’elle ne s’inquiète pas à en mourir mais qu’il n’en dirait pas plus, et il partit pour l’Angleterre.
Son cousin tint sa promesse ainsi sa mère n’eut pas la moindre idée de l’endroit où il était parti. Son oncle fit très vite le lien mais décida de ne pas en parler à Haruka, déjà parce qu’il eut vite fait de deviner que Shin’ichi ne voulait pas que sa mère n’en sache trop mais surtout parce qu’il savait qu’il avait joué un grand rôle dans le départ de Shin’ichi et il savait que Haruka lui en voudrait atrocement. Masaki et son fils essayèrent de consoler Haruka qui fut prise d’un énorme chagrin suite au départ si soudain et inespéré de son fils mais elle finirait par se reprendre à la réception d’une lettre de son fils lui affirmant être parti “vivre”, pour reprendre ses termes, et que sûrement se verraient ils à nouveau dans un futur proche. Le départ de Shin’ichi était alors toujours difficile à accepter, mais non plus impossible et elle eut la conscience plus tranquille, convaincue que son fils saurait se débrouiller; il en avait toujours été capable jusque-là après tout.
En Angleterre, Shin’ichi fit ses premiers pas le ventre serré par l’excitation et l’appréhension. Lui aussi espérait alors qu’il saurait s’en sortir loin de sa maison et surtout loin de sa mère dont il n’avait jamais été séparé bien longtemps jusque-là et ce malgré les rebondissements. Sûrement était-ce là le renouveau qu’il recherchait et il ne retournerait pas au Japon tant qu’il n’aurait pas pris ce nouveau souffle, et ce pleinement.
La boite à questions
ϟ Une anecdote à nous partager ? Je garde tout un tas d'anecdotes plus ou moins légales et marrantes de mes aventures avec mon oncle. Parmi elles, je n'oublierais jamais les fois où j'ai tatoué des gars sans jamais n'avoir fait ça auparavant. Il y a aussi cette fois quand j'ai percé une de mes ex. Quelque chose de marrant est que je n'ai jamais touché à la drogue, et pourtant j'en ai souvent eut en ma possession. J'imagine que de voir la gueule des gars qui venaient me la chercher à suffit à m'enlever l'envie de tenter.
ϟ Quel est ton sortilège préféré ? Flipendo. C'est fou le nombre de fois où il m'a sauvé la mise et, en plus, il n'est pas interdit.
ϟ Est-ce que tu sais exécuter un Patronus ? Oui, il prend la forme d'un chat. J'aime bien. J'ai toujours plus été chat que chien.
ϟ Quel est ton Epouvantard ? Il m'a suffit d'affronter une fois la vision de mon père fou de rage tuant ma mère pour retenir que les Epouvantard c'est pas des conneries. Je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus effrayant.
ϟ Mais, au juste, à quoi ressemble ta baguette magique (bois, cœur, taille) ? Ébène, Corne de Basilic, 25cm
ϟ Quelle odeur sens-tu dans l'Amortentia ? L'odeur de la maison de mon oncle, le parfum de ma mère et l'odeur de la cigarette