Christopher Jack Elton

Histoire

Je suis né un matin pluvieux de janvier à Birmingham, UK. Si je veux être complètement honnête, ma vie n’a rien eu de remarquable pendant les 10 premières années.
Mon père, de son nom Cody Elton, a eu un parcours de vie compliqué. Adopté par un Sang-Mêlé et une Cracmole, il n’a apprit qu’à ses 17 ans qu’il était de Sang-Pur et avait un frère jumeaux, Zachary. Mon oncle et lui se sont longtemps détestés, et j’ai du mal à le croire quand je les vois aujourd’hui. Ma mère, Davina, n’a pas été plus gâtée par la vie. Sa propre mère est décédée de la Dragoncelle quand elle était jeune et son père adoptif condamné à Azkaban pour je-ne-sais quelle raison obscure. On en a jamais trop parlé. Bref, malgré leur départ en dents de scie, les chemins de mes parents ont finit par se croiser après la première guerre et...ben me voilà.

J’ai toujours été un gamin assez passe-partout, facile à vivre, je m’adaptais à peu près à toute situation sans faire de vagues. J’ai jamais fait d’énormes conneries dont on parlerait encore aujourd’hui à l’aube de ma majorité, jamais accomplit d’exploit de la même trempe non plus cela dit. Demi-vélane par ma mère, j’étais un petit garçon très solaire, j’avais une certaine facilité à me faire des amis partout où j’allais et on ne cessait de me répéter que je ferais des ravages en grandissant.
A l’époque déjà, mon petit frère d’un an mon cadet avait un tempérament bien plus timide et réservé que le mien. On a jamais été particulièrement proche lui et moi, et aujourd’hui encore, j’ai pas l’impression qu’on ait grand-chose en commun.
Mes parents avaient beau être tous les deux de sang pur, aucun n’avait été élevé dans la tradition et les valeur accompagnant le titre, autant dire que nous non plus. En revanche il y avait quand même certains avantages à porter un tel nom de famille, notamment une part de la fortune Hamilton et quelques propriétés de famille plutôt cool pour les vacances. Ma préférée d’ailleurs c’était celle à Londres parce que c’est là bas que j’ai rencontré Enzo, en traînant dans les rues, et que je savais que je l’y retrouverais chaque fois qu’on irait en vacances dans la capitale. Et ça n’a pas manqué, on avait même pas 10 piges à l’époque qu’on passait déjà toutes nos journées ensemble.

J’aurais aimé que tout reste aussi calme, paisible, facile que ça l’a été pendant ces 10 premières années d’existence.
Comme tout le monde le sait, le début des années 1990 signe le grand retour du Seigneur des Ténèbres et de ses partisans dans le monde sorcier. Si mes parents ne comptaient pas se joindre à la cause, il semblait que plusieurs membres de la famille de ma mère, avaient déjà répondu à l’appel des forces du mal. Je n’ai pas tous les détails, j’étais encore très jeune et mon père ne parle jamais de cette époque. Ce dont je suis sûr, c’est que ma mère était terrorisée des représailles potentielles à cause de son refus de suivre le mouvement. Elle pensait qu’il finirait forcément par venir la punir. Et si mes parents étaient tous les deux doués en magie, ils ne se faisaient pas d’illusions sur l’issu d’un potentiel combat contre des mangemorts. Peut être auraient-ils pris le risque si Zach et moi n’avions pas fait parti de l’équation. Mais nous étions bien là, et bien trop jeunes pour être en mesure de nous défendre en cas de besoin. Je n’étais même pas encore entré à Poudlard.
Mon père, Cody, était inquiet mais il était convaincu que les mangemorts avaient autre chose à faire que de se préoccuper de nous. Pourtant personne n’était réellement à l’abris durant cette sombre période. Il espérait tout du moins que notre affiliation de loin au Seigneur des Ténèbres via la famille Scott, nous offrirait un peu de répit.

Ça n’a pas suffit à raisonner ma mère, ni à la rassurer ne serait-ce qu’un peu. Un matin dans la gazette du sorcier, on apprenait que toute une famille avait été assassinée par les partisans de Lord Voldemort, dans une ville à quelques kilomètres de là où nous vivions. Il n’en a pas fallut davantage à Davina pour se décider à agir avant que quelque chose ne finisse par nous arriver aussi.
Elle est venue nous réveiller, Zach et moi, en plein milieu de la nuit suivante. Son regard se voulait calme et bienveillant mais son toucher était glacé comme de la pierre. Elle avait peur, je pouvais le lire sur son visage sans peine. Après nous avoir demandé d’enfiler des pulls et des chaussons, elle nous a mené jusqu’au sous-sol. Papa n’était pas là, en revanche elle avait tapissé la pièce de bougie. Je me souviens que je ne comprenais pas bien ce qu’il se passait, mais qu’à aucun moment je n’ai essayé de remettre ses directives en doute ou de lui poser la moindre question. Pas même quand elle nous a demandé de nous positionner à des endroits très spécifiques avant de brandir un long couteau, et de s’entailler le bras devant nos yeux. J’ai eu un mouvement de panique, je ne comprenais pas pourquoi elle se faisait du mal, à cet instant je voulais juste la rejoindre et lui demander d’arrêter parce qu’elle commençait à me faire peur. Je voulais courir dans ses bras mais elle m’a demandé de ne pas bouger. J’ai obéis après une courte hésitation. Zach pleurait et j’étais trop loin de lui pour lui tenir la main.

A partir de là mes souvenirs sont flous et confus. Ma mère marmonnait des incantations incompréhensibles, un flash de lumière m’a éblouit et...plus rien.
Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé avant que je ne reprenne mes esprits, quand j’ai rouvert les yeux, la pièce était plongée dans le noir et je tremblais de froid. En sanglotant, je me suis relevé pour rejoindre ma mère, allongée sur le sol. On aurait dit qu’elle dormait mais quand je m’approche pour lui parler elle ne me répond pas, n’ouvre pas les yeux. Je panique, secoue son épaule, l’appelle, mais elle ne se réveille pas. Pourquoi elle ne se réveille pas ? Elle va finir par ouvrir les yeux, elle doit juste faire un beau rêve, elle va se relever et me prendre dans ses bras en me disant que tout va bien.
Mais ça ne vient pas.
Quand mon père finit par arriver, je suis toujours agenouillé par terre en train de secouer désespérément l’épaule de ma mère. A travers mes larmes, je le vois vaguement s’approcher de Zach et son visage qui se décompose au fur et à mesure qu’il comprend ce qu’il vient de se passer.

Les premiers mois sont difficiles, j’évolue comme dans un épais brouillard, sur pilote automatique, sans trop savoir où je vais. Les jours sont à peine tolérables, les nuits sont terrifiantes. Ma mère me manque terriblement, je me sens coupable. Je me répète que c’est pas de ma faute, encore et encore. Mais mon esprit joue contre moi, si j’avais été plus fort elle n’aurait pas ressentit le besoin de nous protéger, si je lui avais demandé d’arrêter elle ne serait pas allé si loin, si, si, si… Je ne sais pas quel sort elle voulait lancer à l’origine, mais elle a échoué. Le sort n’a pas simplement raté, il nous a tout de même frappé, mon petit frère et moi, nous punissant de notre faiblesse. On ne s’en est pas rendu compte tout de suite, la malédiction n’étant déclenchée que par de fortes émotions. Il aura fallut attendre que je pique ma première crise de nerf pour y être confronté : si je ne me contrôlais pas, je me transformais en une créature abjecte. Zach étant de nature plus calme, on a eu un espoir pour lui mais il s’est révélé être aussi maudit que moi. Cody a fait appel à tout un tas de sorciers de sa connaissance pour essayer d’annuler le sort, de nous rendre notre apparence normale mais en vain. Tout ce que nous avons appris c’est qu’il s’agissait à l’origine d’un sort de protection, que Davina avait voulu lancer en se servant de la magie rituelle mais qu’il demandait une telle quantité d’énergie que d’ordinaire il fallait au moins trois sorciers pour mener l’incantation à terme. Il était évident que maman, même avec les intentions les plus pures, n’y serait jamais parvenue seule. On nous a étudié un moment, tels deux boursouffles de laboratoire pour venir à la seule conclusion que de fortes émotions déclenchaient la malédiction et nous transformait en une créature magique monstrueuse. Après quelques recherches, ils ont établit que la créature en question était un Zouwu. Ça ne m’avançait en rien. Personne ne savait comment annuler le sort.

Je me suis haï d’être devenu un monstre mais je l’ai accepté bien rapidement. Pour moi, j’avais ma part de responsabilité dans la mort de ma mère, et la preuve était là. Ce n’était pas une malédiction ; C’était une punition. Et le châtiment me semblait à hauteur du crime.

Malgré cet été désastreux, j’entre à Poudlard dès le mois de septembre, mon père est persuadé que m’envoyer à l’école me distraira et m’aidera à surmonter cette période sombre. Il a plus ou moins raison, je suis répartie à Serdaigle, je retrouve Enzo, je me découvre un intérêt particulier pour les études, entre dans le club de duel, puis dans l’équipe de quidditch de ma maison l’année suivante en tant que batteur… D’apparence je m’adapte plutôt bien à ce nouvel environnement. Mais tout ceux qui m’ont connus avant le décès de ma mère noteront sans mal la différence. Je deviens...difficile. Je suis en colère, tous le temps, pour rien et pour tout à la fois. Si mes notes sont impeccables, je passe un sacré paquet de samedi en retenu à cause de bagarres que, la plupart du temps, j’ai moi même initié. Je deviens de plus en plus susceptible, et irritable. Je me retrouve en conflit permanent entre mon sang de vélane qui attire les gens à moi comme des moucherons et ma peur panique que qui que ce soit ne s’approche de moi. Je me renferme.
On me laisse plus ou moins passer mon attitude désagréable parce que je viens de perdre ma mère, et ça m’énerve encore plus parce que les gens ont pitié de moi et ça m’insupporte. Du coup je m’isole, autant que mes quelques amis proche me le permettent, par peur des autres et de moi même. Bien sûr, je ne parle à personne de la malédiction, ce serait encore pire.

Chaque fois que je rentre à la maison, je constate à quel point mon père s’est terni lui aussi. Il trouve son réconfort dans les livres, il fait bonne figure mais je sais qu’il est fou de chagrin. Quant à mon petit frère Zach, c’est difficile à dire. Je n’ai jamais été très proche de lui en vérité, et la mort de maman n’y aura rien changé.

Aujourd’hui, bientôt 6 ans plus tard, je n’ai toujours pas fait mon deuil mais je vis avec. Je me suis un petit peu apaisé cela dit, j’ai vite compris après quelques incidents à cause desquels j’ai faillit révéler ma malédiction au grand jour, qu’il fallait que je fasse un effort pour mieux me canaliser.
Je suis toujours assez fermé, et ma colère est toujours là, ses flammes sont moins vives mais elles n’ont pas cessés de brûler. Hormis mes amis de toujours, je ne laisse pas grand monde m’approcher et je reste assez désagréable la plupart du temps. C’est juste comme ça que je communique, en gardant les gens à distance, sinon ça risquerait de mal finir, pour eux, pour moi…
Côté études, je suis au max, j’ai pas été réparti à Serdaigle pour rien, j’aime apprendre, j’aime travailler, c’est simple, c’est protocolaire et ça ne fait appel à aucune émotion personnelle. C’est un échappatoire parfait. Tout comme l’est le duel, je fais d’ailleurs toujours partit du club de Poudlard et je m’en sors vraiment bien. Suffisamment pour qu’on m’ait conseillé de commencer à me renseigner pour rejoindre le cursus de Protection magique à l’UMS quand le temps viendra. Ce qui, à la réflexion, est une idée qui me séduit. Quant au Quidditch, j’aime toujours bien, ça me permet aussi de me défouler un peu et je suis pas mauvais sur le terrain mais j’en ferais clairement pas grand-chose de plus qu’un hobbie.