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Le bal des Fondateurs

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RPG Officiel
Le bal des Fondateurs
Samedi 29 juin 2002

Molly Weasley était dans sa cuisine à faire la vaisselle quand elle alluma la radio. Elle savait que le bal organisé par le Conseil des Fondateurs serait commenté en direct, et elle était curieuse de savoir ce qui allait se passer.

« - Ici Sorcellerie-Info, toutes les infos sorcières en direct ! Glenda, comment allez-vous ?
- Très bien Jeremiah, merci, et vous ?
- Très bien, très bien. Alors, Glenda. Quelles infos sorcières juteuses avons-nous en direct ?
- Comme vous devez le savoir, c'est aujourd'hui que se tient le premier bal organisé par le Conseil des Fondateurs ! Ça se passe dans le manoir du maire Lloyd, qui a accepté de prêter sa demeure pour cet évènement.
- Quelle générosité !
- Encore plus quand vous saurez qu'il a donné l'équivalent de 150 Gallions en guise de dons pour la reconstruction de l'hôpital Sainte-Mangouste après les attentats des Blue Dragon !
- Quel homme ! Le maire est donc le représentant de l'une des familles fondatrices. Il y en a trois autres, vous savez qui ?
- Bien sûr, Jeremiah ! Il n'y a que vous qui ne le sachez pas. J'ai même en exclusivité les partenaires de chacun pour ce bal ! Pour les Nightshade, nous avons en représentant le chef des Aurors, Shay Nighthsade, accompagné de sa femme Irina. Il y a aussi Esteban Nightshade, son neveu, accompagné de sa petite amie Lyra Mulligan. Esteban vient d'ailleurs d'être diplômé de ses ASPIC, et major de toute son année, les quatre Maisons comprises, s'il vous plaît !
- Sa famille doit être très fière de lui ! Qui d'autres avons-nous ?
- Les Prewett sont représentés par un étudiant du nom de Edmund. Il vient tout juste de terminer sa deuxième année de sciences politiques.
- Peut-être tenons-nous là notre futur Ministre de la Magie ! Qui l'accompagne ?
- Une étudiante de Poudlard, elle aussi diplômée de ses ASPIC, nommée Alex Bennett. Enfin, chez les Scott, nous avons Alice, accompagné de Shay Sanguandikul, un Sang-Pur qui travaille pour elle. Et nous avons Andrew Scott, l'éternel célibataire qui sera cette fois accompagné ! Et par Karoline Barjow !
- L'ex de son frère ? Aïe, coup dur pour Calvin ! Miss Barjow doit avoir un genre de gars ! Maintenant que les présentations des Fondateurs sont faites, sachez que le conseil a réservé le groupe Bizarr' Sisters pour la soirée ! En première partie se trouvera une scène ouverte pour les étudiants qui souhaitent offrir une performance !
- Ce bal réserve donc énormément de surprises ! Pour tous les sorciers qui nous écoutent et qui n'ont pas pu aller au bal, nous resterons évidemment en direct pour tout vous raconter ! D'ailleurs, ça y est, la piste de danse est ouverte… »


En effet, le silence commença à se faire alors que les Fondateurs Wayde Lloyd, Esteban et Shay Nightshade, Edmund Prewett et Alice et Andrew Scott se lancèrent sur la piste pour ouvrir le bal. Tous les sorciers présents les regardaient, certains envieux, d'autres impatients de retrouver le buffet et leurs conversations…


ϟ ϟ ϟ

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Mais depuis que son meilleur ami, Andrew Scott, a décidé de l'aider à redresser le cours de sa vie, James semble refaire surface depuis quelques mois ...


Le bal des Fondateurs
James n’aimait guère ce genre de réceptions. Tout était beaucoup trop rutilent de richesse, surtout quand cela se passait dans le manoir d’une famille prestigieuse telle que les Lloyd et quand la presse sorcière s’empressait de couvrir l’événement de toutes les façons possibles. La radio sorcière notamment ne cessait de colporter les ragots les plus ennuyants qui soient. James avait violemment éteint son poste lorsque celui-ci avait mentionné que Karoline Barjow serait la cavalière d’Andrew Scott.

Ils ne s’étaient pas reparlés depuis cet événement, fin mars. Trois mois. Trois mois qu’il ne l’avait pas vu, qu’il avait tout fait pour éloigner ses pas de la boutique chez Barjow. Trois mois où bien des petites choses avaient changé dans sa vie, ne serait-ce que la présence plus régulière d’Andrew chez lui. Avoir un homme aussi désireux de vouloir sa rédemption à ses côtés était une chose qui avait manqué sa vie. Ses rapports avec ses enfants restaient encore compliqués, et quelques fois encore, James s’était emporté, cédant à l’impatiente, la colère et l’hypocrisie. Mais Andrew semblait avoir les mots pour le calmer, l’apaiser et lui faire prendre conscience que tout cela prendrait du temps. Le repas de Pâques avait été un début certes maladroit, mais un début tout de même.

Ce soir, il avait d’ailleurs accepté de venir à cette soirée uniquement pour être le cavalier de Joséphine. Elle avait ressorti pour l’occasion une ancienne robe que portait Anna, sa mère. C’était étrange de la voir dedans mais James devait l’avouer, elle lui ressemblait de plus en plus chaque jour. Et James ne pouvait être plus fier d’être à son bras.

Même si son costume le grattait. Même si sa cravate l’étranglait. Même s’il mourrait d’impatience de passer une main dans ses cheveux pour détruire ce que Joséphine avait fait. Il n’avait jamais été aussi bien apprêté ces dernières années. Et tout cela, il l’avait fait pour sa fille.

« James, Joséphine, bonsoir. »

James releva la tête en reconnaissant la voix familière de son ami. A son bras, Karoline Barjow était resplendissante. Sa robe bleue nuit mettait ses formes en valeur et ses yeux verts étaient soulignés par un maquillage discret mais élégant. James serra la mâchoire en la voyant. La dernière fois, il l’avait quelque peu menacé et secoué. Que devait-elle penser de lui ce soir, en le voyant là, ainsi habillé, avec sa fille à son bras ? Se lassait-elle, elle aussi, comme Alec, de ses manigances et de ses secrets ? Etait-elle passée à autre chose ? Ne désirait-elle plus rien avoir à faire avec lui ? Il pouvait aisément le comprendre même si, dans son cas, en la voyant face à lui, il lui était impossible de tirer un trait sur la jeune femme qu’elle était.

« Bonsoir. » répondit James dont le regard brillant ne quittait pas le visage de Karoline.
« James, je ne te présente plus ma cavalière. Joséphine, voici Karoline Barjow… »

Le sourire de Joséphine s’agrandit alors qu’elle glissait un commentaire sur la beauté de la robe de sa cavalière. Elle semblait toujours sincèrement heureuse de voir Andrew, comme si rien ne la mettait plus en joie que son père ait trouvé un ami à qui se confier.

« Joséphine, James, enchantée. » répondit d’un ton aimable néanmoins distant Karoline.

Son regard noir finissait de démontrer qu’elle n’avait pas pardonné à James. Mais donc elle ressentait toujours quelque chose pour lui. Un doux sourire naquit sur ses lèvres, interrompu cependant par la question d’Andrew.

« Comment te sens-tu, depuis la dernière Gazette ? »

Une pierre sembla tomber dans son estomac, détournant les yeux, gêné que ses sentiments transparaissent ici.

« Le lundi 10 juin 2002, Tyler Winston fut libéré de Azkaban. Emprisonné en 1981 pour avoir été le partisan de Vous-Savez-Qui, il reçut le baiser du Détraqueur à la demande du fils de sa victime, Harry Davis. Alors que la prison faisait le tri parmi ses prisonniers, ils estimèrent que l'état de santé de Tyler Winston permettait de le libérer, et de le placer dans une chambre de Sainte-Mangouste jusqu'à la fin de sa vie. Pourtant, l'hôpital annonça que l'ex-Mangemort était en parfaite santé, en pleine possession de ses moyens, et pouvait rentrer chez lui, d'autant plus que l'équipe médicale reste en sous-effectif. « Tyler Winston est un puissant Legilimens, du niveau du Seigneur des Ténèbres, en plus d'être un fin manipulateur. Ou il a feint la folie pendant une vingtaine d'années, ou il a trouvé un moyen de briser le maléfice du baiser du Détraqueur. » Déclara amèrement Shay Nightshade. Impossible de vérifier les théories, Tyler Winston ayant déjà retrouvé sa demeure privée, qu'il a rendu incartable. »

Le poing de James se serra sur son verre vide au souvenir de l’article. Tyler Winston. Un nom qui n’avait jamais quitté sa mémoire. L’homme responsable d’une partie de son plus grand malheur. Son père avait toujours été son plus grand héros. Si seulement il avait eu plus de temps à ses côtés … bien des choses auraient été différentes aujourd’hui.

« Comment veux-tu que je me sente ? » lança de manière hargneuse James avant de se radoucir devant Karoline et Joséphine. « Cet homme ne mérite en aucun cas de vivre paisiblement chez lui. Pas après ce qu’il a fait. Pas avec ce qu’il est encore capable de faire. »

Il avait d’ailleurs envisagé d’aller rencontrer Shay Nightshade au cours de la soirée pour lui en parler et s’enquérir de son avis professionnel. Voilà bien des années qu’il n’avait pas parlé à ses anciens collègues. Mais depuis qu’Andrew lui insufflait l’idée de reprendre du service en tant qu’Auror, James ne pouvait s’empêcher de rejeter entièrement cette idée. De même que l’idée du grimoire ne quittait pas son esprit. Pourtant, il était dans une impasse. Plus aucune trace, plus aucune rumeur. Et il était coincé avec des collègues qu’il haïssait et un travail qui le dégoûtait de plus en plus.

Le monde allait mal en plus de cela, surtout quand on se souvenait pourquoi cette soirée était organisée : récolter des fonds pour l’hôpital Sainte-Mangouste, touchée par un attentat des Blue Dragons. Le fait de rester travaillé dans l’Allée des Embrumes pourrait un jour permettre à James d’en savoir plus sur ces sorciers et sorcières responsables de ces atrocités. Du moins c’était l’excuse qu’il sortait à Andrew quand celui-ci l’intimait de démissionner. Seulement, Andrew oubliait qu’on ne démissionnait pas aussi facilement d’une entreprise comme les Mikaelson. Non, James devrait trouver à l’avenir un moyen de se débarrasser d’eux afin que lui et sa famille ne soient pas en danger. C’était pour cela que le grimoire restait encore sa meilleure option pour le moment.

« Karoline, je vois que ta coupe est vide ? Donne-la moi, je vais aller te la remplir. »

James regarda Andrew prendre la coupe vide de Karoline avant de tendre son bras vers Joséphine.

« Je vois que tu n'as rien à boire, veux-tu m'accompagner chercher quelque chose ? »

James essaya de capter le regard d’Andrew qui avait bien manigancé son coup. Il regarda sa fille s’éloigner d’un pas un peu trop enthousiaste avec l’avocat avant de se tourner vers Karoline. Malgré les éclairs que lançaient ses yeux dans sa direction, James devinait sans mal encore un fond de tristesse. Et il ne supportait pas cela.

« Et si nous faisions honneur à votre toilette ? » dit-il en tendant son bras.

Que ne ferait-il pas pour cette jolie blonde ! Elle accepta avec quelque réticence son bras tendu et il posa son verre vide sur une table, avant d’arriver tous deux près de la piste où des couples dansaient. C’était une valse, assez simple pour que James se souvienne des peu de pas qu’il y avait. Et puis, il avait déjà dansé avec Karoline, plusieurs mois auparavant. Encore une fois les circonstances étaient bien différentes …

« Alors comme cela tu as une fille ? Il y a d'autre chose que je dois apprendre sur toi James ? » lança-t-elle, venimeuse.

Hum, sa façon d’insister sur son prénom signifiait qu’elle n’aimait guère qu’il lui ait dissimulé sa véritable identité.

« Ma douce, il y a bien des choses que mon travail oblige à taire. » dit-il en haussant un sourcil.

Elle travaillait sur l’Allée des Embrumes, elle aussi savait qu’il fallait faire attention à notre identité, à protéger nos intérêts et nos familles. A chaque fois qu’un sorcier mettait un pas dans cet endroit, il courait un danger. Mais à présent qu’elle avait ouvert la bouche, Karoline ne comptait pas s’arrêter sur cette lancée.

« Oh et pas besoin de me dire que tu as été un Auror, je l'ai aussi appris, mais pas par toi. »

Qui donc avait pu oser l’informer autant sur lui ? Calvin ? Non … Andrew plutôt … Alors qu’il faisait tourner Karoline sur l’air que jouait ce violoncelle, il cherchait l’avocat du regard. Ce dernier parlait toujours avec Joséphine et … avec Angelo ? Sa main se crispa sur la taille de Karoline à l’idée que ce Scott parle à sa fille. Non, Andrew devait impérativement protéger sa libellule des anomalies de sa famille.

« Et donc, que fais-tu ici ? » reprit Karoline, un sourcil hautain dressé.

Cette attitude revêche l’amusa, le détournant de ses préoccupations. Non, Karoline ne l’avait pas oublié et cette pensée lui plaisait beaucoup.

« A cet instant précis, je danse avec une magnifique jeune femme qui semble être encore plus en colère qu’une harpie. » se moqua-t-il. « Autrement, je suis surtout venu faire plaisir à ma fille. »

Il redevint plus sérieux sur cette dernière phrase. Etonnamment, cela ne lui avait pas déplu que Karoline fasse connaissance avec Joséphine. Ce qui lui déplaisait en revanche, c’était qu’elle se familiarise avec la famille au complet des Scott.

« Tu n'es pas repassé. » reprit Karoline. « Tu n'es jamais revenu chercher ce que je te devais pour avoir épargné mon frère. Est-ce si difficile d'envoyer un hibou ? De venir me voir à la boutique ou au Ministère ? Est-ce si laborieux de s'entretenir avec moi ? Ma compagnie est-elle aussi ennuyante que tu t'es épargné ma visite, ou l'écriture d'un simple mot ? N’importe quoi ? »

James adorait quand ses battements de cœur s’emballaient autant. Quand son flot de paroles prenait le pas sur tout ce qui voulait freiner ses ardeurs. Oui, elle était parfaite quand elle laissait tout son corps s’exprimer pour elle. Pas quand elle jouait cette mascarade auprès de Calvin. Là était la véritable Karoline Barjow, face à lui.

Mais il comprenait aussi sa colère. Ne s’était-il pas lui-même maudit d’être resté autant en retrait ? N’avait-il pas maudit tous les aïeuls d’Andrew pour ses attitudes violentes qui se refrénaient ?

« En vérité, j’ai pris le temps de réfléchir. » commença-t-il doucement, comme prenant plaisir à pousser à bout la patience de Karoline.

Sa main réaffirma sa prise sur sa taille et il vint faire tourner la jeune femme avant de la ramener contre lui, sa paume chaude toujours dans la sienne. Il brûlait de désir en cet instant pour elle. La distance n’y avait rien changé, tout comme le temps. Elle était parfaite, elle était la femme parfaite. Bien sûr il disait cela alors qu’il la connaissait à peine. Mais il avait entendu parler d’elle. Elle était une Oubliator très compétente. Sa manière de diriger la boutique de son père montrait à quel point elle était une femme indépendante, désireuse de faire ses preuves et possédant un courage hors norme. Elle s’était perdue en voulant sceller une alliance trop Sang-Pur. James voulait découvrir la véritable Karoline. Pas seulement ses qualités et ses compétences. Mais ses défauts et ses faiblesses aussi. Il ne voulait pas la copie parfaite. Il la voulait entière.

« Il y a bien quelque chose que je … désire dans cette boutique. » poursuivit-il. « Toi. C’est toi que je veux. »

Ses yeux parcoururent le visage de Karoline, étudiant chacune des émotions qui le traversaient.

« Je te demande pardon ? »
« Toi. Karoline. Une soirée avec toi. »

Elle était étonnée et lui se mit à rire.

« C’est mon prix pour avoir laissé ton frère la vie sauve. Tu peux bien faire ça pour moi. Ce n’est pas cher payé, non ? »
« Je ne crois pas non. Hors de question, et puis quoi encore ? »

Son regard plongea dans celui de Karoline, voulant saisir son âme. Oh, ce n’était pas elle qui parlait. C’était la Karoline aux bonnes manières qui trouvait normale de repousser un homme qui l’avait vexé.

« Pourtant, c’était ce qui m’avait promis. Souviens-toi. Rappelle-toi de ce que j’ai fait pour toi. »

Sa voix devint plus dure, comme un rappel de la colère qui l’avait animé ce soir-là.

« Je n’ai jamais été homme gentil, magnanime ou empathique. Et pourtant, j’ai utilisé chacune de ces qualités pour te faire plaisir. Pour toi. Uniquement pour toi. »

Karoline avait sans doute ce don particulier qui faisait que James ne pouvait la contrarier. Pourquoi ? Comment ? Face à elle, il ne pouvait être le monstre sanguinaire qu’il était autrefois. Il voulait le meilleur pour elle et se sentait obligé de montrer la meilleure facette de lui-même. Il repoussait chacune de ses pulsions, chacune de ses pensées qui le poussaient à détruire et à tuer. Il les repoussait pour elle. Pour Karoline.

« Bien, comme tu voudras. » dit-elle, se sentant démunie.

James sourit, victorieux.

« Quand pourrais-je avoir droit à ce moment privilégié ? »
« Disons vendredi à 20h. »

Dans moins d’une semaine. Comme mettant un point final à leur discussion, la musique se termina et Karoline s’éloigna de lui. Oh non, Karoline. Oublie la bienséance et laisse encore une fois ton corps s’exprimer, aurait-il voulu dire. Mais au lieu de cela, il tint un instant de plus sa main dans la sienne avant d’y déposer un baiser.

« A vendredi, douce Karoline. »
« Bonne soirée James. A vendredi. »

Et elle s’éloigna d’un pas précipité. James la regarda longtemps, ses hanches dansant sans qu’il puisse détacher son regard. Il s’éloigna lorsqu’il vit Alice approcher d’un pas décidé mais ce n’était pas vers lui qu’elle se dirigeait. Sur un côté, il vit que le malheureux élu n’était autre que Billy Prewett, le fils de Louis. James haussa un sourcil, un sourire moqueur accroché aux lèvres avant de se déplacer pour attraper un nouveau verre. Où était Joséphine ? Ah, elle dansait avec Andrew. Tous deux semblaient en grande discussion et James espérait qu’il n’était pas au cœur de celle-ci. Il ne supportait pas que sa fille s’inquiète pour lui.

Peu envieux d’être obsédé par ses pensées, il repéra Shay Nightshade et sa femme, Irina, à quelques mètres de lui. Il se décida à aller vers eux avant qu’ils ne soient happés par d’autres personnes.

« Shay ? Bonsoir. » dit-il, un sourire légèrement timide à l’idée de reprendre contact avec cet ancien collègue après tant d’années.

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Shay Nightshade (PNJ)

Shay se tourna tout de suite vers lui en entendant son nom. Son regard s'illumina, comme s’il était sincèrement heureux de le voir.

« James ! Bonsoir. Ravi de te voir. Tu te rappelles d'Irina, mon épouse ? »

La jeune femme à ses côtés vint serrer le bras de son mari, un sourire poli aux lèvres.

« Toutes ces années n’ont pas altéré la beauté de ta femme, ni ta témérité. Je lis souvent tes exploits dans la Gazette. »

Il leva son verre à son intention pour le féliciter. Shay regarda Irina en souriant, avant de lever son verre à lui aussi.

« Merci. Certaines ici disent que je travaille un peu trop, mais... Comme tu peux le lire dans la Gazette, nous n'avons aucun foutu moment de répit en ce moment. »
« J’ai cru le comprendre, oui. » dit-il avec un sourire contrit. « D’abord ce jeu. Maintenant les Blue Dragons. Je pensais qu’avec la défaite du Seigneur des Ténèbres, nous serions à l’abri quelques temps. »

Les temps sombres n’étaient décidément pas si éloignés que cela. Mais peut-être que James aurait un rôle plus important à jouer dans cette guerre qui s’annonçait ?

« Les fous ne s'arrêtent jamais, apparemment. » commenta sombrement Shay. « Heureusement qu'on a chopé ce connard de Blackwood... On essaie juste de récupérer tous les plateaux qui traînent, mais on manque de main d'œuvre pour ce genre de trucs. »

Il soupira avant de finir son verre d'un seul coup. De main d’œuvre disait-il ? James se retint de sourire, se demandant si c’était une perche lancée à son encontre. Andrew lui avait-il parlé de ses desseins pour lui ?

« Et toi ? Qu'est-ce que tu deviens depuis que tu nous as quitté ? »
« Oh … »

James fit tourner le liquide dans son verre, baissant les yeux.

« … pas grand-chose en vérité. »

Il releva la tête vers Shay, en haussant les épaules. Il ne tenait pas à déballer tous ses déboires professionnels face à cet homme qu’il admirait peut-être secrètement. Surtout s’il voulait un jour revenir dans ses rangs …

« J’ai … appris pour la libération de Winston. » reprit-il, amer.

Shay se figea.

« Ouais... Deux putain de Mangemorts en liberté alors que les Blue Dragons montent en puissance… » dit-il, voulant également parler de Rose Elmas, une autre Mangemort libérée en même temps. « Quelle merde... »

Irina posa une main sur son bras, comme l’intimant d’arrêter de dire des injures. James avait presque oublié le piquant qu’il avait dans ses missions. Autrefois, c’était un jeune homme rempli de fougue, téméraire et ne mâchant pas ses mots. Il s’était assagi avec les années et la construction de sa famille, mais ça n’empêchait pas son caractère d’antan refaire surface comme ici.

Il jeta un regard entendu à James.

« Tu ne vas pas aller le chercher, hein ? On ne peut rien faire. Même si ça me fait chier, il a purgé sa peine. »

James serra les poings à cette idée. Quand pouvait-on décider qu’un homme avait purgé sa peine alors qu’il avait détruit des familles entières ?

« Et puis... »

Shay hésita un instant, avant de lancer la bombe :

« L'hôpital m'a personnellement appelé pour me dire qu'ils avaient dû signer sa décharge de sortie de l'étage psy. Apparemment, il a retrouvé tous ses esprits... Comme si il n'avait jamais reçu le Baiser du Détraqueur. »

James secoua la tête.

« J’aurai du me douter que cet … homme – si je peux utiliser ce terme avec un monstre pareil – parviendrait à trouver un moyen de s’en sortir. Déjà, à l’époque, quand nous le pourchassions, toi et moi, il était une véritable anguille. On pensait le tenir, et il disparaissait au dernier moment. Je reste toujours persuadé que la façon dont on l’a attrapé … c’est comme s’il s’était laissé prendre. Tu te souviens de son visage ? C’était comme s’il avait tout perdu. La défaite du Seigneur des Ténèbres a du lui mettre un coup. »

A moins que ce ne soit autre chose, lui murmurait une autre voix. Mais James ne voulait rien savoir de la vie de cet homme. Il ne restait qu’un monstre à ses yeux.

« Le savoir se baladant dans les rues d’Angleterre comme si de rien n’était me met en rage. Et si mes enfants croisaient sa route ? Cette pensée me fait horreur. »

A son tour, il but d’une traite son verre et le reposa brutalement sur la table à côté d’eux. Et si Tyler Winston se trouvait ici, dans cette pièce ? Et s’il avait un nouveau plan en tête ? Et s’il désirait se venger ? Et si …

James tourna la tête, alerté par des exclamations de surprise. Il avait sérieusement perdu le fil de ce qui s’était passé au cœur du bal, obnubilé par les vieux souvenirs qui refusaient surface. Mais à présent qu’il regardait mieux les danseurs, il découvrait que Billy venait de planter Joey en plein milieu de la piste. Depuis combien de temps dansaient-ils ensemble, ces deux-là ? Que se passait-il au juste ? James jeta un regard noir à Billy qui fut pourtant interpellé par son frère, Edmund. Bien, Edmund s’occupait de lui. Et Joey ?

James plissa les yeux. Était-ce … encore un Scott ?

« Je regrette Shay, je vais devoir interrompre ce moment. Si tu veux bien m’excuser. »
« Au plaisir de te revoir » répondit Shay.

Il donna une tape qui se voulait amicale sur l’épaule de l’Auror avant de se rapprocher d’Andrew qui regardait lui aussi son frère, Anthony, danser avec Joey.

« As-tu décidé de présenter toute ta famille de détraqués à ma fille ce soir ? » dit-il, venimeux.

Mais Andrew ne semblait pas responsable. Au contraire, lui aussi semblait déplorer cette fâcheuse tendance que ses frères avaient de lui pourrir la vie. James secoua la tête avec néanmoins un sourire amusé sur le visage. Au moins, ce n’était pas Winston qui dansait avec Joséphine. Si cela avait été le cas, il aurait certainement déclenché la pire tempête qui soit sur Terre.

« Anthony n’est pas le plus malin de tes frères » nota James. « Même s'il tend à me surprendre ces derniers temps. Crois-tu vraiment qu’il cherche à se racheter ? »

Anthony avait après tout porté secours à Karoline, mettant de côté ses différends avec James, avant de commencer à enseigner à Poudlard quelques mois plus tard. Il semblait être un nouvel homme, prêt à suivre Andrew sur le droit chemin. Mais Anthony restait Anthony. James ne lui faisait aucune confiance.

« La danse est terminée. » dit-il. « Je … »

Mais Andrew l’interrompit, ayant visiblement à cœur de sauver lui-même Joséphine. James haussa un sourcil. Peut-être Andrew craignait-il que James ne fasse une scène à sa fille au milieu de ce genre de soirées ? Bien … James lui fit un signe de main pour le laisser avancer. Il regarda un instant Joséphine parler avec Andrew avant de suivre du regard Anthony, un sourire amusé accroché aux lèvres.

« Tu t’amuses bien ? »

James était apparu dans le dos d’Anthony qui sursauta pourtant à peine.

« James Davis ! Ou plutôt Jeremiah, non ? »

Il ricana comme si lui seul avait saisi une blague. James, les mains croisées derrière le dos, attendait la réponse à sa question.

« Détends-toi, mon vieux. Tu vas avoir des rides avant l’âge ! »

Anthony posa une main sur son épaule, comme s’ils étaient proches depuis des années. James se rappelait pourtant très bien qu’Anthony le haïssait il y a encore peu de temps pour avoir brisé le cœur de sa chère sœur adorée.

« Je suis surpris de te voir danser avec tes élèves, Anthony. Je croyais que seul t’importait la séductrice Alice. »

Anthony perdit son sourire, comme n’appréciant guère l’allusion à sa jumelle.

« Techniquement, ta fille n’est pas l’une de mes élèves, Jeremiah. Et je prends toujours plaisir à danser avec la gente féminine. Tu devrais essayer, peut-être que ça te détendrait ! »

Il porta un verre à ses lèvres, stoppé dans son élan cependant par James qui l’avait attrapé par la nuque.

« Je t’interdis de t’approcher de ma fille, Anthony. Laisse-la en dehors de nos histoires. »

Anthony tourna la tête vers James avant de se détacher de son emprise.

« Relax, papounet ! Ta fille va très bien et je crois savoir qu’elle est à même de se défendre seule. Regarde-la, elle semble apprécier plus que toi la compagnie des Scott. Faut croire qu’elle a plus de goût que son cher père. »

James suivit le regard d’Anthony qui désignait Joséphine en train de rire à une remarque d’Andrew. La main de ce dernier était posée dans son dos. Un geste assez innocent. Non ? Le regard de James revint sur Anthony qui avait retrouvé son sourire habituel. Il but une gorgée de son verre tandis que son regard se plongeait dans celui de James. Un bourdonnement le prit dans la tête et il fronça les sourcils. Était-ce Anthony qui … Essayait-il de pénétrer dans sa tête ?

« Espèce de … »
« Ah ah ah ! On est en public, Jeremiah. Un peu de tenue ! »

Le regard de James se fit plus noir mais laissa Anthony s’éclipser pour rejoindre une femme, sa cavalière sans doute. Karoline était avec elle et Anthony posa aussitôt une main sur son bras. Cet idiot avait vivement intérêt de trouver chaussure à son pied au lieu de s’accaparer toutes les femmes de sa vie. Karoline leva la tête vers lui et leurs regards se croisèrent. Surpris, James se dépêcha de la saluer d’un signe de tête avant de s’éloigner.

Il avait grand besoin d’air frais et de ne pas faire de vague pour que Karoline accepte toujours de sortir avec lui vendredi soir prochain. Il ne savait pas où tout ceci le mènerait mais une chose était certaine, il voulait cette soirée avec elle.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le Bal des FondateursSamedi 29 juin 2002Un bal de charité donné par les plus grands de ce monde. C’était… on ne peut plus pittoresque. Et de mauvais goût, je devrais rajouter pour être totalement honnête. Ancien enfant pauvre, je ne voyais guère l’intérêt de faire semblant d’aimer à dépenser des monceaux d’argents pour d’autre. Si une seules des personnes présentes pouvaient lire mes pensées, je serais catalogué.e comme misanthrope de la pire des espèces – non pas que cela ne me dérange, et encore moins que cela ne soit totalement faux. Mais je ne voyais pas l’intérêt de tout cet étalage de bons sentiments : est-ce qu’ils se sentaient mieux, en faisant don de leurs fortunes pour amuser le peuple ? De mon côté, je savais bien que je me sentais bien en meilleure forme lorsque j’amassais encore plus d’argent. Alors, en donner ? Pouah, très peu pour moi ! Et pourtant, je me trouvais ici, au beau milieu de ce bal. Car il promettait d’être intéressant – tout du moins en avait-il le potentiel hypothétique. La raison d’une telle célébration était de faire face aux affreux Blue Dragons. Les Dragons Bleus. Laissez-moi rire, quel esprit dérangé avait pût donner à cette organisation un nom aussi ridicule ? Il rivalisait presque avec le Mangemort de ce vieil Lord Voldemort sur le podium du saugrenu. Peut-être devrais-je leur laisser une chance. Peut-être feront-ils de réelles actions dans quelque temps… ? Ahlala, l’IRA me manquait tellement…

« Loki ! » Je me retourna d’un coup, plaquant sur mes lèvres un sourire on ne pouvait plus cordial et avenant. Qui osait me déranger dans ma descente morose jusqu’aux tréfonds de mon âme mélancolique ? Qui pouvait donc bien s’hasarder dans le fait de me faire rejoindre les turpides de la vie et le faste de cette petite soirée ? « Anthoooony ! » Qui d’autre que d’un Scott pour venir m’adresser la parole, je vous le demande bien. « J’ignorais que tu étais ici, ce soir ! » « De même, de même… J’ignorais que j’allais être présent ce soir. Que veux-tu, la vie ne nous réserverait-elle pas les plus agréables surprises ? » Il y avait si peu de temps que je connaissais le jeune homme, je ne pouvais même pas compter en décennies. Il était encore, par bien des aspects, un enfant, mais je l’estimais tout de même. Il était rare de trouver une personne avec qui je pouvais échanger deux mots sans instantanément mourir d’ennui – métaphoriquement, bien entendu, car je serais ravi d’essayer la solution plus littéral. « Es-tu venu accompagner ? » Nous trinquâmes en échangeant un sourire que je pouvais qualifier de connivence. « Personne d’autre à l’horizon que mon désœuvrement et  ma lassitude envers ce qui promettait d’être une nouvelle période tourmentée dans le monde des sorciers… » En d’autres termes, je lui faisais part de ma déception de voir que les actions de ces imbéciles aux ailes bleutées n’aillent pas un peu plus loin. Où était le désespoir ? La Mort ? L’abandon de toute morale pour juste survivre au jour le jour ? Les frères se retournant contre les frères, les maris assassinant leur femmes, les mères tuant leurs enfants ? Où étais-je donc censé trouver les divertissements me manquant tant ? Dans quelques misérables ruines fumantes de l’Université ou dans une pauvre demi-douzaine de cadavres d’adolescents ? Ooooh, please… !

« Thyra Thorvaldsen… » Ah, moi qui vociférais intérieurement sur l’ennui rongeant mon âme, me voilà servi par le Destin lui-même ! Je ne devrais sans doute pas me montrer aussi mauvaise langue et, pourtant, cela me fait tellement de bien… « Où est donc ce jeune chien fou qui te sert de frère ? Mads avait-il vraiment mieux à faire que de rejoindre la partie? » Je m’interrogeais, sincèrement. Mads avait été mon partenaire de jeu privilégie pendant les trois ou quatre jours que j’avais partagés avec les Danois en Mésopotamie. Il ne me semblait pas juste de ne pas le voir ici. « Vous … vous vous connaissez ? Quel heureux hasard ! » J’aurai pût m’interroger sur la signification du ricanement d’Anthony, mais voilà : passé.e plusieurs demi-siècle, l’opinion d’autrui n’importe plus. Bien que, dans mon cas, même enfant, je n’avais cure de ce que pensaient les autres de moi. « Thyra, tu bois quelque chose ? » « Il faudrait trouver une boisson apte à combler sa soif… sanguinaire. » Je me retourna vers Anthony, levant un sourcil en regardant sa main glisser dans le dos de Thyra. Était-il au courant que… Oh et puis, la jeune femme saura tout à fait lui indiquer son orientation sexuelle en temps voulu. « Où as-tu trouver une femme aussi dangereuse, Anthony ? Et Thyra, dear Thyra, pourquoi as-tu planter tes crocs dans un homme aussi charmant ? » Dire que je ne faisais pas exprès de me plonger avec délectation dans les métaphores vampiriques serait un pieux mensonge… Pieux. Haha. Ne suis-je pas hilarant.e ?
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descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le bal des Fondateurs ຊ Samedi 29 juin 2002 Cela faisait un peu plus d'un mois que j'étais revenue en Angleterre, et j'avais déjà trouvé un travail, d'anciens amis et même quelques évènements sympathiques ; que ce soit des fêtes dans mon ancien club universitaire, des soirées à un bar vampirique ou des évènements Sang-Pur. Ce soir, j'étais au bal des Fondateurs, un conseil apparemment réuni pour protéger Druid's Oak des Blue Dragon, ou je ne sais trop quoi. J'aurai pu venir avec mon frère, mais j'étais la cavalière d'Anthony Scott ; justement un de mes anciens amis retrouvé durant un bal Sang-Pur. Pour faire honneur au sang pur qui, selon lui, coulait dans mes veines, je m'étais dégoté une robe magnifique, longue et à paillettes.

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Je me tenais à côté de lui, justement, à regarder les différents Fondateurs danser. Je reconnus son frère et sa sœur, que je connaissais de nom ; et Edmund Prewett, que j'avais rencontré au Sherwood's Club. Les autres, je n'avais aucune idée de qui c'était. Enfin, si, vaguement, grâce à la radio sorcière qui tournait entre deux musiques, mais à part ça… J'avais 60 ans de société à rattraper, apparemment. Un rire s'échappant des lèvres d'Anthony me sortit de mes pensées. Je me tournais vers lui. « Pourquoi ris-tu ? » A part à cause d'une plaisanterie personnelle, je n'avais rien vu qui aurait pu déclencher un tel amusement. « Ces couples sont assez mal assortis … » Anthony haussa les épaules. « Regarde ce gamin Prewett avec cette métisse. Il gâche son sang pourtant presque pur avec une nouvelle sang-de-bourbe ou que sais-je … » Ah. J'haussais un sourcil, ne trouvant ça nullement drôle, et je ne pus m'empêcher de vouloir des précisions sur ses pensées. « Tu as un problème avec la couleur de peau ? Ou la pureté du sang ? Ou pire, les deux ? » Je ne le quittais pas des yeux. Non pas que je mettais notre amitié en jeu avec sa réponse, mais… Disons que je serai déçu si j'apprenais qu'il tenait ce genre de propos.

Son regard s'adoucit. Il redevint enjôleur, il redevint l'Anthony que je ne connaissais. « Disons que je trouve simplement qu’il s’agit du gâchis. Il pourrait avoir beaucoup mieux. » Beaucoup mieux… Donc quelqu'un avec le sang bien pur, comme ma petite-nièce, par exemple ? Mais je ne voulais pas le brusquer. Je me contenta de me rapprocher de lui tapoter le bras, avec un petit sourire : « Anthony chéri, ne te fis pas à ce que tu vois. Tu pourrais être surpris un jour. » Après tout, par moi la première. Il pense que je suis Sang-Pur, il ne sait pas que je suis une bâtarde ; il ne sait pas non plus que je suis une vampire. En fait, dans les tares que mon père m'a reproché, il ne connaît que mon homosexualité. Mais ça n'a pas l'air de le déranger. Me regardera-t-il différemment si je lui annonçais la vérité ?

Je lâchais le bras de mon cavalier, le temps d'applaudir les Fondateurs avec le restant du public. « Je reviens, il me semble avoir reconnu une connaissance. » Je lui souris chaleureusement, avant de m'éloigner. En fait, je n'avais reconnu personne. J'avais simplement besoin de prendre le temps de réfléchir. Je n'ai pas réellement de problème avec mon sang. Après tout, Mads le sait, Lorenzo le sait. Mais c'était bien plus facile de lui annoncer en Amérique, après quelques mois sans se lâcher. Je n'avais connu Anthony que dans quelques soirées, où on se laissait porter par la vie plutôt que par les confidences. Et Joachim, mon petit-neveu, qui avait remarqué que je ne ressemblais pas aux membres de la famille…! Bon, Maggie l'avait rabroué, mais tout de même. J'essayais de retrouver ma famille, et c'était difficile de se sentir comme une membre à part entière quand on ne l'était qu'à moitié. Anthony, sans le vouloir, avait réveillé cette peur stupide en moi.

Je pris le temps de prendre l'air sur le balcon, en essayant de penser à Maggie et Mads pour me donner du courage. Ce dernier avait toujours été là pour moi, la première et sa mère m'avaient accueillie à bras ouverts. Certes, elles ne connaissaient pas la vérité… Je voulais profiter d'elles avant ce moment fatidique. En tout cas, après avoir bien pris l'air, je rentrais, dans l'objectif de retrouver mon cavalier…Quand je sens qu'on me tombe dessus. Réflexe vampirique et médical oblige, je la rattrapais avant qu'elle ne tombe au sol. « Veuillez m'excuser, mes chaussures sont neuves. » Je lui souris le plus chaleureusement possible. « Il n'y a pas de mal ! Elles sont magnifiques, alors, il faut bien les baptiser. » Il n'y avait pas que les chaussures qui étaient magnifiques, par ailleurs. Cette jeune femme était magnifique. Je lui adressais un dernier sourire, avant de l'aider à se redresser, puis je rejoins Anthony.

Mon cavalier était en train de parler avec une jeune fille. Ne voulant pas le déranger, je me mis à la recherche de nourriture. Bon, je ne mangeais pas du tout, mais lui, oui. On pouvait partager, non ? Il me vit rapidement, et me rejoins. Je posais un petit-four dans sa main, avant de lui demander : « Qui c’était ? » Mon ton était plutôt amusé, blagueur. Je connaissais Anthony, je savais qu'il était très dragueur. D'ailleurs, si je le connaissais, c'est parce qu'il avait essayé de flirter avec moi dans cette boîte de nuit. Je l'avais laissé faire, avant de lui annoncer l'atroce vérité pour l'homme qu'il était : il était totalement l'opposé de mon genre, à savoir, les femmes. « Pourquoi, tu es jalouse ? » Lui aussi me répondit avec un ton enjoué. Finalement, il y avait toujours cette trace de flirt entre nous, qui n'irait jamais plus loin : du flirt amical entre un homme hétéro et une femme lesbienne. Du flirt pour maçonner un peu plus notre amitié.

« Jalouse, non. Je me demande simplement qui tu dragues. » Anthony aimait être dramatique, il aimait faire durer le suspens, même pour une simple question. C'est d'ailleurs ce qu'il fit, en avalant son petit four que je lui avais donné, avant de répondre : « Draguer, non. Elle n’a aucun intérêt pour moi dans ce sens-là. Mais elle pourrait être utile dans d’autres domaines. » J'haussais un sourcil, assez intriguée. « Quel genre de domaines ? » Mais le jeune homme se contenta d'hausser les épaules avec un air énigmatique. Encore une preuve de son caractère d'acteur. « Voulez-vous danser, miss Thorvaldsen ? » Je savais reconnaître une personne qui voulait changer de sujet. Je n'insistais pas, et je souris quand il me fit une courbette. Je pris sa main, et je le laissais m'entraîner sur la piste de danse. Il posa son autre main sur ma taille, et on commença à danser.

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J'avais toujours aimé danser. C'était un de mes plaisirs, un de mes cours préférés, quand j'étais adolescente. C'était l'une des raisons pour laquelle je continuais de danser pratiquement toutes les nuits en boîte. J'aimais le plaisir, la liberté, l'adrénaline. Mais surtout, j'aimais la proximité que j'avais avec mes partenaires. Dommage que Anthony ne soit pas une femme ; nous aurions fait un très beau couple. Dommage que cette danse de couple ne taise pas mes sens vampiriques : je sentis quelqu'un qui saignait du nez sortir de la salle de bal. Mais cet instant fugace suffit à réveiller mes appétits. Je me concentrais pour que mes canines ne poussent pas et ne sortent pas de mes lèvres ; ou Anthony devinerait mon second secret. A la fin de la danse, je lui dis que j'avais un besoin urgent, je le plantais au milieu de la salle de danse.

Je sortis à mon tour, pour essayer de trouver un coin tranquille dans les jardins, sans personne. L'avantage d'avoir un cavalier homme est que j'étais sûre que jamais il n'irait fouiller dans mon décolleté, alors, j'en sortis une fine fiole de sang, issu de ma réserve personnelle. J'avais pensé à me nourrir avant de partir, et j'avais emporté deux tubes exprès pour ce genre de moment. Si je sentais que je perdais le contrôle. Il m'en fallait beaucoup, vu que cela faisait 70 ans que j'étais une vampire. Finalement, c'était assez peu comparé à d'autres. Je pris donc un des tubes, que je bus d'une traite, pour essayer de combler mes appétits. Je savais très bien que si Mads et Lorenzo étaient là, ils ne se seraient pas embarassés de ce genre de choses. Ils auraient attiré une ou deux victimes pour se délecter de leur sang, avant de les oublietter. En Amérique, ils étaient déjà allés plus loin encore, et n'en avaient aucun regret. J'avouais ne pas les comprendre, mais je ne pouvais pas les changer, malgré de nombreuses tentatives.

Quand je retournais dans la salle de bal, j'eus du mal à trouver tout de suite Anthony, tellement il y avait de monde. J'essayais de me concentrer sur ce que j'entendais, pour entre sa voix. « Loki ! J’ignorais que tu étais ici, ce soir ! » Loki ? Non, c'était impossible, iel ne pouvait pas être là. Je me dirigeais vers l'origine de la voix, avant de le.a reconnaitre. Plus vieux.ielle, certes. Une potion de vieillissement, sûrement ? Parce que je ne connaissais aucun moyen pour guérir le vampirisme. Mais oui, Loki était en face de moi. « Loki ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? » « Thyra Thorvaldsen… » Et iel aussi me reconnu. Cette voix. C'était mon.a vieil.le ami.e, que j'avais moi-même surnommé.e Loki, et apparemment, iel l'avait gardé. Un.e vieil.le ami.e avec qui je m'entendais bien, mais qui n'avait pas pris la peine de m'écrire quand iel décida de repartir, sans nous. Ouais, je pouvais dire que je m'étais légèrement sentie trahie, et ça expliquait, en parti, notre départ pour un nouveau pays.

J'avais beau être vexée, être fâchée, j'étais quand même plus que ravie de le.a voir. Tant pis pour ma rancune, je me contentais de lui sourire malicieusement. Thyra Thorvaldsen, c'était bien moi. « Où est donc ce jeune chien fou qui te sert de frère ? Mads avait-il vraiment mieux à faire que de rejoindre la partie? » « Il n'avait pas très envie de mettre un costume et de venir. Il préfère… Vadrouiller. Comme il sait si bien faire. » Mads n'avait même pas vraiment évoqué l'envie de venir en lisant le journal. Au final, tant mieux, parce qu'il se serait saoulé avec Loki, et je n'avais aucune envie de devoir gérer son ivresse. Et puis, ça me permettait de passer du temps avec Anthony, et ce n'était pas plus mal. Enfin, quand je ne le plantais pas, évidemment. « Vous … vous vous connaissez ? Quel heureux hasard ! » Je me tournais vers lui, en souriant. Il fallait bien que je m'occupe un peu de lui, aussi ! Même si il s'amusait très bien sans moi. « J'ai rencontré Loki durant un de mes nombreux voyages avant que je ne revienne  en Angleterre. »

Anthony finit alors par me demander : « Thyra, tu bois quelque chose ? » « Il faudrait trouver une boisson apte à combler sa soif… sanguinaire. » J'ouvris légèrement la bouche pour demander à Loki de se taire, avant de me reprendre. Comment osait-iel insinuer ce genre de choses ? Ok, iel avait raison, mais tout de même ! Je n'avais rien dit à Anthony, ce n'était pas pour que quelqu'un d'autre lui dise. Mais je me repris pour répondre d'un ton calme : « Volontiers. Le champagne est plutôt bon ici, vous ne trouvez pas ? » Mon cavalier se pencha légèrement derrière moi, avant de me tendre une flûte. Je la pris en le remerciant silencieusement, avec un sourire, pendant qu'il posa une main dans mon dos. Loki leva un sourcil. Non, je n'étais pas devenue hétéro, et oui, Anthony savait la vérité, mais disons qu'on avait une sorte de relation… A part. « Où as-tu trouver une femme aussi dangereuse, Anthony ? Et Thyra, dear Thyra, pourquoi as-tu planter tes crocs dans un homme aussi charmant ? » Oh, par Merlin, ne pouvait-iel pas arrêter ? Anthony allait finir par comprendre plus vite que je ne le souhaitais…

Je repris une seconde supplémentaire avant de répondre. « Anthony et moi-même, nous nous sommes rencontrés également durant un voyage, mais en Amérique. Il est très amusant. » Le faire tourner en bourrique alors qu'il me draguait avait été incroyablement drôle. Je finis par lui lancer un sourire en me rapprochant de lui. Il avait toujours sa main dans mon dos, et elle ne me dérangeait nullement. « Malgré nos goûts amoureux et sexuels différents, nous savons nous retrouver quand nous avons besoin l'un de l'autre. » Histoire que Loki comprenne bien ce qu'il y avait entre Anthony et moi. Je bus d'un seul coupe ma coupe de champagne. J'avais besoin d'alcool, encore plus qu'il y a cinq minutes. Entre les retrouvailles d'un.e vieil.le ami.e et cet.e vieil.le ami.e qui menaçait de tout dévoiler à un autre vieil ami, je ne me sentais pas à l'aise. Puis je leur offris un sourire. « Excusez-moi, maintenant, je vais aller chercher quelque chose de plus fort… Anthony chéri, si tu me cherches, je serai au bar, d'accord ? » Je me défis doucement de son accolade, et je tournais les talons.

« Votre cocktail le plus fort, je vous pris. » C'est ce que je demandais au barman, avant de soupirer. J'en venais presque à me demander si ça avait été une bonne idée de retourner en Angleterre. Peut-être que j'aurais dû rester à Castelobruxo, à soigner les blessures des élèves ? « J'adore votre robe, elle est sublime, où l'avez-vous acheté ? » Je me retournais en entendant une voix. Une blonde, magnifique, qui dansait tout à l'heure avec l'un des Fondateurs. « Ce n'est pas anglais n'est-ce pas ? » « Vous avez l'oeil ! C'est français. C'est une amie styliste qui me l'a trouvée. » J'avais demandé à Aliénor de m'aider à trouver une robe, histoire de la faire sortir un peu de chez elle. « Enchantée, moi c'est Karoline Barjow. » « C'est moi qui suis enchantée ! Je suis Thyra Thorvaldsen. » Le barman posa devant moi mon verre. Je laissais Karoline commander à son tour, avant qu'elle ne se retourne vers moi.

« Vous étiez avec l'un des Fondateurs, tout à l'heure, non ? Andrew, c'est cela ? J'ai fait le lien avec ce que j'ai entendu à la radio. » Je ne les connaissais pas bien, mais avec la radio en fond, entre deux chansons… Mais avec mes paroles, je vis le regard de la jeune femme s'assombrir. Ce que je pouvais comprendre. Les journalistes ont été horribles avec elle, et d'après ce qu'elle me racontait, les journaux ne la lâchaient pas depuis qu'elle avait rompu avec son fiancé. « Pardon, j'ai été maladroite. Mais je ne juge pas, vous savez ? » Elle me lança un regard surpris. « Je veux dire, qui suis-je pour juger alors que je ne fais pas partie de l'histoire ? Elle n'appartient qu'à vous. Et à votre fiancé. Les autres n'ont rien à dire. Et puis, je ne juge pas les personnes sur ce que j'entends mais sur ce que je vois. » Je m'interrompis alors que le barman revint avec le verre de Karoline. « Vous savez quoi ? Vous pouvez nous donner deux verres à vin et une bouteille de blanc ? Ne vous inquiétez pas, on fera le service nous-même. » Après tout, j'avais besoin de boire, sûrement que elle aussi. Aux grands maux, les grands remèdes !

Le barman posa ce qu'on avait demandé. Je pris tout de même le temps de savourer la première boisson que j'avais commandée, en me tournant vers la jolie blonde. Elle pouvait être tout à fait mon genre, si elle n'était pas venue avec un Fondateur…! « Je disais, les actes. Alors, vous faites quoi dans la vie ? Vous avez quel âge ? Votre plus petite honte ? » Je lançais un sourire enjôleur. Comme si je venais de lancer un jeu. Quelque chose qui allait peut-être lui remonter le moral ! Mais elle me défia de répondre en premier. « Je suis médicomage. Légiste, plus précisément, mais je pourrai intervenir dans n'importe quel domaine. J'ai 20 ans. Quand j'avais 15 ans, mes règles sont arrivées en plein cours, sur mon banc, et des garçons de ma classe se sont moqués. » Je finis mon cocktail d'un coup, avant de commencer à remplir les verres. Évidemment, il y avait certaines choses qui n'étaient pas totalement vraies. Mon âge, principalement. Certes, ce n'était que ça. Mais j'avais réellement 20 ans, et ce, depuis 70 ans. « Je pense que nous avons sensiblement le même âge, non ? Peut-être que nous pouvons nous tutoyer ? » Bon, d'accord, j'étais beaucoup plus âgée qu'elle, mais franchement, elle allait prendre ça pour un compliment, jusqu'à ce qu'elle comprenne la vérité. « A ton tour. » Je lui souris malicieusement, prête à en apprendre plus sur elle. Elle semblait déprimée, seule, et en manque de distraction. Pour une soirée, j'étais prête à lui donner tout ce qu'elle voulait. Et peut-être même après. Parce que, même si elle était hétéro, ça ne nous empêchait pas de nous lier d'amitié. Si ?
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ຊ It was love, in your eyes, Now it haunts me every night ຊ

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Anthony Scott
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. Anthony est issu de la célèbre famille de sorciers au sang-pur, les Scott. Jumeau d'Alice, cadet d'Andrew et Calvin, et aîné d'Angelo, Anthony est professeur de runes à Poudlard depuis mai. L'année scolaire est terminée et Anthony compte bien profiter de sa soirée des Fondateurs.

Le bal des Fondateurs
Loki était un personnage très singulier. Excentrique, se considérant tantôt comme un homme, tantôt comme une femme, bien au-dessus de toutes ces considérations de genre, il naviguait avec une certaine grâce dans la société sorcière britannique. Aussi surprenant que ce le soit, Anthony l’appréciait plutôt bien. Ses phrases apportaient toujours une touche originale à la conversation, pimentant les choses. Il n’était guère étonné au final que Thyra et lui se connaissent. Cependant, les allusions de Loki intriguaient Anthony sans qu’il ne parvienne à comprendre de quoi il s’agissait. Sa curiosité était piquée au vif à tel point qu’il aurait voulu pénétrer l’esprit de Loki pour en savoir davantage. Mais avec un sorcier comme lui, Anthony se méfiait. Il était le genre de personne à ne pas pardonner aussi facilement une intrusion comme celle-ci. La question qu’Anthony se posait était : est-ce que cette amitié valait la peine d’être conservée ? Ou bien y avait-il un autre moyen d’obtenir plus d’informations ?

« Où as-tu trouvé une femme aussi dangereuse, Anthony ? Et Thyra, dear Thyra, pourquoi as-tu planter tes crocs dans un homme aussi charmant ? »

Soif sanguinaire, planter les crocs … Anthony croisa le regard de Thyra, intrigué, avant de donner le change en lui rendant son sourire malicieux.

« Anthony et moi-même, nous nous sommes rencontrés également durant un voyage, mais en Amérique. Il est très amusant. »
« Je te remercie du compliment. » dit-il.
« Malgré nos goûts amoureux et sexuels différents, nous savons nous retrouver quand nous avons besoin l'un de l'autre. »
« Malgré de déplorables goûts … » commenta-t-il en lançant un regard rempli de sous-entendus à la jeune femme.
« Excusez-moi, maintenant, je vais aller chercher quelque chose de plus fort… »

Anthony lâcha un rire avant de détacher sa main de sa taille.

« Anthony chéri, si tu me cherches, je serai au bar, d'accord ? »

Il hocha la tête et la laissa s’échapper plus loin. Thyra avait toujours eu quelque chose de mystérieux. Même après avoir découvert qu’elle préférait la compagnie des femmes, Anthony avait rapidement décelé une grande part de mystère autour d’elle. Mais il n’avait jamais pu se résoudre à pénétrer dans son esprit. Thyra, c’était la femme qui lui faisait prendre conscience de ce qui était bon ou mauvais. Avec les autres, il n’avait aucun scrupule. Avec elle, en revanche, il sentait qu’il y avait des limites à ne pas franchir. Avec Loki …

« J’ai toujours beaucoup aimé ton talent pour tourner les phrases … » commença-t-il en buvant une gorgée de son verre. « … mais ma curiosité est titillée par ce que tu as voulu sous-entendre. »

Il haussa un sourcil dans sa direction.

« Thyra. Tu as parlé d’une certaine soif et des crocs. Cela faisait référence à quoi, au juste ? »

Mais dans toute son habileté, Loki ne répondit que par des propos dissimulés. Frustré, Anthony vida sa coupe, hésitant sérieusement à user de son don pour arracher de force la réponse à cet homme. Mais un regard derrière lui l’en dissuada.

« Je te prie de m’excuser à mon tour. » dit-il avant de le contourner.

Le regard brillant et bleu acier de Kyle Scott le fixait, un sourire malicieux accroché aux lèvres. L’homme avait une soixantaine d’années à présent mais il était assez proche de lui. Ils avaient passé quelques années ensemble en Amérique il y avait de cela une décennie. Anthony était celui que Kyle connaissait le mieux parmi ses cousins et son talent de Légilimens ne lui échappait pas.

« Un commentaire à faire ? »
« Tu t'y prends comme un manche si je puis me permettre » répondit l’homme avant de se resservir un verre. « Mais continue, c'est distrayant. »

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Kyle Scott

Anthony leva les yeux au ciel, agacé. Si en plus son cousin commençait à se moquer de lui …

« Que fais-tu ici ? » demanda-t-il, préférant changer de sujet. « Je ne pensais pas que les bals t’intéressaient encore. A moins que tu ne sois venu faire une généreuse donation. »

Un sourire taquin se forma sur les lèvres d’Anthony.

« Moi ? Généreux ? Tu te trompes de cousin je crois. »

Il fit tourner le liquide dans son verre et Anthony sourit de plus belle. C’était pour cela qu’il aimait passer du temps avec Kyle Scott. Il avait un esprit mordant en plus d’avoir su gagner de bonne place au Ministère de la Magie.

« Je suis simplement venu me distraire et voir comment tu te portais bien sûr. »
« C’est à moi de te retourner : je ne te croyais pas si généreux pour te soucier de moi. »

Il laissa échapper un petit rire et finit sa coupe de champagne qu’il reposa, vide, sur la table derrière eux.

Anthony balaya la salle de bal de son regard, regardant les couples qui se pressaient au centre de la piste. Il y avait toujours un monde impressionnant à ce genre de réceptions. Les Lloyd aimaient voir les choses en grand, mais surtout ils aimaient étaler leur richesse. Il n’y avait rien de surprenant aussi à voir son père, Arthur Scott, discuter avec Wayde Lloyd. Les autres frères étaient aussi présents, Jason Lloyd avec sa femme, Victoria Nott. Tous deux se tenaient le dos bien droits, couvant leur fille et leurs petits-enfants de leurs regards. Ils étaient l’exemple même de se marier entre cousins. Leur fille avait en effet épousé son cousin, Sebastian Lloyd, le fils de Scott Lloyd et de Nour Wilkinson. Plus en retrait, le couple Matthew Lloyd et Agatha O’Carley discutaient en retrait, souriant d’un air triste. Depuis la mort de leur enfant plusieurs années plus tôt, ils ne semblaient jamais avoir réussi à retrouver la véritable joie de vivre.

« Que crois-tu qu’ils se disent ? » demanda-t-il en pointant de la tête son père et Wayde. « C’est la troisième fois que mon père me regarde en douce. Comme s’il pensait que je ne le remarquais pas ! »
« Sers-toi de ton don. Ça ne t'a pas été donné pour draguer seulement », rétorqua-t-il.

Anthony leva les yeux au ciel mais ne répliqua rien. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres alors qu’il rivait son regard sur le crâne dégarni de son père. Ce n’était pas toujours chose aisée de pénétrer un esprit à une aussi grande distance mais Anthony s’était plusieurs fois entraîné. Il réussit à effleurer les pensées en surface de son père.

« … belle femme … très bon choix … richesse … image de la famille … »
« Alors qu'est-ce que mon oncle te prépare ? » demanda Kyle.

Anthony lui jeta un coup d’œil avant de reporter aussitôt son attention sur son père. Ce dernier s’était retourné, ayant surement senti la sensation désagréable que celui produisait quand quelqu’un pénétrait dans l’esprit des autres.

« Ils parlent d’une femme. Laisse-moi me concentrer davantage. »

Le regard d’Arthur se riva dans celui de son fils qui pourtant continua ses efforts.

« Anthony, contrôle ta curiosité maladive. Tu seras informé bien assez tôt. »

Anthony plissa les yeux. Il n’avait jamais su transmettre ses propres pensées dans l’esprit des autres et était donc incapable de mener une discussion par ce biais-là. Il faudrait très prochainement qu’il s’y entraîne. Il voulut insister davantage pour investir les pensées de son père mais celui-ci s’éloigna avec les Lloyd et ils furent rapidement hors de portée. Anthony poussa un soupir contrarié.

« Il a dit que je serai très bientôt informé. » répondit-il au sourcil interrogateur de Kyle. « Un mariage arrangé avec la famille Lloyd ? »

Kyle émit un rire moqueur.

« Tu n'es pas encore condamné à la potence, réjouis-toi ! »

Il se resservit un verre. Quelques mois auparavant, son père et lui avaient scellé un accord afin de l’aider à reprendre sa position dans le monde des Sang-Purs. Et cela passait par un mariage. Son père voulait des héritiers aux Sang-Purs, et Anthony voulait une position plus respectable. Ils y étaient chacun gagnants, même si la perspective des fiançailles qui se rapprochaient l’inquiéta un instant.

« Que peux-tu me dire sur cette famille ? En dehors de leur richesse légendaire. »

Il fit mine de se creuser les méninges en passant deux doigts sur son menton.

« Les femmes Lloyd ne sont pas désagréables à regarder. »

Il rit de plus belle avant de reprendre une gorgée, imité par Anthony. Cependant, un événement interrompit leur échange. Billy Prewett venait d’abandonner sa cavalière en plein milieu d’une danse. Que faisait-il cet idiot ? Mais … il ne s’agissait nullement de Zia Nightshade. Mais Joséphine Davis. Anthony regarda autour de lui mais n’hésita guère plus longtemps. Il abandonna Kyle pour s’avancer droit sur Joséphine.

Il était très mal vu d’abandonner une personne en plein milieu d’une danse. C’était une véritable humiliation, surtout dans leur univers de Sang-Pur. Mais en plus de cela, Anthony tenait une véritable occasion de pouvoir parler à Joséphine.

Quelques semaines plus tôt, alors qu’elle se disputait avec Billy, Anthony était intervenu pour les séparer. La jeune femme en était toute chamboulée, s’accrochant désespérément à l’idée d’aider son meilleur ami. Billy était dépassé et Anthony n’avait craint qu’il ne craque avec elle. Il devait pour cela intervenir pour qu’elle le laisse en paix. Il avait voulu lui demander de venir discuter dans son bureau mais la jeune femme avait vivement refusé. A présent, si elle ne voulait pas vivre une double humiliation, elle devrait l’écouter.

« Miss Davis. » dit-il en s’inclinant devant elle avant de tendre la main vers elle.

Son sourire en coin apparut aussitôt sur son visage alors qu’il posait une main sur sa taille avant de la faire danser. Bientôt les autres personnes détournèrent le regard d’eux alors que la musique se poursuivait.

« Billy semble manquer de courtoisie pour ce genre d’événements. » se moqua-t-il.

Il baissa la tête vers la jeune adolescente. Difficile de croire qu’elle avait un an de moins que Billy. Ses manières, sa façon de parler, ses gestes, sa posture, tout lui donnait quelques années supplémentaires. Elle n’était pas une simple sorcière de 17 ans. Elle aurait très bien pu passer pour une jeune adulte d’une vingtaine d’années. Elle possédait la grâce des jolies jeunes femmes. Elle lui rappelait quelqu’un sans qu’il ne parvienne à remettre un souvenir dessus.

« Je ne m’intéresse guère aux élèves et à leurs relations. Cependant, votre cas et celui de Billy a préoccupé quelques-uns des professeurs dans notre salle. Vous êtes sa meilleure amie, c’est cela ? C’est ce que j’avais deviné en vous voyant vous disputer avec lui la dernière fois. »

Et voilà, toutes les informations étaient dites. Il fit tourner Joséphine, la prenant légèrement à dépourvu et l’encourageant à mûrir sa réponse, avant de la ramener contre lui.

« Peut-être … que vous devriez envisager de réviser votre jugement sur lui. » tenta-t-il. « Il n’est plus le petit garçon que vous avez connu en tant qu’enfant. »

Ses yeux d’un noir sombre plongèrent dans ceux de sa partenaire.

« Le temps de l’enfance et de l’innocence est révolu. Vous évoluez chacun sur des chemins différents. Laissez-le tomber. Ne vous occupez plus de lui. »

Il devait faire en sorte que Joséphine s’éloigne de Billy. Ce dernier devait mettre un terme à ses anciennes fréquentations. Il s’était pas mal débrouillé au cours des derniers mois tout seul. Mais visiblement, il avait besoin d’un coup de baguette pour cette Davis. Aussi têtue que son paternel !

La danse se termina et Anthony s’inclina poliment face à la jeune femme avant de se diriger là où il avait abandonné Kyle. Mais ce dernier n’y était plus, sans doute lassé par tout ça. Anthony prit un nouvelle verre, un cocktail sans alcool – afin de ne pas être trop enivré pour ce soir – quand une voix l’interrompit. L’esprit de cet individu était bien trop embrumé pour qu’il soit surpris de son arrivée.

« Tu t’amuses bien ? » susurra la voix de James Davis.

Ah ! Papa Davis ne semblait pas particulièrement ravi qu’il danse avec sa fille. Il n’y avait qu’à effleurer la surface de ses pensées pour le deviner. James était bien trop lisible.

« James Davis ! » s’amusa Anthony. « Ou plutôt Jeremiah, non ? »

Anthony trouvait ridicule qu’un homme utilise un surnom aussi commun plutôt qu’un prénom remplit de prestance. Enfin, ça allait avec le personnage qui manquait de raffinement et de goût. Cette pensée le fit ricaner alors que l’homme face à lui semblait s’impatienter, les mains derrière le dos, une habitude chez lui.

« Détends-toi, mon vieux. » s’exclama Anthony en posant une main sur son épaule. « Tu vas avoir des rides avant l’âge ! »
« Je suis surpris de te voir danser avec tes élèves, Anthony. » répliqua la voix glaciale de James. « Je croyais que seul t’importait la séductrice Alice. »

Oh, il valait mieux qu’il ne s’aventure pas trop sur ce chemin. Anthony ne lui avait toujours pas pardonné la manière dont il avait traité sa jumelle quelques années en arrière. Il en était hors de question qu’un Davis puisse se jouer d’un Scott. Encore moins quand ce Davis était un renégat comme James.

« Techniquement, ta fille n’est pas l’une de mes élèves, Jeremiah. Et je prends toujours plaisir à danser avec la gente féminine. Tu devrais essayer, peut-être que ça te détendrait ! »

Après sa petite pique, Anthony porta son verre à ses lèvres, fier de lui. Mais ce fut à ce moment que James l’attrapa par la nuque. Anthony se raidit aussitôt, se rappelant bien trop de la façon dont ses frères aînés, Andrew et Calvin, avaient parfois cette fâcheuse habitude de faire pareil lorsque ses amusements allaient trop loin à leurs goûts. Il était rapide, ce vieux !

« Je t’interdis de t’approcher de ma fille, Anthony. Laisse-la en dehors de nos histoires. »

Anthony se détacha de son emprise, un rictus moqueur encore accroché aux lèvres. Il adorait la façon dont James s’emportait. Et il adorait en être la raison !

« Relax, papounet ! Ta fille va très bien et je crois savoir qu’elle est à même de se défendre seule. Regarde-la, elle semble apprécier plus que toi la compagnie des Scott. Faut croire qu’elle a plus de goût que son cher père. »

Il pointa de la tête sa précieuse fille qui riait avec Andrew. Leur relation l’étonnait beaucoup. Il ignorait qu’Andrew se passionnait pour les filles aussi jeunes, surtout quand il avait à son bras Karoline. De toute évidence, les deux avaient du sang impure, mais Karoline était ce qui rapprochait le plus de la grâce des Scott. Cependant, Anthony devait avouer qu’il serait amusant qu’un drama comme celui-ci intervienne dans la vie de James. Ce dernier ne les lâchait pas du regard, visiblement captivé par ce qu’il voyait. Anthony but finalement une gorgée de son verre et, ne pouvant résister à la tentation, tenta de saisir les pensées plus profondes de l’homme. Avait-il lui aussi des soupçons ? La main d’Andrew posée au bas du dos de Joséphine faisait naître en lui une étrange sensation.

Cependant, son exploration s’interrompit ici quand James comprit ce qu’Anthony tramait à l’intérieur de son esprit.

« Espèce de … »
« Ah ah ah ! On est en public, Jeremiah. » le retint Anthony, un petit doigt levé pour le stopper. « Un peu de tenue ! »

C’était typiquement le genre de phrase rabat-joie que pouvait sortir Andrew. C’était assez amusant de s’en emparer. Il laissa là l’homme avant de s’éloigner. Il en avait assez des humeurs changeantes de James et avait de toute évidence repérer sa cavalière depuis trop longtemps loin de lui. Elle semblait plonger dans une grande conversation avec Karoline.

Un sourire se ficha sur son visage en arrivant vers elles.

« Karoline, je dois avouer que tu es de loin la sorcière la plus époustouflante de cette soirée. Après toi, Thyra, évidemment. »

Il vint embrasser sa cavalière sur la tempe avant de poser une main sur le bras de Karoline. Il la tenait beaucoup en affection. Il y a plusieurs années de cela, il avait espéré faire tomber la jolie blonde dans son lit mais elle avait été plus maligne que lui. Cela lui avait énormément plu. Par la suite, elle était devenue la petite-amie de Calvin et une amie proche de sa jumelle, Alice. Si bien qu’elle était restée naturellement dans son cercle de proches.

« Pas étonnant que tu animes la presse people ! » se moqua-t-il. « Karoline, tu dois avouer que c’est assez risible la manière dont tout le monde s’intéresse de savoir lequel des frères Scott tu choisiras. »

Il se pencha vers l’oreille de Karoline.

« Que penserais-tu de leur vendre du rêve en acceptant ma demande en mariage ? »

Il se recula pour observer sa réaction mais perdit doucement son sourire en voyant que ses tentatives d’humour ne suffisaient pas à la faire rire de la situation. Sa main quitta son bras pour passer autour de ses épaules, dans une étreinte un peu maladroite.

« Même si tu n’en portes pas le nom, tu es aussi digne qu’une Scott. Et aucun Scott n’a jamais laissé ce genre de rumeurs l’atteindre. Relève la tête et époustoufle-les. »

Il lui lança un clin d’œil en finissant son verre, son regard croisant celui de Thyra. Comptait-elle séduire Karoline ce soir ? Serait-elle d’accord si Anthony demandait à regarder ? Il n’eut cependant pas le loisir de formuler sa demande que son père approcha de lui.

« Anthony, je te présente officiellement Wayde Lloyd. »

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Arthur Scott

Arthur Scott était un homme d’une stature aussi imposante que celle d’Andrew, aux cheveux grisonnants désormais du haut de ses 71 ans. Son regard noir et perçant déstabilisait facilement son entourage, comme s’il arrivait à sonder parfaitement la personne qu’il avait face à lui, jusqu’à ses moindres secrets. Wayde Lloyd était d’un âge plus jeune, atteignant tout juste les 57 ans. Ses cheveux blonds se devinaient encore sous quelques mèches de cheveux gris. Il avait un visage naturellement avenant et serra aussitôt une franche poignée de mains à Anthony qui avait reposé son verre.

Famille de Wayde Lloyd :


« Ravi de vous rencontrer, monsieur Lloyd. »
« Et voici, miss Karoline Barjow » continua Arthur. « … qui était jusqu’à peu encore ma belle-fille. »

Il vint l’embrasser sur la joue, souriant de sa taquinerie. Anthony le soupçonnait d’essayer de vendre Karoline à un enfant de Wayde.

« Et miss Thyra Thorvaldsen, la cavalière d’Anthony ... pour ce soir uniquement ! »

Il rit avant de lancer un regard d’avertissement à Anthony qui hocha la tête.

« Enchanté de vous rencontrer, miss. » répondit Wayde, ne se départissant pas de son visage cordial.

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Wayde Lloyd

« Thyra et Karoline restent des partenaires tout à fait exquises. » précisa Anthony en laissant un doux regard envers les jeunes femmes, espérant leur témoigner le respect qu’elles méritaient.
« Tu ne serais toutefois pas contre l’idée d’inviter une des filles de monsieur Lloyd … »

A nouveau, Arthur réitéra son regard d’avertissement et Anthony sourit de plus belle.

« Où sont vos filles ? » demanda Anthony.

Wayde sourit à son tour.

« Mes filles dansent aimablement avec tout gentleman qui se montrera respectueux et aimable envers elles. » répondit-il.

Sa mâchoire carrée et sa façon de carrer les épaules semblaient indiquer qu’il ne cèderait pour rien au monde ses filles si son gendre n’était pas un homme respectable et qui était prêt à faire un mariage d’amour. Pas besoin d’être Légilimens pour comprendre que Wayde Lloyd croyait à l’amour avec un grand A.

« Lucile est toute accaparée par son cavalier, mais je crois savoir qu’April et Drusilla discutent encore vers la salle des arbres. Allez tenter votre chance. »

Il eut un petit rire qu’il partagea avec Arthur, comme s’ils avaient échangé avant cela une blague. Anthony hocha la tête et se retira du petit groupe pour se diriger vers les toiles qui représentaient les divers arbres généalogiques des familles des Fondateurs. Il était assez aisé de reconnaître les enfants Lloyd. Ceux-ci avaient tous des têtes blondes. April et Drusilla étaient surement les deux filles qui discutaient gaiement face à un tableau représentant leur famille.

« Miss. » se présenta Anthony en arrivant derrière elles. « Anthony Scott, pour vous servir. »

Il s’inclina légèrement comme le voulait la tradition. La première avait des cheveux raides et de grands yeux curieux. La deuxième portait des cheveux plus bouclés et avait un air revêche sur le visage. Leur ressemblance était toutefois frappante.

« Je viens de m’entretenir avec votre père qui m’a encouragé à venir vous proposer une danse. Je suis loin d’être un piètre danseur et j’aimerais beaucoup vous en faire la démonstration. »

Arrogant à souhait, le visage d’Anthony se compléta avec un sourire supérieur. Les deux jeunes femmes échangèrent un regard, comme se départageant, mais ce fut la seconde qui s’avança pour prendre la main tendue d’Anthony. Elle s’appelait Drusilla. Anthony ne se départit pas de son sourire, ramenant la jeune femme vers la pièce principale où une nouvelle danse commençait. Il la fit tourner devant lui avant de la saisir franchement par la taille, une autre toujours dans sa main.

« Drusilla Lloyd, donc. » répéta-t-il. « Je n’ai pas eu l’occasion de bien entendre parler de vous. Mais peut-être n’êtes-vous pas encore entré dans le monde ? »

Quel âge pouvait-elle avoir ? Elle était plus jeune que lui, c’était indéniable. Mais de combien ?

« Faites-vous des études ? » demanda-t-il avant de la faire tourner sur elle-même.

Il la ramena contre lui, le dos de la jeune femme collé contre son torse alors qu’il humait le parfum de ses cheveux. Il commençait à comprendre pourquoi Drusilla avait décidé de danser avec lui, et non April. Elle possédait une répartie digne de la plus grande arrogance dont pouvait faire preuve Anthony.

« Je suis professeur à Poudlard. Mais je ne compte pas y faire carrière. » se dépêcha-t-il d’ajouter.

Professeur, et puis quoi encore ? Ce n’était guère digne de son rang. Quand il serait marié et qu’il aurait plus d’influence, il reviendrait au Ministère de la Magie. Son cousin, Kyle, pourrait certainement lui trouver une place. Ou peut-être sa belle-famille, les Lloyd peut-être …

« Êtes-vous au courant de ce que nos parents projettent ? » demanda-t-il, décidant d’aller droit au but. « Ils parlaient d’alliance entre nos deux familles. Votre père semble toutefois prompt à offrir un mariage d’amour à chacun de ses enfants. »

En posant ce genre de questions, il espérait en savoir plus sur elle. Mais peut-être que son père envisageait une autre des filles Lloyd pour lui ? Peut-être ne lui serait-il plus donné de danser ou de bavarder avec Drusilla. Peut-être aussi pouvait-il tenter une petite intrusion dans son esprit si elle était trop réticente à se montrer franche avec lui ?

@ Victoire

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Anthony Scott

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le Bal des FondateursSamedi 29 juin 2002Cela faisait bien une petite cinquantaine d’année que je n’avais pas vu Thyra et pourtant, contre toutes attentes, elle avait conservé la même apparence. Contrairement à moi-même, la jeune vampire n’avait pas l’air de se sentir lésée par le fait que son corps ne parviendrait jamais complètement à maturité… Ou alors, cet état résidait dans le fait qu’elle n’avait pas une apparence juvénile, contrairement à moi-même au moment de ma transformation. Sans doute voyait-elle des avantages à conserver sa jeunesse de ses vingt et quelques printemps, des avantages qui avaient finis par se faner dans l’ennui et l’insatisfaction pour moi-même. D’où mon apparence actuelle… plus mature. D’ailleurs, Thyra ne m’avait-elle pas connu plus jeune, mais moins que lors de ma métamorphose en vampire ? Je ne devais plus être adolescent.e, dès lors… peut-être avais-je l’air d’avoir vingt ans, ou bien trente. En ce cas, ceci expliquerait pourquoi elle avait ce léger froncement de sourcil en me découvrant – ou alors, m’en voulait-elle de ne pas l’avoir avertie de mon départ pour d’autres aventures. Si c’était cela, je pourrais bien sûr évoquer le fait qu’un rat des rues venant de l’Europe de l’Est du  dix-neuvième siècle ne savait pas écrire et que je ne pouvais par extension la tenir au courant de mes pérégrinations, mais ce serait un mensonge éhonté, puisque mon père adoptif s’était fait une mission de m’éduquer le plus complètement possible… Et je ne voudrais point salir sa mémoire, tout du moins devant deux personnes que j’estimais tant que faire ce peu.

« Il n'avait pas très envie de mettre un costume et de venir. Il préfère… Vadrouiller. Comme il sait si bien faire. » « Mettez mères, sœurs, femmes et filles à l’abri… » Je me signa, avec une expression de désarroi se peignant sur mes traits. Quoi de plus divertissant que de faire passer un ami pour un dangereux prédateur de la gente féminine devant une tiers personne ? « Vous … vous vous connaissez ? Quel heureux hasard ! » Je ne pu m’empêcher de laisser monter sur mes lèvres un sourire… carnassier. « Un hasard vraiment… hasardeux… » Et très prédictible, aussi. Il n’y avait pas tant de vampire que cela et, à nos âges vénérables, nous en connaissions quand même quelques uns. Et puis, je tenais pour sûr que les créatures de la nuit que nous étions se sentaient, se rapprochaient et se reconnaissaient, ne serait-ce qu’inconsciemment. « J'ai rencontré Loki durant un de mes nombreux voyages avant que je ne revienne  en Angleterre. » « En… quelle est l’actuelle dénomination de la Mésopotamie ? La Perse ? La Syrie ? » Les noms étaient d’une telle inconstances… ! N’en n’étais-je pas l’exemple le plus parfait ? Je sauta sur l’occasion pour glisser une petite pointe de vérité mordante. Qui pourrait m’en blâmer ? Il fallait bien que je trouve de quoi m’amuser dans cette soirée qui n’avait aucun sens. « Volontiers. Le champagne est plutôt bon ici, vous ne trouvez pas ? » « Il est affreusement cher, si vous voulez mon avis. Ergo, il est tout juste buvable. » J’exagérais, évidemment. Mais que serait la vie sans Loki et sa propension fabuleuse à utiliser à mauvais escient son fort esprit de contradiction ? Et à malmener les deux personnes en face de moi lors de ce qui ressemblait de plus en plus à un interrogatoire informel ?

« Anthony et moi-même, nous nous sommes rencontrés également durant un voyage, mais en Amérique. Il est très amusant. » Je ne pu m’empêcher de grimacer affreusement en entendant le mot Amérique. Non que je détesta cette nation de parvenu sans valeurs ni histoire, mais plutôt en pensant au fait que Thyra et Anthony avaient dû traverser l’océan pour gagner les côtes du Nouveau Monde. Pourquoi s’infliger une telle épreuve au mépris du plus basique des instincts de survie ? Mystère. « Je te remercie du compliment. » « Mais en était-ce vraiment un… ? » Je laissa ma phrase en suspens, songeant au fait que qualifier quelqu’un d’amusant revenait plus au moins à le traiter de gentil – chose que personne de normalement constituée ne voudrait laisser passer, n’est-il pas ? « Malgré nos goûts amoureux et sexuels différents, nous savons nous retrouver quand nous avons besoin l'un de l'autre. » « Malgré de déplorables goûts … » Je hochais la tête, voyant où tout cela menait. Une alliance des plus classiques, la disciple de Lesbos et l’éternelle tombeur qui s’entraidaient… C’était à moitié aussi divertissant que ce que j’aurai crû. Sans doute en serais-je pour mes frais ce soir. « Les humains sont déplorables… » Les humains, les créatures, les vivants… Nous vivions dans une Cour des Miracles scandaleusement propre sur elle, cachant de terribles secrets sous le fard, les jupes et le faste. Déplorable était bien le mot.

« Excusez-moi, maintenant, je vais aller chercher quelque chose de plus fort… Anthony chéri, si tu me cherches, je serai au bar, d'accord ? » « Il faut bien que jeunesse se fasse, ne crois-tu pas ? » Je regardais Thyra s’éloigner vers l’alcool et les breuvages – il y avait bien longtemps que ces derniers ne me faisaient plus grand-chose. Même mourir par overdose éthylique m’était inaccessible ! « J’ai toujours beaucoup aimé ton talent pour tourner les phrases … » Je leva un sourcil, pressentant le mais de la part du jeune homme qui menaçait de sortir de ses lèvres à chaque instant. « … mais ma curiosité est titillée par ce que tu as voulu sous-entendre. » « Il serait de bon ton de développer ta pensée, mon cher. De quoi parles-tu donc ? » Comme si je ne le savais pas… mais il était bien plus drôle de forcer Anthony à formuler de vives voix ses soupçons. « Thyra. Tu as parlé d’une certaine soif et des crocs. Cela faisait référence à quoi, au juste ? » Le rire qui s’échappa de mes lèvres étaient un joyeux mélange entre la condescendance et le plaisir – deux sentiments qui allaient souvent de pairs chez moi. « Voyons, tu passes pour un homme intelligent, Anthony. » Je lui souriais, l’air de mettre en doute la-dite intelligence. « Additionner deux plus deux ne devrait pas te poser autant de soucis. Est-ce l’alcool qui ralenti ton esprit si vif, ou la présence de tant de jeunes femmes qui, contrairement à ta cavalière de ce soir, accepteraient sans rechigner de se glisser dans ton lit pour le réchauffer le temps d’une nuit ? » Je me serais bien dévouer à cette tâche moi-même, si seulement il n’était pas aussi jeune. Aussi sérieux et impatient – chose que je déduisis en le voyant descendre sa flûte de champagne comme un adolescent tentant de prouver tant bien que mal qu’il est enfin devenu un homme. « Je te prie de m’excuser à mon tour. » « Adieu, donc... » Je fis un petit signe de la main, un sourire narquois et une courbette qui l’était tout autant. « Nous nous reverrons quand tu auras trouver les réponses à tes interrogations… Ou que tu auras trouver en toi le courage de confronter Thyra. » L’avais-je mis en rogne ? Honnêtement, je ne pouvais pas m’empêcher de l’espérer. Après tout, qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas ce que l’on dit en de pareilles occasions ?
:copyright:️ Justayne

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le bal des FondateursJeudi 27 juin 2002Je commençais sincèrement à regretter le fait de m’être laisser attendrir par Chan-yeol et de l’avoir amené avec moi lors de cette réception en entendant les commentaires d’Isabeau. Que ce soit elle, ou l’adorable petit chien entre mes bras lorsqu’il reprendra forme humaine, aucun des deux ne me laissera de répit avec ce qui venait de se passer. J’étais presque heureuse qu’elle soit partie pour aller chercher de quoi boire, et encore plus heureuse de la voir rester avec un jeune homme plutôt prometteur. Au moins n’aurais-je pas à me soucier d’autre questions on ne peut plus gênante à propos de chiens ou d’hommes – quoi que la différence entre les deux soit parfois très mince, au final. Il n’y a qu’à entendre comment le petit chien que je tenais dans mes bras grognait dès que je faisais une simple observation sur une autre personne que lui… Toujours est-il que je suis bien heureuse de pouvoir trouver une salle libre pour le poser à terre. Même si j’adorais le serrer contre moi et mettre mon nez dans sa fourrure (de chien, ne soyons pas graveleux!), il commençait à peser son poids. Et puis, il allait mettre plein de poils clairs sur ma robe !

Je m’accorda un court instant de repos, profitant du silence brisé par l’aboiement de Chan-yeol pour fermer les yeux et souffler un peu. Bientôt, il faudrait que je fasse mon retour dans la salle où la fête battait encore son plein, pour jouer mon rôle.  Mais pour l’instant, j’avais bien l’intention de profiter un peu de Chan-yeol qui… qui… « Est-ce que je peux savoir ce que tu fais ?! » Murmurais-je à voix basse, en essayant tant bien que mal de contenir ma colère. Chan-yeol était debout devant moi, le dos tourné certes, mais indéniablement humain ! Ce qui ne faisait pas du tout parti de notre accord : et si quelqu’un ouvrait la porte, tombait sur nous deux et se faisait de fausses idées ? « T’es super belle, ce soir. » J’essayais de lui lancer un regard noir et hautain – celui que je réussissais le plus, mais que j’avais de plus en plus de mal à invoquer lorsqu’il me faisait face. Il était on ne peut plus difficile de rester en colère contre le jeune homme qui avait mis tant d’effort dans sa tenue, ses paroles et son apparence – pour une fois ! « Les cheveux noirs, ça te va bien… » Je tentais d’avoir l’air en colère, réellement. Mais comment pouvais-je donner le change alors qu’il passait ses doigts dans mes cheveux, me faisant frisonner de plaisir et me rendant complètement muette par la même occasion ? « ... Même si je te préfère avec les cheveux rouges. » Oh. Comment est-ce qu’on était censé respirer, déjà ? Le fait que Chan-yeol venait de me coller contre le mur n’arrangeait pas du tout les choses pour moi. Je n’avais que des pensées, pas très avouables je dois bien l’admettre, qui flottait dans mon esprit. Je sentais les pulsations de mon coeur, graves et de plus en plus précipitées, et un aura de chaleur au niveau de mon visage. Pourquoi est-ce que la plupart de nos discussions devait se terminer ainsi, à mon désavantage ?

« Alors… Comme ça, tu cherches un prétendant ? Tu as trouvé des garçons craquants, ce soir ? T’as bien admiré les invités ? » Je me sentais prise au piège – non pas que cela me dérangeait vraiment, par ailleurs. Une part de moi savait très bien que je jouais avec le feu en attisant la jalousie de Chan-yeol, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Si j’avais un tant soit plus de courage, je pourrais retrouver ma verve et mon piquant pour me défendre, mais… pas quand nous étions seuls, tout les deux, dans ce genre de position. Mon esprit refusait tout simplement de fonctionner. « J’ai promis d’être sage ce soir alors je me tiendrais tranquille mais je te jure que si l’un d’entre eux t’approche d’un peu trop près ou ne fais que poser son regard trop longtemps sur toi… » « Chan-yeol… » C’était censé être un avertissement, le signe de mon mécontentement – c’était ce qu’on attendait de moi, n’est-ce pas, que je prennes la défense de mes semblables et de la bienséance ? Pourtant, son prénom avait surtout le goût d’une supplique sur mes lèvres. « ... Je le retrouverais et j’arrangerais son joli petit visage. » Je dû me mordre la lèvre pour ne pas laisser échapper un bruit malencontreux. « Chan-yeol, il ne faut pas… C’est mal… » Mais je savais qu’il n’en avait que faire, de ce qui était bien ou mal. Et c’était ce qui m’attirait tant chez lui, pour une raison que je ne voulais pas m’expliquer. J’avais l’impression que ses yeux me transperçaient de part en part, me clouant presque sur place. « Je ne supporte pas d’imaginer un de ces petits cons bourgeois poser ses mains sur toi, Leomie. Ça me rend dingue. » Je retiens à peine le faible gémissement qui m’échappa en sentant son pouce sur ma joue. Je devrais être furieuse de m’être fait avoir aussi facilement, au lieu d’avoir juste envie de… de… enfin, ce n’était pas cela qui était important ! Chan-yeol venait de proférer des menaces à peines voilées sur une groupe assez conséquent et influent de personne et tout ce que cela m’inspirait, c’était une envie dévorante de rester plaquer contre ce foutu mur ! Qu’est-ce qui n’allait pas, chez moi ? « Je serais sage. » Je m’entendis murmurer, me maudissant instantanément. Tout cela, c’était de sa faute ! Si il n’avait pas été là, s’il ne m’avait pas désobéi, s’il ne me poussait pas toujours dans mes derniers retranchements et surtout, surtout ! s’il n’était pas autant lui-même, jamais je n’aurai proférer une telle absurdité à voix haute. J’aurais au moins réussi à la garder pour moi.
:copyright:️ Justayne

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Shut up and dance !

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Le bal des FondateursSamedi 29 juin 2002 En attaquant cette danse, j'avais senti que la jeune femme se sentait légèrement tendue. Très certainement à cause de l'arrivée d'Angelo… J'essayais alors de lui redonner confiance en la complimentant sur sa tenue. « Merci. Cette robe appartenait à ma mère. » « Tu leur fais honneur. A la robe, et à ta mère. » Je lui souris légèrement, alors que je la faisais danser. Cela me rappelait la dernière fois que je l'avais vue. Elle avait bien grandi depuis la première fois que je l'avais vue… Heureusement, Joséphine me marcha sur le pied, me permettant de ne pas l'admirer comme je le faisais. « Excuse-moi, je ne sais pas du tout danser. » « Mais dois-je te rappeler que tu sais cuisiner ? » Je plaisantais, le ton léger. D'une légère pression dans son dos, je la rapprochais de moi, tout en la regardant dans les yeux. « A mon tour de t'apprendre quelque chose. »

Le temps que nous dansions, je lui apprenais comment compter dans sa tête, tout en se concentrant sur la musique. Évidemment, elle avait encore besoin, par moment, de regarder ses pieds, mais je faisais attention à bien la tenir pour qu'elle ne tombe pas. « Karoline est vraiment très belle. Il semblerait qu’elle connaisse mon père vu que tu les as laissés entre eux un peu plus tôt. D’où se connaissent-ils ? » J'étais surpris qu'elle reparle de Karoline. Mais je pouvais comprendre sa curiosité, surtout quand j'avais essayer, de manière plus que bancale, de les laisser seuls. « Je ne suis pas bien sûr, mais il me semble que James connaissait, par son travail, mon frère Calvin. Et comme il était fiancé à Karoline, elle a dû le rencontrer par ce biais-là. » Mais surtout, maintenant que les fiançailles étaient rompues, ils continuaient de se parler. J'étais curieux de voir ce que cela pouvait donner. Comme Joséphine était en vacances, cela voudrait dire que, normalement, James serait plus souvent chez lui. Je pouvais donc aller le voir pour lui parler de sa relation avec Karoline. Et, si la jeune femme semblait être un point important pour sa rédemption, pourquoi ne pas l'aider avec elle ? « Cela me rappelle la première fois où l’on s’est rencontré. Au bal de la famille Iceni, j’avais mal aux pieds ce soir-là ! » Une nouvelle fois, Joséphine me sortit de mes pensées. Je la rejoignis dans son rire. « Il s'est passé tellement de choses, depuis ce soir-là… » J'avais repris contact avec son père, qui avait bien essayé de résister. Mais finalement, nous arrivions à du changement, et je le sentais venir. Et puis, il y avait Joséphine. Je passais beaucoup de temps avec elle, et ce n'était pas vraiment pour me déplaire.

Une seconde mélodie commença, mais elle ne nous arrêta pas, bien au contraire. On continua de danser, et la jeune femme semblait pensive. « Je me fais du soucis pour Billy. » Je fronçais un sourcil. « Billy, ton meilleur ami qui veut devenir acteur ? » Et, accessoirement, celui avec qui elle avait fait la guerre. Celui avec qui elle ne sortait pas. « Que lui ait-il arrivé ? » « Il ne me parle plus vraiment depuis quelques mois. Il m’a dit qu’il avait des choses plus importantes et intéressantes à faire que de trainer avec moi et j’ignore ce que je lui ai fait pour qu’il réagisse ainsi. » Oh. Je vis les yeux de Joséphine commencer à s'embrumer légèrement. Quelque part, j'étais flattée qu'elle puisse me faire confiance ainsi, pour me confier autant ses tracas. Mais de l'autre… Que pouvais-je dire pour essayer de l'aider ? « Joséphine. » Je lâchais sa main pour attraper doucement son visage, et qu'elle puisse me regarder. « Tu ne peux pas sauver tout le monde, d'accord ? On s'occupe d'abord de ton père. Après, nous nous occuperons de ton meilleur ami. Et puis, il faut bien penser aussi un peu à toi, non ? » Je passais doucement le bout de mon pouce sous ses yeux, pour effacer ses larmes sans effacer son joli maquillage. « C'est admirable de vouloir aider tout le monde, mais n'oublie de prendre soin de toi, ou tu auras des cheveux blancs avant l'âge. » Je la fis tournoyer sur le rythme de la musique, avant de la rapprocher de moi.

Je voulais de nouveau la rassurer, lui dire qu'elle n'y était sûrement pour rien dans les problèmes de son ami, mais je fus interrompu par la voix du chef d'orchestre qui nous invita à échanger de cavalière. Je lâchais Joséphine à regret avant de me tourner vers une autre femme, qui n'était autre que… « Alice ? » Ma sœur. Je regardais à côté, pour voir qui était son cavalier. Un jeune homme blond, dont le visage me disait quelque chose. Quand je l'entendis parler à Joséphine, je compris que c'était son meilleur ami. « Comment connais-tu Billy Prewett ? » Je posais à nouveau le regard sur ma petite sœur. Étrange couple, si je pouvais me permettre… Surtout quand elle m'expliqua que c'était, apparemment, un lointain cousin à nous. « Je ne savais pas que tu t'étais rapprochée de notre lointaine famille… » J'avais même oublié que les Prewett nous étaient reliés. Peut-être qu'il faudrait que j'aille jeter un oeil au gigantesque arbre généalogique qui servait de décoration au fond de la salle. « Qu'est-ce qui t'a motivée à retrouver des cousins éloignés ? » J'étais sincèrement curieux de la réponse de ma sœur. Les Prewett n'étaient pas de sang-pur, ni même très renommés ; il n'y avait pas grand-chose qui pouvait intéresser Alice. Sauf si elle leur avait trouvé des qualités. Mais j'avais l'impression qu'on ne me disait pas tout. Impression exacerbée quand elle me laissa, alors que la danse n'était pas terminée.

Je commençais à m'éloigner de la piste, quand j'entendis des cris de surprise. En me retournant, je vis le dit-Billy laisser Joséphine au milieu des autres danseurs. Bien, je suppose que ce n'était pas ses qualités de gentleman qui avait attisé la curiosité de ma sœur. Je voulais la rejoindre, mais je m'interrompis aussitôt dans ma marche. Mon frère Anthony avait déjà posé ses griffes sur elle. Je fronçais les sourcils. Qu'essayait-il de faire ? « As-tu décidé de présenter toute ta famille de détraqués à ma fille ce soir ? » Je reconnus sans mal la voix de l'homme qui se tenait à mes côtés. « Crois-tu que j'ai choisi de laisser Anthony danser avec Joséphine ? » Répondis-je à James, la mâchoire serrée et tendue. « Mes frères doivent avoir inventer un jeu avec un système de points pour savoir qui me gâche le plus la vie. Je ne vois que ça, comme explication. » Je commençais à balayer la salle de bal du regard. J'avais laissé Karoline en compagnie de James, qui se trouvait à mes côtés. Où pouvait donc être ma cavalière ? Heureusement, je la trouvais rapidement au bar, en compagnie d'une femme brune. Elle avait l'air de bien s'amuser. « Anthony n’est pas le plus malin de tes frères » Un sourire amusé me montait sur les lèvres. « Je ne peux pas te contredire. »

« Même s'il tend à me surprendre ces derniers temps. Crois-tu vraiment qu’il cherche à se racheter ? » Je pris le temps de réfléchir à ma réponse. Honnêtement, la question n'était pas facile. « Tu connais Anthony. Il est influençable, joueur, et immature. Mais peut-être que son procès l'a aidé à comprendre ce qui était important ou non. » Je le regardais toujours danser avec Joséphine. « Mais je pense qu'il faut tout de même le garder à l'oeil. Il n'est pas encore digne de confiance. » Pour les trois raisons évoquées précédemment. J'espérais vraiment qu'il était sur le bon chemin, les commentaires du professeur McGonagall en étaient la preuve… Mais j'espérais vraiment que ce n'était pas qu'une couverture. Et que nous pouvions à nouveau lui faire confiance. « La danse est terminée. Je … » « Je vais y aller, si tu me le permets. » Je lui jetais un regard entendu. « Nous étions en train de parler, et nous avons été interrompus. Je te promets que je la raccompagnerai chez vous ce soir, pour que vous puissiez vous retrouver pour son premier jour de vacances. » Par ces mots, j'espérais lui faire comprendre que je prendrai bien soin de sa famille ; mais que je lui donnais un conseil, pour continuer de s'améliorer en tant que père : attendre sa fille chez eux, pour l'accueillir, et ne pas en profiter pour repartir en vadrouille. Il aurait tout l'été pour cela.

Je me dirigeais donc sur la piste de danse pour retourner voir Joséphine. « Tout va bien ? Je suis désolé, ma famille peut être tellement envahissante par moment… » Je ne voulais pas cela pour elle. Je voulais qu'elle profite, qu'elle s'amuse. Qu'elle ne passe pas son temps à fuir des sorciers qui la trouvaient beaucoup trop intéressante pour son propre bien. « Et si nous allions dehors, prendre l'air, se cacher de mes frères ? » Un sourire malicieux monta sur mes lèvres. Quand elle accepta, je posais une main sur le bas de son dos pour la guider, hors de la vue de tous. « Que te voulait Anthony, si ce n'est pas trop indiscret ? » Je lui posais la question quand on arriva sur un balcon désert. La nuit était tombée, et la vue donnait sur un jardin vert et bien entretenu. Avoir un jardin semblait pas si mal… C'était sûrement l'une des choses qui manquaient dans mon appartement. « Et… Comment s'est passée la danse avec Billy ? » Demandais-je doucement, pour ne pas la brusquer. Après tout, ils s'étaient disputés plus tôt dans l'année, et il venait de l'abandonner sur la piste de danse, à la vue de tous… Je me doutais que ça ne devait pas être facile à digérer.

Je regardais Joséphine se confier à moi. Dans cette robe, en pleine nuit, il fallait avouer qu'elle était magnifique. Sa mélancolie dans ses yeux lui donnait un air plus mûre, plus adulte. Mais je préférais la voir avec une étincelle de joie… Malheureusement, entre sa vie de famille compliquée et la dispute avec son meilleur ami, réveiller cette étincelle ne serait pas chose aisée. Sans réfléchir, je finis par la prendre dans mes bras, pour la réconforter. « Tu n'as que 17 ans. Tu ne peux pas porter sur tes épaules les erreurs de ton père et prendre en plus les mauvaises humeurs de ton meilleur ami. » Je caressais doucement son dos. Pas comme une enfant ; mais comme une amie que nous voudrions réconforter. Même si c'était étrange de voir une adolescente de 17 ans comme une amie. Je ne la voyais plus comme une cause à protéger, comme un prétexte pour retrouver mon ancien meilleur ami. Non, je la voyais désormais entière, et je ne voulais plus voir cette mélancolie dans ses yeux. « Mais n'oublie pas que tu n'es pas seule, Joséphine. Tu sais que tu pourras toujours venir me voir, pour avoir une épaule sur laquelle pleurer. Tout le monde a besoin d'un soutien. » Je finis par la garder contre moi, hormis que je posais mes deux mains sur son visage pour qu'elle me regarde dans les yeux. « Un jour, tu seras heureuse, Joséphine Davis. Tu as toute ta vie pour construire ton bonheur. » Je lui en faisais la promesse.
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I do whatever it takes
Cause I love the adrenaline in my veins

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La bal des Fondateurs Samedi 29 juin 2002 J'avais bien compris que Angelo s'amusait énormément à m'emmerder depuis qu'il m'avait rencontrée, mais je prenais plaisir à lui renvoyer la balle. Même si, visiblement, il était bien plus douée que moi à ce jeu-là : « Tu es jalouse ? Déjà ? » Je fronçais les sourcils. « Certainement pas ! » Non, mais, pour qu'il il me prenait ? La mine boudeuse, je bus une gorgée du verre qu'il m'avait amené. Cette fois, au moins, il avait fait attention à ne pas prendre d'alcool. Ce n'était pas le moment de perdre tous mes moyens. Au moins, ça me permettait de me concentrer sur la conversation en cours. Il me fit un portrait peu reluisant de son frère Calvin, avant de me parler de sa sœur disparue. Ouais, je savais bien que je ne l'avais pas rencontrée ; mais j'avais fait exprès de ne pas parler d'elle ! Après tout, je ne savais pas comment il allait réagir, et je ne voulais pas tenter le diable. Ou, dans ce cas-là, le dieu de la guerre.

On continua sur le chemin de sa famille. Après tout, comme je lui disais, il fallait bien que je choisisse mon préféré. J'avais fait exprès de ne pas le nommer, mais hé, je prenais de plus en plus plaisir à cet espèce de jeu. Je n'étais pas bien sûre que ce soit une bonne idée, mais tant pis. Je n'étais pas du genre à abandonner. « Comment ne puis-je pas être ton préféré ? Non en fait, comment Andrew ne peut-il pas être celui que tu préfères ? C’est le favori de tout le monde ! » Je me tournais vers lui, surprise. « En fait, c'est toi qui est jaloux ! Tu es jaloux de ton frère aîné. » Finalement, c'était presque normal : l'aîné qui avait tout réussi, y compris sauver son petit frère de plusieurs années de prison à seulement quelques-unes. Angelo était le mouton noir de sa famille, loin d'être aussi admiré que Andrew. Tant pis pour lui, il n'avait qu'à pas tuer des gens !

Prudemment, je préférais quand même changer de sujet, et évoquer d'où il connaissait Billy. Apparemment, un cousin à lui. Éloigné, mais ils étaient de la même famille. Ça aurait pu m'interpeller, si je n'avais pas laisser mon esprit divaguer, et ouvert ma bien trop grande bouche en lui demandant si il était sérieux quand à son compliment sur ma tenue. Zia Nightshade, pourquoi tu ne réfléchis pas plus souvent, hein ? « Pourquoi ? Tu voudrais que je te trouve resplendissante ? » « Laisse tomber. » Je repris le verre qu'il m'avait volé pendant qu'on parlait de Billy, pour le terminer. Histoire d'essayer de m'occuper les mains, et d'avoir un air moins cruche que ce que j'avais. Depuis que je m'intéressais à ce qu'un mec pouvait penser de moi, hein ? « Une femme aime juste avoir son ego flatté, d'accord ? Surtout que ça fait longtemps que je ne m'étais pas mise sur mon 31. » « Le baiser que je t’ai donné l’autre fois ne t’a pas convaincu, tu en veux un deuxième ? » Pardon ? « Le quoi ? » Je me tournais vers lui, les yeux ronds.

La dernière fois que je l'avais vu, c'était à Poudlard. Juste avant, quand il m'avait saoulée… Donc, ça ne pouvait être que là. Je n'avais pas beaucoup de souvenirs de cette soirée… Et on s'était embrassé ? On ne s'était qu'embrassé, hein ? Oh, par Merlin, mais dans quoi je m'étais fourrée ? J'avais eu mon premier baiser, et je l'avais oublié ! Non, pire, j'avais eu mon premier baiser avec Angelo Scott ! Ce dernier attrapa mon poignet pour m'entraîner hors de la salle. Je me laissais faire, en posant mon verre vide sur une table sur le chemin. « Tu m'emmènes où ? » Evidemment, il ne me répondit pas, et se contenta de coller mon dos au mur. Je le regardais, sans baisser les yeux, alors qu'il rapprocha son corps du mien.

Cette soudaine proximité fit accélérer mon cœur, et je sentis tout mon corps se tendre. Le jeune homme me collait presque, et je l'entendis murmurer à mon oreille : « Tu veux te souvenir quel effet ça faisait ? » « Je… » Je voulais répondre, mais je m'interrompis pour deux raisons. La première était que je ne savais pas du tout ce que j'allais bien répondre. Oui, je voulais me rappeler quel effet ça faisait, mais parce que je détestais ne pas savoir ; mais il pouvait se méprendre de mes réelles intentions. Et la seconde, c'est que ma bouche s'assécha d'un seul coup, au même moment que l'accélération de mon rythme cardiaque ; ce qui m'empêcha de répondre. « Un baiser vaut mieux que tous les livres de runes, peut-être qu’avec ça j’aurais toutes mes chances de passer en tête dans ton classement ? » Je fermais me yeux un instant, le temps qu'il parle. J'étais face à un sentiment totalement contradictoire : j'étais affreusement gênée de cette proximité, moi qui avait toujours rejetté les types qui me draguaient, mais en même temps, je n'avais pas forcément envie qu'il s'éloignait. Ce malaise que je ressentais faisait monter une chaleur en moi pas désagréable.

Et puis, je réalisais que, au fond, qu'est-ce que ça changeait, ce qu'il pensait de moi, ou de mes actions ? Qu'est-ce que je m'en fichais, qu'il se méprenne de mes intentions ? On s'était déjà embrassés, non ? Alors, je décidais d'arrêter de réfléchir. Et, à la place, je tournais ma tête pour que mon visage soit face au sien, et que mes lèvres capturent les siennes. Je crus sentir sa surprise au fait que je prenne les devants, mais, heureusement, lui aussi se laissa rapidement prendre au jeu. Ou à l'ambiance. Tout en l'embrassant, j'avais cette étrange sensation de déjà-vu. Alors oui, ça semblait confirmer ce qu'il disait : on s'était déjà embrassé. J'avais de légers flashs qui me revenaient en tête, mais surtout, je me souvenais des sentations que ce premier baiser m'avaient procurés. Je me souvenais que ça avait été agréable, et que mon corps ne s'en était pas lassé.

Pourtant, je reculais quand même mon visage, pour planter mon regard dans le sien. « Je voulais voir si tu étais aussi bon que tu ne le pensais. » J'haussais les épaules. « C'était pas trop mal, pour quelqu'un qui fait passer ses intérêts avant ceux des autres, tout en essayant de se racheter une image de sorcier en rédemption. » Je faisais évidemment allusion à ses propres mots ; des mots que je n'avais jamais cru, pour plein de raisons évidentes. Mais est-ce que ça m'empêchait de me laisser embrasser une seconde fois en une journée ? Non, pas du tout. Je me laissais faire, pour goûter à ses lèvres une nouvelle fois. Je n'avais plus envie de réfléchir, de me poser de questions. Je n'avais plus envie de ressentir cette culpabilité quand je pensais à lui, et à tout ce qu'il avait fait, et de me rendre compte que je continuais quand même de songer à lui. Non, je préférais oublier. C'était, d'ailleurs, en partie ce que je faisais à l'aide de la pensine. J'oubliais la peur dans les souvenirs qu'il m'inspirait, pour ne pas avoir à mal dormir, ou trembler quand j'allais à l'UMS, comme certains.

Même si je me souvenais de tout, cela me permettait simplement de ne pas avoir le côté traumatisant des souvenirs. La seule chose que j'avais oublié était cette fameuse soirée d'avril. Mais à part ça.. D'ailleurs, en parlant de soirée oubliée… Une seconde fois, je me décollais, en fronçant les sourcils. « Ce soir-là… » Comment j'allais pouvoir formuler ça quand qu'il ne se moque de moi ? « On n'a fait que s'embrasser, n'est-ce pas ? On n'est pas allé au-delà ? » Par Merlin, faites qu'il dise non, faites qu'il dise non… Déjà que j'avais oublié mon premier baiser, je ne pouvais pas avoir oublié ma première fois, n'est-ce pas ? Ce serait encore plus désastreux que ce soit avec lui ! Un baiser, ok, je pouvais m'en accommoder, mais plus ? Est-ce que je pourrais accepter que j'avais partagé mon intimité avec un type pareil ? Ou alors, un baiser était déjà considéré comme une forme d'amitié ? Je ne savais plus quoi en penser, et je me détestais d'avoir eu une telle question. Parce que si sa réponse était positive, ça chamboulerait encore plus mes pensées, ce qui ne m'arrangeait pas vraiment. Le pire, c'est que je ne pouvais en parler à personne, sinon ça reviendrait à parler d'Angelo Scott. Pourquoi le premier garçon sur lequel je faisais une fixette était un psychopathe ?                      
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J’ai fait un rêve fou, cette nuit. Une fille se transformait en cygne. Seul l’amour pouvait rompre le sortilège mais son prince en aimait une autre… et elle se tuait.

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Le bal des FondateursFt Anthony Scott & tout plein de monde

Samedi 29 juin 2002
Au vu de mon passif dans diverses fêtes étudiantes on pourrait naïvement croire que j'aime ce genre de réception... Mais se serait se tromper lourdement sur ce qui me pousse à participer à ces fêtes. Alors que depuis quelques mois, je tente de ralentir sur mes excès sans grand succès je dois l'admettre. J'ai arrêté la drogue on peut déjà dire que c'est pas si mal. Ceci dit étant dans une fête avec ma famille, je me dois d'être irréprochable. Lors des fêtes étudiantes, la plupart sont à minima bourré donc personne ne soucie vraiment d'une fille qui se mettrait dans état pitoyable. Mais ici, c'est différent. J'ai une image à tenir, je reste donc avec April ma cadette. Nous avons deux ans d'écart, je m'entends plutôt bien avec elle. Comme avec le reste de ma fratrie. Ce sont sans doute les seules personnes pour qui j'ai une réelle affection.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que Père cherche à caser l'une de nous avec un Scott. Je sais bien sûr qu'il ne nous forcerait jamais à nous marier, mais je déteste cette manière de jouer les entremetteurs. Ca me fait chier, l'amour c'est des conneries. Peut-être que je suis juste incapable de comprendre ce sentiment, quand je vois l'amour dans les yeux de mes parents ça me hérisse le poil. C'est écœurant de bons sentiments et ça rend immensément stupide. Je me garde bien de faire part de ce genre de pensées à haute voix, seule ma famille est épargnée de mes remarques cinglantes.

"Tu savais pour Calvin Scott et Karoline Barjow ? C'est étonnant qu'elle soit toujours aussi proche des Scott, non ?" Me demande April après avoir entendu le discours de présentation. Mon regard s'attarde sur la dite Karoline en compagnie d'Andrew Scott. Cette femme est vraiment belle. Je me demande bien ce qui a pu se passer entre elle est Calvin. Enfin j'ai bien ma petite idée, si les rumeurs et sous entendu de la presse ont un fond de vérité. "J'ai lu la presse comme tout le monde, April." Je roule des yeux un sourire aux lèvres. Ma soeur et les ragots, une grande histoire d'amour. "A vrai dire ce n'est pas si étonnant, malgré son sang cette femme est intelligente et a une bonne place au Ministère. Elle ferait sans doute une bonne vitrine pour les Scott." Je pouffe de rire quand ma sœur me renvoie un regard mi-choqué mi-amusé.

"Drusilla, surveille ta langue. Si Père t'entendait parler comme ça... il serait consterné." Je croise les bras sur ma poitrine, haussant un sourcil ironique. "Moi ce qui m'interroge c'est plutôt le pourquoi de la rupture, si je me fie à ce que j'ai pu observer... Calvin n'a jamais eut de sentiments pour Karoline, il n'a même jamais eut l'air d'éprouver le moindre désir pour une femme." Je fais mine de regarder mes ongles tandis que ma sœur s'exclame. "DRUSILLA ! Bon sang ! Comment tu peux dire ça de cette façon. Tu ne vas pas croire ce que ce journaliste de la Gazette a dit à demi-mot dans son article ? Pas toi !" April a vraiment l'air outrée. Je ricane légèrement, c'était presque une blague en vérité. Ma sœur a toujours tendance à réagir de manière excessive et ça me fait beaucoup rire. Ceci dit, il n'y a pas de fumée sans feu. Je ne serais pas surprise que ce soit vrai après tout. Au moins elle a oublié le fait que j'ai dénigré les origines de Miss Barjow. Une voix nous interromps avant que j'ai le temps de répondre à ma sœur.

« Miss. Anthony Scott, pour vous servir. » On se retourne vers la voix d'un même élan. J'observe le nouvel arrivant. Il a en effet tout d'un Scott avec cette aura sombre qui semble lui coller à la peau. "Pour nous servir... Vraiment ?" Je marmonne entre mes dents, April me met un coup de coude dans les côtes. On échange un regard, je roule des yeux. Ok, je vais être gentille. "Enchanté Anthony, je suis April et voici Drusilla." April nous présente succinctement avec un sourire poli. Ma sœur n'a pas l'air à l'aise, à vrai dire je crois qu'elle a déjà un petit ami. Je doute que celui-ci apprécierait qu'elle danse avec un autre gars. Je me demande ce que père en penserait d'ailleurs. « Je viens de m’entretenir avec votre père qui m’a encouragé à venir vous proposer une danse. Je suis loin d’être un piètre danseur et j’aimerais beaucoup vous en faire la démonstration. » Mon sourire aimable se crispe un peu devant cette arrogance. J'ai le droit de le frapper ? Je suppose que non, je croise le regard de ma sœur qui lance des éclairs d'avertissement. La bougresse me connait trop bien.

"Je serais votre cavalière, si vous n'y voyez pas d'inconvénient." Et en vérité même si il en voyait un, se serait la même. J'avance d'un pas prenant la main tendue, tandis qu'April recule elle même d'un pas. Signifiant par la même clairement qu'elle refuse la danse tout en restant poli. Ma sœur est bien plus maligne que moi au niveau des relations sociales. Ou alors c'est juste que je ne me donne pas la peine ?

« Drusilla Lloyd, donc. Je n’ai pas eu l’occasion de bien entendre parler de vous. Mais peut-être n’êtes-vous pas encore entré dans le monde ? » Seigneur, venez moi en aide. Je garde un sourire aimable, alors que je déteste vraiment faire la conversation. Il vient d'avouer que c'est mon père qui l'a envoyé ici, je ne suis pas assez bête pour ne pas voir la manœuvre derrière. Je me demande si Anthony est sincère dans sa démarche ou si il joue juste le jeu parce que nous sommes observés. "Peut-être parce qu'il n'y a juste rien à dire à mon sujet ? Je crains ne pas pouvoir vous renvoyer le compliment, votre réputation vous précède..." Par cette simple phrase je fais référence autant à sa famille, qu'à son passif personnel sans toutefois réellement répondre à sa question. Il est assez évident qu'au vu de notre différence d'âge indéniable, il n'ai jamais entendu parler de moi. On danse tout en continuant à discuter, se jaugeant l'un l'autre.

« Faites-vous des études ? » Alors qu'il me fait tourner, je lève les yeux au ciel avant de répondre avec ironie. Heureusement qu'il ne peut pas voir mon visage agacé même-ci mon ton, ne laisse pas de place au doute. "Non je profite de l'argent de ma famille pour être oisive... Evidement que je suis en études, en Magie Avancée plus précisément. J'ai 21 ans, je suppose que toutes ces questions avait pour but de déterminer mon âge." Alors qu'on se fait de nouveau face je penche la tête sur le côté. "Que faite vous dans la vie ?" Je demande plus par politesse que réel intérêt, je n'oublie pas qu'il a été une sorte de surveillant à Poudlard à l'époque de Voldemort. Et que j'y étais moi même à cette période, même-ci je ne l'ai que peu croisé. Après tout en dehors des cours je restais dans ma salle commune.

« Je suis professeur à Poudlard. Mais je ne compte pas y faire carrière. » Je me retiens à grand peine de m'étouffer avec cette information. Quel est l'abruti qui a autorisé un ancien mangemort à être à proximité de gosses ? Et après, les gens reprochaient à Dumbeldore d'être gâteux. Quelle foutage de gueule. "Je suppose que vous pouvez remercier votre ainé pour avoir le droit d'enseigner à Poudlard." Il est de notoriété public qu'Andrew Scott est un excellent avocat après tout. L'ironie contenue dans mes paroles ne doit pas passer inaperçue, mais à vrai dire je ne vois pas pourquoi je devrais faire semblant. Si il a été assez idiot pour se faire prendre à l'époque... C'est qu'il n'est pas si malin qu'il essaie de le faire croire. "Ma remarque est sans doute déplacée, mais le Ministère est encore plus corrompu que je le pensais si ils autorisent quelqu'un avec un passif tel que le votre auprès d'étudiants." Mon regard croise le sien, je n'ai pas peur. De toute façon que pourrait-il me faire de si terrible dans une fête pleine de monde ? Rien, et vu que j'ai la certitude que ma mort n'arrivera pas avant mon vingt-troisième anniversaire... Je n'ai rien à craindre. Il change de sujet finalement.

« Êtes-vous au courant de ce que nos parents projettent ? Ils parlaient d’alliance entre nos deux familles. Votre père semble toutefois prompt à offrir un mariage d’amour à chacun de ses enfants. » Je fais une grimace de dégoût involontaire, oups. Mon regard a croisé celui d'April l'espace d'un instant entre deux pas de danse. Je lève mon visage vers mon cavalier. "Je savais qu'il projetait d'unir notre famille aux Scott... Mais de là à penser qu'il jouerait les entremetteurs de manière aussi flagrante, je suis assez surprise. En ce qui me concerne, je trouve que l'amour est inutile. Tout du moins l'amour romantique, c'est une perte de temps et d'énergie considérable. C'est ennuyeux et je déteste plus que tout l'ennui." Parce que l'ennui signifie trop penser au point de partir en sucette. Je n'aime pas avoir trop de temps pour penser, c'est trop difficile à supporter. "Et vous ? Que pensez vous du mariage ? Etrangement, j'ai bien du mal à vous imaginer aimer qui que se soit à part vous même..." Les mots ont franchi ma bouche avant que je n'ai pu les réfréner. Je grimace légèrement, merde. C'est clairement impoli et offensant. Ceci dit, jusqu'à maintenant il a supporté mon mauvais caractère peut-être que mes remarques ne l'offense pas tant que ça, ou alors il ne prend sur lui pour ne pas me houspiller en public.

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C’est parfois les personnes dont on est le plus proche qui nous empêchent d’avancer.

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Le bal des FondateursSamedi 29 juin 2002
« Tu leur fais honneur. A la robe, et à ta mère. » Je m’étonnais toujours du vocabulaire qu’employait Andrew. C’était très soutenu et noble. Personne ne me faisait des compliments comme lui pouvait m’en faire. Je savais que c’était probablement dû au prestige de sa famille mais aussi à son âge. Nous n’étions pas de la même génération et cela jouait sur nos manières de s’exprimer. C’était toujours plaisant à entendre, j’avais l’impression qu’il s’exprimait ainsi qu’à mon encontre, comme si nous étions dans une autre dimension, une bulle rien que pour nous deux. « A mon tour de t'apprendre quelque chose. » Sa main au creux de mon dos me rapprocha délicatement de lui et il nous fit tourner. Je comptais les pas, comme il me l’apprit, à voix basse, évitant de lui écraser les orteils mais même lorsque je le faisais, il ne disait rien et nous poursuivions notre valse.

Une fois que mes pieds s’était habitué au cycle de pas, je me sentis suffisamment confiante pour ne plus trop compter et reprendre la conversation. « Je ne suis pas bien sûr, mais il me semble que James connaissait, par son travail, mon frère Calvin. Et comme il était fiancé à Karoline, elle a dû le rencontrer par ce biais-là. » Calvin, le seul frère que je ne connaissais pas à présent. Pas que ma rencontre avec Angelo m’ait donné envie d’en connaître un de plus. En fait si. Mieux valait se remémorer notre rencontre. « Il s'est passé tellement de choses, depuis ce soir-là… » En effet, cela me semblait être si loin, en ce laps de temps j’avais récupéré un père et perdu un ami. « Billy, ton meilleur ami qui veut devenir acteur ? » Son importance du détail me surprenait encore. Il retenait tout ce que j’avais pu lui dire. « Joséphine. Tu ne peux pas sauver tout le monde, d'accord ? On s'occupe d'abord de ton père. Après, nous nous occuperons de ton meilleur ami. Et puis, il faut bien penser aussi un peu à toi, non ? » Nous ? Là aussi il était prêt à m’aider ? Pourtant Billy n’était aucune lié à lui, qu’avait-il à y gagner ? Sauver tout le monde. Non. Sauver mon père, mon meilleur ami et mon frère. Oui.

N’était-ce pas ce qu’il faisait également ? « C'est admirable de vouloir aider tout le monde, mais n'oublie de prendre soin de toi, ou tu auras des cheveux blancs avant l'âge. » Je lui souris, attendrie par ses mots et sa main sur ma joue, chaude et réconfortante. Il me fit tournoyait et mon visage s’éclaira de nouveau. « Tu peux parlais, tu en as fait ton métier, toi ! » Il voulut rétorquer mais un changement de cavalier et cavalière fut annoncé. Oh non ! Je n’avais pas envie de me ridiculiser avec un aristocrate arrogant. « Joséphine ?! » Ou un adolescent présomptueux… « William. » Je le laissais poser sa main sur ma taille à contre cœur, malgré mon envie de le sauver, je le détestais. L’appeler par son nom de naissance posait, je l’espérais, mon ressenti face à la situation. Mais j’oubliais qu’il n’était pas très réceptif aux signaux implicites… « Alors ? » Alors quoi ? Comment j’allais depuis que je m’étais interposée entre lui et Ian Wen ? Bien. Connard ! Je ne répondis pas et laissais le silence nous engloutir, espérant que le prochain changement se fasse rapidement. Il semblait m’ignorer, regardant partout ailleurs sauf moi. Génial ! Déjà que je craignais en danse, être obligé de danser avec Billy était le pire du pire. « Ton père est ton cavalier ? » Dit-il soudainement. Cela ne sonnait pas comme une question mais plutôt un reproche. « Oui et alors ? » Rétorquais-je sur la défensive.

Il posa enfin les yeux sur moi, alors que nous tanguions d’un pied sur l’autre, essayant de mimer des pas de danse. « Tu n’as donc toujours pas baisser les bras avec lui … » Mais de quoi je me mêlais ? Je sentis mes dents se serraient. « Non et j’ai eu raison, il est redevenu celui qu’il était autrefois. » Tentais-je d’articuler d’un voix calme malgré ma colère. « Ton père est autant une cause perdue que je le suis, Joséphine. Il est temps de te réveiller et de vivre pour toi. Oublie-nous. » Ma rage s’estompa immédiatement, prête à lui assurer que je n’abandonnerais pas mais il préféra rejeter ma main et s’éloignait brusquement. Je retrouvais au milieu de la piste de danse, bousculée par les autres duos. Agréable pour l’estime de soi, merci Billy ! Je cherchais Andrew du regard, il dansait avec Alice, sa sœur si j’avais bien compris l’arbre généalogique mais je ne l’avais plus en vue. « Miss Davis. » A ce compte-là, j’aurais préféré me sauver moi-même de la situation. Au moins ce n’était pas Angelo mais encore un autre frère tordu ! Monsieur Anthony Scott, professeur de runes, un peu trop attaché à Billy également si je devais rajouter une ligne sur sa fiche personnage de mon cerveau. « Billy semble manquer de courtoisie pour ce genre d’événements. » J’attrapais sa main à contre cœur encore une fois, forcée de danser avec des gens que je n’aimais pas… Mais je n’allais pas le planter là, je ne voulais pas la jouer Billy en me donnant une fois encore en spectacle. Tendue et silencieuse, je priais pour la fin de la musique le plus rapidement possible.

Manifestement, le silence ne sembla pas être son premier choix. « Je ne m’intéresse guère aux élèves et à leurs relations. Cependant, votre cas et celui de Billy a préoccupé quelques-uns des professeurs dans notre salle. Vous êtes sa meilleure amie, c’est cela ? C’est ce que j’avais deviné en vous voyant vous disputer avec lui la dernière fois. » Je l’avais très peu croisé dans les couloirs de Poudlard, je ne suivais pas même son cours mais je ne l’appréciais pas. Son intervention lors d’une de nos disputes avec Billy, m’avait semblé intrusive et déplacée. Sa tête ne me revenait pas, voilà tout ! Je continuais sur la voie du silence, espérant que cela me délivre. « Peut-être … que vous devriez envisager de réviser votre jugement sur lui. Il n’est plus le petit garçon que vous avez connu en tant qu’enfant. » Je fronçais les sourcils, agacée par le ton qu’il prenait, je n’étais plus une petite fille moi non plus. « Je pense que je suis davantage en mesure de savoir qui est Billy, je le côtoie depuis bien plus longtemps que vous. » C’était quoi cette présomption dans son ton ? Pour qui il se prenait ? Un professeur soit, mais pas le mien. Joséphine, essaye de rester respectueuse, tu veux ? « Le temps de l’enfance et de l’innocence est révolu. Vous évoluez chacun sur des chemins différents. Laissez-le tomber. Ne vous occupez plus de lui. » La danse se termina enfin. « Je pense savoir ce que j’ai à faire. Monsieur Scott. » Je lui rendis sa révérence ridicule et tentais de fuir la piste de danse au plus vite avant qu’un autre dégénéré ne se jette sur moi.

« Tout va bien ? Je suis désolé, ma famille peut être tellement envahissante par moment… » C’était un euphémisme. S’était-il tous donné le mot ? Les manières d’Anthony n’avait rien d’un gentlemen comme Andrew et cela se confirma rapidement lorsque ce dernier se présenta devant moi.« Et si nous allions dehors, prendre l'air, se cacher de mes frères ? » Je lui rendis son sourire, soulagée de la proposition, je n’avais pas vraiment envie de retourner sur la piste de danse. « Oui excellente idée. Merci. » Répondis-je sur un ton un peu trop enthousiaste sans doute.

L’air frais me fit un bien fou, comme si j’étais en train d’étouffer tout le temps dans la salle de bal. « Que te voulait Anthony, si ce n'est pas trop indiscret ? » Je passais une main sur mon front, essayant de chasser les mauvaises pensées qui me venaient. Ce n’était pas très gentil de critiquer son frère devant lui, si ? Après tout, il semblait ne pas trop les apprécier, non ? « Il voulait me convaincre de laisser tomber Billy. Une deuxième fois. » Je soupirais. « Je ne comprends pas pourquoi il se mêle de ça… Je veux dire, je ne comprends pas quelle relation il entretient avec Billy. » Andrew sembla réfléchir, tout aussi perdu que moi. « Et… Comment s'est passée la danse avec Billy ? » Je haussais les épaules, fatiguée à présent. « Un peu pareil. Il m’a dit de ne plus m’occuper de lui… Avant de partir pour rejoindre ta… sœur, je crois ? » Je ne comprenais pas non plus leur relation. M’abandonnait-il vraiment pour un crush ? C’était à ne plus rien y comprendre. J’avais juste envie de pleurer de colère et de tristesse mais mes larmes n’arrivèrent pas jusqu’à mes yeux. Andrew m’enlaça alors. « Tu n'as que 17 ans. Tu ne peux pas porter sur tes épaules les erreurs de ton père et prendre en plus les mauvaises humeurs de ton meilleur ami. » Je me laissais étrangement aller dans ses bras. Son regard m’hypnotisait et ses mots me touchaient beaucoup. « Je sais… » Soufflais-je doucement. « Mais n'oublie pas que tu n'es pas seule, Joséphine. Tu sais que tu pourras toujours venir me voir, pour avoir une épaule sur laquelle pleurer. Tout le monde a besoin d'un soutien. »

Ses mains enserrèrent mon visage pour la deuxième fois de la soirée et sa chaleur m’enveloppa tout entière. Ses mots étaient doux et son visage si réconfortant. J’avais envie de lui dire qu’il pouvait également compter sur moi mais je ne me sentais pas légitime de lui faire une telle offre. Pouvais-je me considérer comme son égal ? Ne me l’avait-il pas prouvé plusieurs fois déjà ? « Un jour, tu seras heureuse, Joséphine Davis. Tu as toute ta vie pour construire ton bonheur. » J’avais du mal à croire qu’il me disait toutes ces belles choses. Qui pouvait se vanter d’avoir entendu de si belles paroles avec tant de sincérité ? « Tu peux compter sur moi également Andrew. Pour les jours où tu es malade, pour la cuisine et pour tout le reste. » Il sourit à ma remarque et nous restâmes quelques instants à nous contempler ainsi. Mon visage entre ses deux mains, mes bras autour de sa taille, je ne m’étais jamais sentie aussi proche de quelqu’un, autant physiquement qu’émotionnellement. Mes yeux ne cessaient leur aller et retour entre ses yeux et ses lèvres. C’était étrange, j’avais envie de me rapprocher et de ne faire qu’un. J’avais envie de l’embrasser. Il sembla vivre le même dilemme que moi, son regard ne cessait de se mouvoir ou bien me faisais-je encore des idées ? Je voulais que ce moment ne s’arrête jamais, juste le bruit de la nuit et sa chaleur. J’avalais difficilement ma salive, comme essayant de me donner du courage pour rejoindre ses lèvres mais un bruit à l’intérieur du bal me rappela à la réalité. Mes talons retouchèrent le sol et je m’éloignais de l’étreinte d’Andrew. « On devrait retourner à l’intérieur, mon père doit me chercher. Je parie qu’il n’a qu’une envie, c’est de rentrer ! » Envisageais-je sérieusement d’embrasser Andrew ? Meilleur ami de mon père, avocat accompli d’une trentaine d’années ? J’étais folle à lier !
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«J'en ai tellement marre d'entendre que le seul objectif d'une femme est de trouver l'amour. Mais je me sens tellement seule.» Jo March.

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Le bal des FondateursSamedi 29 juin 2002
Jaloux d’Andrew alias “balai dans le cul“ ? Et puis quoi encore ? Et pourquoi pas d’un loup-garou tant qu’on y était ? Non pas jusque-là … Mieux valait être un peu coincé. Bon et maintenant elle voulait qu’il la trouve jolie… Les femmes c’était épuisant ! « Une femme aime juste avoir son ego flatté, d'accord ? Surtout que ça fait longtemps que je ne m'étais pas mise sur mon 31. » Pauvre petite chose ! Un baiser pour la remettre d’entrain ? Angelo l’attira dans un coin reculé du bal, un couloir non éclairé où personne ne viendrait les chercher. Puis il rapprocha ses lèvres de la jeune femme, tout doucement, attendant que ce soit elle qui prenne l’initiative. Et elle le fit. C’était sauvage et avide, elle en cherchait toujours plus et Angelo ne la priva pas de ce plaisir.

« Je voulais voir si tu étais aussi bon que tu ne le pensais. C'était pas trop mal, pour quelqu'un qui fait passer ses intérêts avant ceux des autres, tout en essayant de se racheter une image de sorcier en rédemption. » Dit-elle en s’écartant quelque secondes. Son ton laissait penser qu’elle ne le croyait pas, après tout il n’y avait que les fous pour y croire. Et les gens bien. Il se plaisait, cependant, à attendre que tout le monde y croie et il allait tout faire pour les convaincre avec un petit truc de sa confection bientôt sur le marché… Mais ses lèvres furent de nouveau occupées par celles de la jeune femme. C’était fougueux et presque passionné. Presque. Angelo ajouta une pression sur les hanches de Zia pour la coller davantage au mur et permettre plus de parties de son corps de toucher le sien.

Mais encore une fois, elle s’écarta pour parler. « Ce soir-là… » Il acquiesça pour l’encourager à poursuivre et l’embrasser de nouveau. « On n'a fait que s'embrasser, n'est-ce pas ? On n'est pas allé au-delà ? » Un sourire malicieux s’étira lentement sur ses lèvres alors qu’il s’écarta un peu plus d’elle pour continuer leur échange. « Pourquoi ? Tu aurais aimé ? » Il passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier et peut-être pour la tenter encore une fois. « Bien sûr que non ! Je ne me donne pas si facilement ! Tu vas devoir le mériter, tout comme le prochain baiser. » Décida-t-il soudainement en s’écartant de la jeune femme, surprise. Il fit mine de regarder sa montre en dégageant son poignée gauche de sa manche. « Je vais devoir filer, il est presque minuit… Qui sait ce qui pourrait m’arriver au-delà ! » Se moqua-t-il en faisant référence à Cendrillon. Il saisir la main de Zia et déposa un baiser très chaste comparé à ceux qu’ils avaient partagé quelques minutes auparavant. « Je vais réfléchir à ta prochaine mission, histoire que tu puisses accomplir quelque chose pour moi et en échange je te récompenserais d’un doux baiser. » Il lui adressa un clin d’œil avant de marcher à reculons pour rejoindre la lumière du bal et la sortie.
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"I prepare for the noble war. I'm calm, I know the secret. I know whats coming and I know no one can stop me not even myself."

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Le bal des fondateurs

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre. -- Marc Aurèle



Esteban ne semble pas très investi dans son rôle de fondateur, on le lui a imposé et il s’y est habitué. C’est un phénomène redondant chez les familles possédant du patrimoine, nul doute que Frost aurait dû s’y coller s’il avait été l'aîné de sa fratrie. Ceci étant dit, Aphrodite et Orion ayant coupé les ponts avec les Rosiers, il se retrouve au premier plan derrière Cyrus dans l’ordre de succession. Grâce à son coup d'éclat d’il y a quelques mois, il s’est assuré un héritage et ne compte pas s’arrêter là dans la conquête des biens de son illustre papa. Sachant que la tâche serait ardue, le jeune homme s’est intéressé à tous les domaines politiques, économiques et juridiques nécessaires à la bonne marche de son entreprise. On ne peut pas dire que ce soit passionnant mais avec le temps, c'est devenu moins ennuyant. Sierra en revanche n’a jamais eu à se poser ce genre de question. Fille unique, elle héritera des magasins de son père dont elle déléguera la gestion, alimentant la fortune de sa famille.

Je comprends… Je ne suis pas l'aîné de ma fratrie mais j’envisage de reprendre une partie des affaires de mon père, ça me demande pas mal d’apprentissage personnel.

Frost s’abstient de préciser que son objectif contrecarre les projets d’Alabaster. Il s’est peut-être assagi mais pas suffisamment pour faire confiance à n’importe qui. Sierra hoche la tête, l’air grave. Le jeune homme hausse un sourcil, interrogatif, cette réaction ne ressemble pas du tout au caractère de la jolie blonde. L’absence de sarcasme ou de moquerie le surprend venant d’elle. Frost en conclut que la raison de son invitation a un lien direct avec son père et cette constatation l'inquiète. Si tel est le cas, il y a 90% de chance pour que la demande de Sierra lui déplaise fortement. L’héritier des Rosiers tâche de ne rien montrer de sa déstabilisation, de toute façon ça ne peut pas être pire que son intervention du 24 Décembre. Il reporte son attention sur Esteban en avalant une gorgée de champagne.

Alors, vous deux, vous êtes ensembles ? Tu vas venir faire tes études sup’ en Angleterre, Sierra ?

Frost s'étouffe avec sa boisson, celle-là il ne s’y attendait pas. La blondinette à côté de lui retrouve son habituel rictus moqueur et bat des cils l’air innocent.

Je suis trop bien pour cet idiot… Minaude-t-elle. Quoiqu'il a des qualités attirantes je veux bien l'admettre… Mais quel caractère abominable !

Le jeune homme grimace, une réplique cinglante au bord des lèvres. Malheureusement, l’insulter lui donnerait raison donc, après avoir pris une profonde inspiration, il lui offre un sourire relativement cordial.

C’est grâce à mon caractère abominable que j’en suis là où j’en suis et figure toi qu’il plaît à pas mal de femmes, rétorque Frost.

-C’est vrai que Poudlard est rempli de sorcières écervelées en mal de badboy, enchérit sa cavalière. Pour répondre à ta question Esteban, je vais venir faire mes études à l’UMS l’année prochaine. C’est l’une des meilleures universités d’Europe et je compte obtenir un diplôme prestigieux.

-Tu sais ce que tu vas faire de ton côté ? Demande Frost au jeune homme qu’il trouve finalement sympathique.”

Quelque chose lui dit que Sierra a choisi le droit magique, il devra par conséquent la supporter tous les jours pendant trois ans minimum. Il faudra qu’il mette des limites sans quoi elle pourrait croire qu’il la considère comme une amie. C’est une connaissance proche tout au plus et ça ne justifie pas qu’ils passent tout leur temps ensemble. Par ailleurs, Frost est persuadé qu’Akutenshi ne la supportera pas, il n’y a aucun monde dans lequel Sierra pourrait s’attirer son affection, encore moins sur le plan amoureux. La jeune femme se voit offrir une flûte de champagne et l’accepte avec enthousiasme, elle balaye la foule du regard et s'arrête sur la silhouette d’un invité que l’héritier des Rosiers ne reconnaît pas. Sa joie s'évapore, à tel point que Frost s’en devient curieux. Malgré toute sa bonne volonté, il n’a jamais réussi à faire flancher Sierra de cette façon là, c’est intriguant. Se sentant surveillée, elle croise le regard de son cavalier et tente, tant bien que mal, de reprendre une contenance.

Excusez moi, je vais aller me rafraîchir un peu… Déclare-t-elle en lissant sa jupe d’une main tremblante. Je vous laisse discuter.

Et sur ces mots, elle se précipite vers ce que Frost suppose être les toilettes. Son regard oscille entre la porte que la jeune femme vient de passer et le dos du mystérieux inconnu responsable de son trouble. Il fronce les sourcils et se tourne vers Esteban.

Ça c’était étrange… C’est la première fois que je la vois réagir comme ça... On dirait que ça a un rapport avec ce gars-là… Dit-il en le désignant discrètement. Je crois que je vais aller enquêter un peu… Tu veux te joindre à moi ? Un fondateur aura certainement plus de facilité à soutirer des informations à un invité…

Frost laisserait couler en d'autres circonstances, sa relation avec Sierra ne justifiant pas qu’il se soucis de ses états d'âme, mais son comportement dernièrement le pousse à se poser des questions. Après tout, il doit se protéger afin de ne pas se retrouver au coeur d’histoires potentiellement dangereuses pour sa réputation. Le jeune homme pose délicatement son verre vide sur un guéridon et se dirige d’un pas tranquille en direction du perturbateur. Celui-ci se retourne, permettant à Frost de voir son visage. Des cheveux auburn savamment coiffés, des yeux en amande gris sombre, un costume hors de prix que l’héritier des Rosiers soupçonne avoir été acheté chez Karma Horsetail, au vu du style, il est évident qu’il vient d’une famille aisée. Ces pupilles singulières lui semblent familières, chez quel autre sorcier les a-t-il vu auparavant ? Une chose est sûre, il ne peut pas aborder ce jeune homme n’importe comment. Frost joue la carte du demi-mensonge en s’arrêtant à sa hauteur l'air songeur.

Excusez moi, nous nous sommes déjà vu non ? Demande-t-il.

-Je ne pense pas, répond l’inconnu l'air méfiant.

-J’ai dû vous confondre avec quelqu'un pardonnez moi…

L’héritier des Rosiers compte sur la présence d’Esteban pour délier la langue de son interlocuteur. Celui-ci avise le fondateur et, constatant qu’il montre des signes de sympathie, chasse son expression dubitative. Frost retient un sourire, les sorciers sont tellement prévisibles…

C’est pas grave, ça arrive à tout le monde de se tromper ! Déclare le jeune homme tiré à quatre épingles.  

-Frost Rosier, enchanté ! Se présente le brun en lui tendant une main amicale.

-Minor Bulstrode, répond l’autre en la serrant.”

Il faut un effort surhumain à Frost pour cacher sa surprise. Les Bulstrode n’ont pas bonne réputation, tout le monde connaît leur affiliation à la magie noire et ce depuis des générations. Dans les rangs des familles de sang-pur, ils se placent aisément parmi les pires. Évidemment, ils sont autant respectés que crains ce qui pourrait expliquer, en partie, la réaction de Sierra. Un homme d’une quarantaine d'années alpague brièvement Minor, permettant à Frost de se tourner vers Esteban.

Tu savais qu’un descendant des Bulstrodes devait venir ce soir ? Je les connais assez bien pour savoir que c’est inquiétant… on devrait essayer de voir s’il mijote quelque chose, qu’est-ce que tu en penses ?


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Le bal des FondateursSamedi 29 juin 2002« Je comprends… Je ne suis pas l'aîné de ma fratrie mais j’envisage de reprendre une partie des affaires de mon père, ça me demande pas mal d’apprentissage personnel. » Frost avait l’air de vivre dans un monde totalement différent du mien, et cela ne me gênait pas du tout. Je ne pourrai jamais m’imaginer reprendre une partie du travail de mon père. Prendre la succession de mon oncle et devenir Auror, pourquoi pas, à la rigueur… Mais enseigner à l’Université ? Très peu pour moi. Déjà que je n’avais pas une idée très claire de ce que j’allais y faire l’an prochain… Mais même si le jeune homme en face de moi ne vivait pas vraiment dans ma réalité, j’étais sûr que nous avions au moins quelques points communs. Notamment, concernant sa cavalière, vers qui je me tournais pour en apprendre plus. Ils étaient bien ensembles, n’est-ce pas ? « Je suis trop bien pour cet idiot… » Bon… Je ne savais pas comment réagir à cette annonce. Et même si cela était dit sur un ton plus ou moins blagueur, je n’étais pas sûr de goûter à la plaisanterie. « Quoiqu'il a des qualités attirantes je veux bien l'admettre… Mais quel caractère abominable ! » Est-ce que c’était une forme de drague particulièrement tordue ? Cela ressemblait à ce que pouvait faire ma cousine quant elle parlait avec des garçons, en tout cas. « C’est grâce à mon caractère abominable que j’en suis là où j’en suis et figure toi qu’il plaît à pas mal de femmes. » Dio mio ! Qu’ils prennent une chambre ! « C’est vrai que Poudlard est rempli de sorcières écervelées en mal de badboy. Pour répondre à ta question Esteban, je vais venir faire mes études à l’UMS l’année prochaine. C’est l’une des meilleures universités d’Europe et je compte obtenir un diplôme prestigieux. » Ils semblaient s’être enfin rappelé de ma présence. Est-ce que je ressemblais à cela lorsque je parlais avec Lyra ? Je ne l’espérais pas, en tout cas. « Si tu vises un diplôme prestigieux, tu croiseras peut-être mon père. Il est prof d’Histoire Ancienne. » « Tu sais ce que tu vas faire de ton côté ? » Je haussais les épaules, un peu mal à l’aise. « Pas vraiment… J’ai déposé un dossier en Droit Magique, en Politique, en Économie et en Magie Avancée. On verra bien qui voudra bien me prendre, hein ? » Ma nonchalance par rapport à l’avenir rendait Mamma folle, mais je n’y pouvais rien. Au final, ce n’était pas moi qui déciderait de mon avenir, alors pourquoi m’en faire plus que de raison ?

« Excusez moi, je vais aller me rafraîchir un peu… Je vous laisse discuter. » Bizarre… Sierra semblait avoir repérer quelqu’un dans la foule. Elle devait sans doute connaître plus de gens que moi, ici, ce qui n’était pas vraiment un exploit. « Ça c’était étrange… C’est la première fois que je la vois réagir comme ça... On dirait que ça a un rapport avec ce gars-là… » Je suivis du regard le doigt pointé de Frost sur un homme qui nous tournait le dos. « Un petit crush, peut-être ? » Même si Frost et Sierra faisaient parti de la jeunesse dorée et traditionaliste du monde sorcier, ils avaient tout de même un coeur et des problèmes d’ado, n’est-ce pas ? « Je crois que je vais aller enquêter un peu… Tu veux te joindre à moi ? Un fondateur aura certainement plus de facilité à soutirer des informations à un invité… » Je ne pu me retenir de sourire, sans vraiment vouloir me moquer de Frost. Mais la situation s’y prêtait, pourtant ! Qui aurait crût qu’il fasse la démonstration de ce qui semblait bien de la jalousie ? « Je croyais que tu ne sortais pas avec Sierra, et qu’elle ne t’intéressait pas du tout ? » Et si c’était vraiment le cas, pourquoi cette soudaine envie d’enquêter sur ce jeune homme et surtout, sur de vagues soupçons ? Non, vraiment, j’avais assez vu ce genre de situations avec mes amis pour savoir à quoi m’en tenir quand à l’attitude de Frost ! « Je te suis, je te suis. » Je levais les deux mains, en signe de reddition et d’innocence. S’il n’était pas prêt à l’admettre, je n’allais pas le forcer à la confession. Je jeta tout de même un coup d’œil dans la salle, pour savoir où était Lyra. Personne n’avait besoin d’être toujours ensembles dans un couple pour entretenir une relation saine, disait mon père tout en restant à moins de dix centimètres de ma mère.

J’essayais de mieux regarder ce fameux inconnu, espérant l’avoir déjà croisé auparavant. Mais rien dans son apparence ne me disait quelque chose. Comme j’en avais déjà conscience auparavant, je ne connaissais pas tant que cela les Sangs-Purs. Et ceux que je connaissais avaient mon âge, plus ou moins, et je ne m’étais encore jamais préoccupé de leurs statuts de sang. Je suivis Frost qui adressa directement la parole à sa soudaine cible. « Excusez moi, nous nous sommes déjà vu non ? » En retrait, je ne dis rien, n’osant pas interrompre mon partenaire du moment. Peut-être aurions dû nous mettre d’accord au préalable sur la stratégie à adopter avant d’aborder le jeune homme. Je devrais sans doute faire un rappel à Frost de la définition des mots équipe et partenaires, même si je ne lui en tenait pas rigueur. Avec un petit frère à Serpentard, j’étais bien placé pour savoir que les habitudes avaient la vie dure. « Je ne pense pas. » « J’ai dû vous confondre avec quelqu'un pardonnez moi… » Je n’arrivais pas à lui donner d’âge. Il était dans cette période où la frontière entre l’adolescence et l’âge adulte était on ne peut plus flou. Et je ne pouvais même pas me baser sur le fait que je ne l’avais jamais croisé dans les couloirs de Poudlard : certaines familles aisées préféraient l’instruction à la maison ou dans des pays étrangers, je le savais. « Il y a tellement de monde à rencontre, ce soir ! Je me demande comment ils arrivent à garder le cap, surtout quand le champagne s’y mêle… » Je désignais vaguement du pouce un groupe de personne discutant ensemble, une coupe à la main de chacun, comme pour appuyer mes propos. « C’est pas grave, ça arrive à tout le monde de se tromper ! » « Frost Rosier, enchanté ! » Je souris sans le vouloir. Je n’étais pas sûr d’arriver un jour à me faire à ce genre de ton et de rencontre guindé. « Minor Bulstrode. » « Esteban Nightshade. Sympa de faire ta connaissance, Minor ! » Qui appelait son enfant Minor, vraiment ? Quiconque ayant un minimum de notion en latin serait dans la même situation que moi en entendant son prénom : essayer, par tout les moyens, de ne pas éclater de rire.

Heureusement, un autre homme alpague le fameux Minor, nous laissant seul avec Frost. Je me retournais vers mon partenaire de la soirée, pour débriefer un peu de cette entrevue. Avait-il obtenu ce qu’il voulait en ne lui parlant que pendant deux secondes ? « Tu savais qu’un descendant des Bulstrodes devait venir ce soir ? Je les connais assez bien pour savoir que c’est inquiétant… » Je un signe de négation de la tête, surpris. En quoi était-ce inquiétant ? « … on devrait essayer de voir s’il mijote quelque chose, qu’est-ce que tu en penses ? » « Ok, mais avant il va falloir que tu me dises quelque chose. » J’arrêtais le jeune homme en mettant la main sur son bras, comme pour l’empêcher d’avancer et de se jeter directement à la poursuite de la lanterne du Pitiponk. « Primo, les Bulstrode ont si mauvaise réputation que cela ? Pourquoi ? » Je lâcha mon emprise sur le bras de Frost. Peut-être était-ce un relent de mon héritage, mais j’avais besoin de mes deux mains pour parler. « Je ne prête pas vraiment attention aux statuts de Sangs, ou à l’histoire de famille des autres… Si des parents sont mauvais, je ne vois pas pourquoi leurs enfants le seraient forcément. » C’était sans doute idéaliste de ma part, mais je n’y pouvais rien. Si je partais du principe que la méchanceté coulait dans les veines et se transmettait aux descendants, alors mes parents devraient être sur le point de nous abandonner, ou de nous battre, ou de nous briser psychologiquement. Je ne pouvais pas concevoir un monde où ce serait le cas. « Deuxio, je veux bien te suivre et suivre ton plan, mais il faudrait que tu me mettes un peu au courant, non ? D’accord pour le suivre, mais comment est-ce qu’on va faire pour être discret et ne pas se faire prendre ? » Je n’avais pas réellement l’habitude de cacher mes exploits, Frost devait bien s’en rendre compte. « Tertio. Qui appelle son gosse Minor, sérieusement ? »
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La bal des Fondateurs Samedi 29 juin 2002 Il fallait que je sache. Il fallait que je sache si, oui ou non, nous étions allés au-delà du baiser ce soir-là. Je n'avais aucun souvenir, ce qui était terriblement frustrant. Malheureusement pour moi, Angelo sembla s'en amuser. « Pourquoi ? Tu aurais aimé ? » Je me retins de lever les yeux au ciel. Pas compliqué alors que je fixais ses lèvres ! « Pour une fois dans ta vie, tu pourrais arrêter de répondre à mes questions en posant une autre question ? » « Bien sûr que non ! Je ne me donne pas si facilement ! » Merlin merci. Je ne m'étais encore jamais donnée, comme il disait, et j'étais rassurée de ne pas avoir fait tomber mes barrières pendant une soirée où j'étais aussi saoule qu'un étudiant le jeudi soir.

« Tu vas devoir le mériter, tout comme le prochain baiser. » Je ne pus m'empêcher d'hausser un sourcil devant cet aveu. Je n'étais pas sûre de savoir comment l'analyser : est-ce qu'il essayait de me faire rejoindre les Blue Dragon ? Est-ce qu'il avait des plans pour moi ? Ou, plus vraisemblablement, il essayait simplement de me faire tourner en bourrique ? Alors que j'allais lui demander si il pensait vraiment que je voulais encore l'embrasser, il fit semblant de regarder une montre imaginaire. « On t'attend ? Pour un feu de joie, peut-être ? » Me moquais-je. Nous étions seuls, j'avais le droit de faire ce genre d'allusions ! « Je vais devoir filer, il est presque minuit… Qui sait ce qui pourrait m’arriver au-delà ! » Une référence à un conte moldu, sérieusement ? Ou alors, les contes moldus étaient aussi racontés dans le monde Sang-Pur ? Je le laissais attraper ma main, pour poser un baiser dessus. Franchement, au point où nous en étions…!

« Je vais réfléchir à ta prochaine mission, histoire que tu puisses accomplir quelque chose pour moi et en échange je te récompenserais d’un doux baiser. » Une nouvelle preuve qu'il avait un plan en tête pour moi sans que je ne le sache ? « J'ai hâte de voir ça. » Répondis-je, avec une pointe de sarcasme. Après tout, j'étais réellement curieuse de voir si il comptait revenir me demander de faire des choses ou non. J'étais envieuse de voir jusqu'où il pouvait aller. Je le regardais me faire un clin d'oeil avant de se diriger vers la sortie. Une fois seule, je rejoignis la salle de bal. J'avais un cavalier à retrouver, moi ! Je le cherchais du regard, mais je ne le voyais pas. D'ailleurs, je savais qu'il y avait un arbre généalogique, quelque part dans cette salle… Une fois trouvé, je cherchais Billy et les Scott du regard. Histoire de comprendre comment ils étaient reliés ! A quelques générations, quand même… En me tournant, je le voyais enfin. Toujours occupé avec Alice Scott. Très bien. Je n'allais pas m'attarder, alors que mon frère était venu avec sa propre cavalière… J'allais au bar m'asseoir rédiger une courte note : Billy, je suis rentrée chez moi. Encore merci pour la soirée ! J'espère te croiser cet été, ou l'année prochaine à l'UMS. Zia Puis je tendis le bout de parchemin au barman : « Excusez-moi ? Vous pourrez donner ça à William Prewett ? Un blond bien foutu, avec un mulet bizarre et une moustache ridicule ? Il est accompagné d'Alice Scott. » Le barman prit mon billet, et je le remerciais d'un sourire, avant de partir à mon tour. Ce bal avait été très, trop riche en émotions !
:copyright:️ Justayne

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J’ai fait un rêve fou, cette nuit. Une fille se transformait en cygne. Seul l’amour pouvait rompre le sortilège mais son prince en aimait une autre… et elle se tuait.

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Le bal des FondateursSamedi 29 juin 2002 Nous étions si bien, dehors, à l'abri de tous et de tout le monde. Je pouvais prendre le temps de la réconforter, de lui dire ce qu'elle avait besoin d'entendre. Je tenais à respecter ma promesse : aider ma famille, mais également elle-même. « Tu peux compter sur moi également Andrew. Pour les jours où tu es malade, pour la cuisine et pour tout le reste. » L'allusion à la cuisine me fit sourire. Elle me faisait toujours sourire. Joséphine me faisait me sentir bien. Par tous les sorciers, elle méritait tellement mieux que la vie qu'elle avait actuellement… Même si elle tendait à s'améliorer. Malheureusement, son meilleur ami semblait s'en mêler, mais… Je serai toujours toujours là pour l'aider. Pour la soutenir, comme elle me soutenait.

Joséphine ne savait pas l'impact qu'elle avait sur moi. Elle me faisait me sentir heureux, elle me faisait ressentir une joie et une insouciance que je n'avais pas ressenti depuis bien des années. Avec elle, je savais que je pouvais être quelqu'un que je n'avais jamais vraiment été. Avec elle, je savais que je pouvais essayer d'apprendre à connaître l'homme que j'étais, et non pas le Scott. Avec elle, la vie me semblait moins grise, elle semblait reprendre des couleurs. Les couleurs que je voyais le plus souvent étaient le bleu et le vert… La couleur de ses yeux, me rendis-je compte. Je plongeais dans son regard, mes mains toujours autour de son visage. Ses mains dans mon dos me détendaient, me faisait me sentir moins crispé. Par Merlin, mais quel sort m'avait-elle jeté ? Je jetais un oeil à ses lèvres, colorées par le maquillage. Elles m'attiraient, et elles semblaient se rapprocher également de moi… Je savais que si je cédais, j'étais un homme perdu. Mais j'étais incapable de reculer.

Un bruit, dans le bal, fit exploser notre petite bulle. J'entendis les talons de Joséphine retomber au sol, et je compris pourquoi ses lèvres semblaient s'être rapprochées. « On devrait retourner à l’intérieur, mon père doit me chercher. Je parie qu’il n’a qu’une envie, c’est de rentrer ! » Joséphine s'éloigna de moi, et je ressentis un vide, maintenant que ses mains n'étaient plus dans mon dos. A contre-cœur, j'acquiesçais. « Je te raccompagne. » De cette manière, j'étais sûr que mes frères la laisseraient tranquille. Quand je trouvais James du regard, je lui rendis sa fille. Nous bavardions une minute, le temps de se dire au revoir, puis je regardais le père et la fille s'éloigner, avant de chercher ma propre cavalière. Karoline était au bar en train de bavarder avec une femme brune. Elle semblait tellement heureuse que je n'avais pas le cœur de briser son air sur son visage, alors, je fis ce que je savais faire de mieux : aller à la rencontre des invités. En tant que Scott, et en tant que Fondateur, pour m'assurer du succès de cette soirée.                      
:copyright:️ Justayne

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I do whatever it takes
Cause I love the adrenaline in my veins

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Le bal des Fondateurs






| Samedi 29 Juin 2002 |

« Chan-yeol… »

Alors que j’exprime clairement ma jalousie et ma possessivité, je sens Leomie flancher. C’est encore mieux que ce que j’imaginais. Disons qu’il y avait des chances qu’elle me râle dessus mais j’avoue que, à cet instant, je m’en fiche bien. Ce qui compte c’est que mon message passe et qu’elle pige qu’il faut sérieusement qu’elle arrête de battre des cils dès qu’elle voit un fils de noble ou j’risque de vriller.

« Chan-yeol, il ne faut pas… C’est mal… »

Leomie me préviens alors que je menace de refaire le portrait au prochain mec qui s’attarde un peu trop sur ma petite amie. Je sens dans son ton qu’elle n’essaie même plus de me convaincre, qu’elle a conscience que ça ne sert à rien… Et elle a bien raison. Je pense ce que je dis et, qu’importe que ce soit mal ou non, je risque bien de mettre mes paroles à exécution si on me provoque un peu trop.

Une sorte de couinement fragile échappe à Leo alors que je lui explique que la seule image de mains d’un autre homme sur son corps me rend fou furieux. Je comprends que le message est passé et qu’elle prend mes paroles au sérieux, cette fois. Cependant, face à cette vulnérabilité, ma colère se transforme en une flamme passionnée. Je n’ai plus qu’une envie, c’est d’enlever Leomie. De l’emmener loin de cet endroit et de la garder pour moi et pour moi seul.

« Je serais sage. »

Je sais que ça n’est pas sage du tout, ce genre de pulsions. Je sais aussi que ça n’est pas quelque chose que je peux sincèrement faire… Mais ça n’empêche pas que Leomie soit irrésistible et qu’elle soit à moi, là de suite, pour un petit moment. Alors, je peux en profiter un peu quand même, n’est-ce pas…?

Je viens caresser la joue de Leomie avec douceur du dos de ma main. Je la regarde dans les yeux et l’expression sur mon visage s’adoucit lentement.

Je préfère ça…

Cette fois, ma voix n’est plus portée par la colère. Il y’a quelque chose de plus calme dans cette dernière. Déjà que je ne grognais pas particulièrement très fort avant ça… Disons que je sais exprimer ma colère sans hurler, même si peu me penserait capable de contrôler ma rage une fois qu’elle me saisit.  

Ce serait dommage que j’aie à m’expliquer avec ces autres, ne penses-tu pas ?

Mon ton est toujours calme quand bien même plus menaçant que la phrase précédente. Ma main glisse sur la joue de Leomie jusqu’à sa mâchoire.. Puis, doucement, mes doigts viennent saisir la gorge de ma petite amie. Je ne serre pas ces derniers mais ma prise est ferme alors que j’embrasse Leomie passionnément. Pour appuyer mon propos mais surtout parce que j’en ai très envie depuis que je l’ai plaquée au mur plus tôt.

Lorsque je lâche les lèvres de Leomie c’est pour poser mes lèvres au creux de son cou. Je ne m’y attarde pourtant pas aussi longtemps que j’en ai réellement l’envie et je me redresse pour lui chuchoter à l’oreille un dernier avertissement — ou plutôt pour lui partager ce qui me hante l’esprit depuis maintenant quelques bonnes minutes.

Sache qu’il me faut énormément de retenue pour ne pas te prendre contre ce mur, juste là, juste pour te montrer que tu mienne…

Mon souffle forme presque une boule dans ma gorge tellement je le contrôle. En fait, je crois que, à cet instant, je contrôle même chaque petit muscle de mon corps pour rester tranquille.

Même si je ne suis pas vraiment exactement calmé, je lâche enfin Leomie et fait quelques pas en arrière pour la laisser souffler. Je reprends également mon air naturel. Très neutre, presque m’en-foutiste.

Bon, j’sais pas pour toi… Mais moi j’me suis bien dégourdi les pattes.

C’était le but de base, non ? En m’amenant là, elle espérait que je me “dégourdisse les pattes”. Elle l’a dit. Ben… C’est fait. J’ai dis c’que j’avais à dire, j’suis plus léger maintenant. J’vais forcément mieux supporter la soirée et l’idée qu’il y ait des gosses de riches partout si j’garde en tête l’image de Leomie, appuyée contre le mur, qui promet de rester sage d’une petite voix tremblante.

J’reprend l’autre forme, je suppose…?

Je lève un sourcil, le petit doigt dans le pif. Maintenant, j’suis prêt à y retourner y’a aucun souci.
KoalaVolant

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Le bal des Fondateurs - Page 2 FKPe0LGLe bal des Fondateurs - Page 2 TZSJ90vLe bal des Fondateurs - Page 2 SaxbfFn
I'm sorry... Did I roll my eyes out loud ?

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Billy Prewett
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. Billy Prewett vient de terminer sa 7ème et dernière année à Poudlard. Mais le jeune homme a du mal à penser à l'avenir dans les études ou encore même dans le cinéma. L'utilisation de la magie noire prend de plus en plus d'importance dans sa vie ainsi que son rôle dans les affaires des Scott et des Blue Dragons ...

Le bal des Fondateurs
Réponse incluant les dialogues d’Alice Scott

Alors que Billy réglait ces comptes avec Joséphine sur la piste de danse, la jolie Alice s’était retrouvée dans les bras de son frère aîné, le célèbre avocat, Andrew Scott …

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« Alice ? »

Croisant le regard de son frère, Alice soupira, visiblement peu ravie d’avoir été stoppée dans son délire.

« Andrew … »
« Comment connais-tu Billy Prewett ? » demanda-t-il en jetant un coup d’œil vers le garçon qui dansait avec Joséphine.

Alice détourna le regard, l'air boudeur avant de hausser nonchalamment les épaules.

« Je connais du monde, voilà tout. Ça te surprend tant que ça ? »
« Je ne savais pas que tu t'étais rapprochée de notre lointaine famille… »

Alice fit claquer sa langue contre son palais, l’air de désapprouver les commentaires de son frère. Cependant, cela n’empêchait pas Andrew de continuer sur sa lancée :

« Qu'est-ce qui t'a motivée à retrouver des cousins éloignés ? »
« J'en avais simplement envie. Je ne te dois pas des explications pour tout. »

Et, comme marquant un point final à cette discussion qu’elle trouvait un peu trop protectrice, même pour son aîné, elle le laissa là, avant même que la danse ne soit terminée.

Il ne fallut que quelques minutes supplémentaires pour Billy pour rejoindre la jeune femme qui s’était éclipsée dans un couloir, non loin de tableaux que les Lloyd avaient décidé d’exposer dans cette partie de leur domaine.

« J’hésite sur la forme que ton Animagus pourrait prendre si tu en avais un : une anguille pour ton don de te sortir des affaires sans encombre, ou bien une sirène pour ta façon de m’envoûter. »

Sa bouche près de son oreille, il l’entendit glousser alors qu’elle rejetait sa tête en arrière.

« Je dirais que j'ai plutôt la beauté d'une sirène... ne penses-tu pas, mon chou ? »

Billy en profita pour déposer un baiser au creux de son cou.

« Tu me rends dingue, Alice Scott … » susurra-t-il, sa poigne se raffermissant sur sa taille.

Le sourire de la belle Alice se fit plus malicieux en se retournant pour lui faire face. A son tour, sa main vint se saisir de son costume pour l’approcher plus près d’elle alors que son autre main se poser par-dessus l’épaule de Billy.

« Tu n'es pas mal non plus dans ton genre, William Prewett … »

William … Il adorait la façon dont elle prononçait son prénom en entier. De tout temps, il s’était fait appeler Billy, marquant une différence avec son grand-père qui portait le même nom que lui. Mais aujourd’hui, c’était un prénom qu’il affichait entièrement et avec fierté. C’était un prénom noble et à la hauteur des jolies courbes d’une Sang-Pur comme Alice Scott …

« J’espère bien … »

Son souffle vint caresser le menton de la jeune femme avant d’embrasser ses tempes lentement, puis ses joues et de descendre frotter son nez contre le sien.

« Et si on s’éclipsait dans une de ses pièces … »

Il désigna du menton la porte sur leur gauche. Aucune idée de l’endroit où elle menait, mais Billy était convaincu que cela serait parfait pour faire ce qu’il avait à faire. A savoir déshabiller la jeune sorcière ici présente et prendre son pied avec elle.

« C'est une proposition audacieuse... » dit-elle, faisant mine de réfléchir. « Tu penses que tu peux satisfaire une lady ? »

Son ton n’était pas plus élevé qu’un murmure mais la provocation était là : elle cherchait encore une fois à le tester et son regard plongé dans le sien le lui confirmait.

« Si c'est le cas... alors je serais ravie de te suivre, mon chou … »

Le regard de Billy, lui, dévorait le corps tout entier de la jeune femme. Il sentait son corps s’enflammer à son contact alors que ses lèvres continuaient de déposer des baisers enfiévrés sur chaque peau nue accessible. Jamais il n’avait ressenti pareil désir ni pareille manière de se consumer. Alice Scott était différente de toutes les autres femmes avec qui il avait été. Elle n’était pas comparable.

Il vint lui murmurer quelques nouveaux mots, l’encourageant à descendre ses yeux plus bas pour comprendre l’effet qu’elle produisait sur lui. Il continua en énumérant chaque chose qu’il souhaitait lui faire, espérant bien faire monter le désir à son tour chez elle. Après tout, n’était-ce pas à cela qu’ils jouaient depuis le début de cette soirée ? Que dis-je, depuis quelques mois ? Il savait qu’ils avaient atteint un point culminant à cette soirée.

Le couple s’éclipsa aussitôt dans la salle, laissant derrière eux les valses, les bijoux et surtout les Fondateurs qui pensaient avoir une chance contre les Blue Dragons.

Ce ne serait que plus tard dans la soirée que Billy trouverait une note de Zia Nightshade laissé au barman :

Billy, je suis rentrée chez moi. Encore merci pour la soirée ! J'espère te croiser cet été, ou l'année prochaine à l'UMS. Zia

Oh oui Zia … Il serait fort possible que leurs chemins se recroisent très bientôt …

@ Victoire

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William Prewett

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le bal des Fondateurs Samedi 29 juin 2002 Franchement, je ne pensais pas que je resterai jusqu'à la fin du bal. Mais mes deux soeurs aînées n'étaient pas là -Jeanne avait du travail en France, et Ali était restée au château pour des raisons évidentes telles que son bébé ou ses traumatismes-, j'étais quand même restée pour finir de représenter notre famille. Mes parents n'avaient toujours aucun doute sur ma double identité ou ma consommation de drogue, il fallait que je continue de jouer le jeu. Malgré mes mains qui tremblaient. Je commençais à être à cran.

Je profitais que la soirée touchait à sa fin pour me griller une cigarette sur le balcon. Il valait mieux que je fume maintenant, pour ensuite faire partir l'odeur, que chez mes parents. Et puis, Peretti, le nouvel ange gardien de la famille que je détestais, avait déjà compris que je fumais des joints. Inutile d'en rajouter une couche, n'est-ce pas ? Donc ouais, je profitais de ce moment, de cette soirée. Je sursautais toutefois quand j'entendis qu'on m'appelait. Je ne m'y attendais pas. « Oui ? » Fis-je en me retournant.

En toute sincérité, je ne pensais pas me retrouver face à Edmund Prewett. Ses paroles me revinrent en mémoire : « Je … ma cavalière m’attend. Mais … voudriez-vous m’accorder une danse plus tard dans la soirée ? » Je ne pensais pas qu'il s'en souviendrait, ou qu'il l'honorerai. Pourtant, il se tient devant moi, la main tendue, prêt à respecter cette danse que nous nous sommes promis. Je regarde sa paume, avant d'écraser ma cigarette sur le bord de la balustrade. « Avec plaisir. » J'attrapais sa main tendue, et je me laissais entraîner dans la salle de bal.

Le jeune Fondateur garda ma main dans la sienne, l'autre se posant sur ma taille, et on entama une danse silencieuse. Simplement, yeux dans les yeux. L'ambiance était étrange : il n'y avait plus grande monde, et la majorité de ceux qui restaient étaient en train de ranger la salle. Mais surtout, à son contact, plusieurs sensations venaient à moi. Elles étaient d'autant plus simplifiée que j'étais totalement sobre -hormis les quelques verres que j'avais bus, mais qui n'étaient pas suffisants pour m'assomer. J'avais la sensation de déjà le connaître, comme si nous avions passé un long moment ensemble.

« Vous me faites penser à Edmond Dantès, plus connu sous le nom du comte de Monte-Cristo. » Ne puis-je m'empêcher de lui dire, alors qu'il me faisait maladroitement valser. « Un homme à l'origine bon, mais qui désire se venger, et pour cela emprunte une nouvelle identité… » Je m'interrompis, me rendant compte de ce que j'étais en train de dire. Bien sûr, c'était mon sixième sens qui me faisait dire ça. Si ça se trouve, il était brouillé, et je me plantais totalement sur l'homme avec qui j'étais en train de danser. « Enfin, ce n'est qu'un roman. » Rajoutais-je en souriant. Dans l'espoir de lui faire moins peur, évidemment. J'étais censée, en tant que jeune fille de bonne famille, lui laisser une bonne impression. Alors, je me tus, jusqu'à la fin de la danse.

Quand on s'arrêta de danser, je laissais Edmund Prewett baiser ma main gantée. « J'étais ravie de vous rencontrer, Mr. Prewett. » Il se redressa, avec un air moins sûr de lui. J'haussais un sourcil, comme pour l'inviter à poursuivre, ce qu'il ne tarda pas à faire : « Peut-être qu'on se recroisera ? Je ... je serai maître-nageur à la piscine de Southampton. Si jamais ... vous avez une petite envie de vous baigner. » J'avais beau cacher mon amusement, je n'arrivais pas à retenir le sourire qui montait sur mes lèvres. Je l'aimais bien, il n'avait pas cet air pète-sec bien connu des Sang-Purs ou de la bourgeoisie moldue française. « Il me tarde des chaleurs anglaises. » Sur ces mots, je lui offris un dernier sourire, avant de me diriger vers la sortie. Finalement, ce bal se terminait mieux que prévu !                                      
:copyright:️ Justayne

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☆ I only see him as a friend, The biggest lie I ever said ☆

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Anthony Scott
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. Anthony est issu de la célèbre famille de sorciers au sang-pur, les Scott. Jumeau d'Alice, cadet d'Andrew et Calvin, et aîné d'Angelo, Anthony est professeur de runes à Poudlard depuis mai. L'année scolaire est terminée et Anthony compte bien profiter de sa soirée des Fondateurs.

Le bal des Fondateurs
« Peut-être parce qu'il n'y a juste rien à dire à mon sujet ? » répliqua la jeune femme.

Malgré son sourire de façade, le ton de sa voix restait désagréable à souhait.

« Je crains ne pas pouvoir vous renvoyer le compliment, votre réputation vous précède... »

Il ne put s’empêcher de ricaner, comme faisant une fierté de cette réputation qui le précédait. Il fallait dire que les Scott avaient ce don de faire parler d’eux. S’intéressant à ses études, il l’écouta se montrer une fois de plus arrogante.

« Non je profite de l'argent de ma famille pour être oisive... »

Il haussa un sourcil, ne se sentant guère étonnée qu’une sorcière de Sang-Pur lui réponde ceci. Peut-être était-ce un brin trop honnête pour être réel.

« Evidement que je suis en études, en Magie Avancée plus précisément. » précisa-t-elle. « J'ai 21 ans, je suppose que toutes ces questions avait pour but de déterminer mon âge. »
« C’est que vous êtes perspicaces … » répondit-il, ce sourire malicieux accroché en permanence à son visage.

Après tout, si elle voulait jouer la carte de l’arrogance, il pouvait y jouer lui aussi.

« Que faite vous dans la vie ? »
« Je suis professeur à Poudlard. Mais je ne compte pas y faire carrière. »
« Je suppose que vous pouvez remercier votre ainé pour avoir le droit d'enseigner à Poudlard. »
« Tout à fait. » répondit-il, loin de se laisser piquer par les phrases de la jeune étudiante. « Entre Scott, nous avons l’habitude de nous serrer les coudes. Ne soyez pas si déçue de le constater… »
« Ma remarque est sans doute déplacée, mais le Ministère est encore plus corrompu que je le pensais s’ils autorisent quelqu'un avec un passif tel que le vôtre auprès d'étudiants. »

Le regard dur de Drusilla croisa le sien. Et il le soutint. Un sourire narquois sur le visage. Pensait-elle lui faire peur ? Pensait-elle l’impressionner ? D’une certaine façon, c’était le cas. Drusilla Lloyd n’était peut-être qu’une simple sorcière de 21 ans mais elle n’avait pas peur de dire clairement ce qu’elle pensait. C’était courageux … ou terriblement inconscient de sa part.

« Êtes-vous au courant de ce que nos parents projettent ? » demanda-t-il, désireux de savoir ce qu’elle pensait du mariage arrangé.
« Je savais qu'il projetait d'unir notre famille aux Scott... Mais de là à penser qu'il jouerait les entremetteurs de manière aussi flagrante, je suis assez surprise. »

Par la barbe de Merlin, faites que son père n’ait pas choisi Drusilla Lloyd pour lui. La jeune April semblait beaucoup plus docile à côté. Même si elle paraissait plus jeune, au moins ne contesterait-elle pas ses paroles. Il leva les yeux au ciel.

« En ce qui me concerne, je trouve que l'amour est inutile. Tout du moins l'amour romantique, c'est une perte de temps et d'énergie considérable. C'est ennuyeux et je déteste plus que tout l'ennui. »
« Ah ! Au moins un point sur lequel nous sommes d’accord ! » s’enthousiasma-t-il, avec un sourire hypocrite.

Elle le regarda avec surprise.

« Et vous ? Que pensez-vous du mariage ? Etrangement, j'ai bien du mal à vous imaginer aimer qui que ce soit à part vous-même... »
« Et vous avez raison. J’ai rarement trouvé une femme pouvant m’égaler. »

En vérité, elles étaient au nombre de deux, s’il ne comptait pas sa jumelle. Thyra Thorvaldsen, la bonté incarnée tout en étant suffisamment intelligente et malicieuse pour éviter les pièges tendus. Et Karoline Barjow, soit la sorcière la plus forte et la plus courageuse qui lui avait été donnée de fréquenter. Malheureusement, si l’une avait déjà refusé sa demande en mariage, la deuxième manquait cependant d’un sang plus pur pour trouver grâce à ses yeux.

« Cependant, je suis forcé de reconnaître que le mariage devient un sujet préoccupant pour moi-même. »

A son tour, il riva son regard dans celui de la jeune femme et la fit tourner un instant sur elle-même avant de la récupérer.

« J’ai bien compris que vous me trouviez arrogant et déplaisant à souhait, miss Lloyd. » dit-il franchement. « Néanmoins, je recherche une partenaire pour me marier et perpétuer ma lignée, ne vous en déplaise. Et comme nos parents sont convaincus que nos familles pourraient se lier, il faudra bien que je fasse mon choix parmi vos sœurs. »

Les Lloyd étaient semble-t-il assez nombreux pour donner un peu de choix à Anthony. Mais il était persuadé que son père avait visé pour lui soit Drusilla, soit April.

« Je suppose, au vu de vos remarques hostiles et de votre visage exprimant clairement votre dégoût, que vous retirez votre candidature ? »

Il eut à nouveau son sourire narquois en coin alors que la danse se terminait. Il s’inclina poliment face à la jeune femme.

« Eh bien, je ne peux que vous souhaitez une bonne continuation. » déclara-t-il. « Au plaisir de ne pas vous recroiser, Drusilla … »

Il susurra son prénom dans sa bouche, espérant déclencher une nouvelle grimace de dégoût sur le visage de la Sang-Pur. C’était plutôt amusant de la voir s’enlaidir ainsi. Elle ne voulait pas de lui ? Tant mieux, il n’en voulait pas non plus. Il haussa un sourcil avant de s’éloigner d’elle, non sans la frôler, comme une dernière provocation dans leur jeu d’insultes.

@ Victoire

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Anthony Scott

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Edmund Prewett
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. Edmund Prewett est le fils aîné de Louis Prewett et Adèle Bennett, et le frère de Billy et Vicky Prewett. Il vient de terminer sa 2ème année en Sciences Politiques à l'UMS mais a décidé d'arrêter ses études. Il a désormais de nouvelles responsabilités en tant que père d'une petite fille de quatre ans qu'il cache pourtant toujours aux yeux de son entourage.

Le bal des Fondateurs
Toujours sur le balcon, à l’extérieur, Alex venait de se confier sur son état.

« Alexandra Bennett … est-ce que je pense que tu as été idiote d’avoir accordé ta confiance au garçon que tu aimais ? »

Il pencha la tête sur le côté.

« Jamais je ne penserai ça. Même si je ne suis sans doute pas le garçon qui sache ce que c’est d’aimer quelqu’un, je sais ce que c’est que de profiter de sa vie et de sa jeunesse. »

Il eut un sourire amusé.

« Alex, tu es jeune et tu as le droit de coucher avec qui tu veux. Et certes, il y a des conséquences. »

Son regard descendit sur son ventre avant de remonter à son visage puis de lui caresser la joue.

« Tu trouveras une solution. Tu n’es pas seule. Comme tu l’as dit, il y a ta famille. Tes parents, tes sœurs, je ne crois pas qu’ils te jugeront. Della et Charlie non plus. »

Il caressa sa joue, essuyant une larme qui risquait de couler et de gâcher son beau maquillage. Alex hocha lentement la tête, semblant à moitié convaincue.

« Ça va être compliqué de leur en parler... » dit-elle, avouant que ce qui coinçait était la prise de paroles face à ses proches.

Edmund secoua la tête.

« Tu ne dois pas rester coincée dans cette impasse. Parles-en avec Ian, trouvez une solution ensemble. Et s’il n’est pas capable d’assumer ce que vous avez fait, alors, n’oublie pas qu’on est là, nous. »

Il sourit.

« En parler à Ian... » dit-elle dans un soupir. « Oui, peut-être... »

Alex restait encore pensive face à tout ça. Edmund savait qu’il fallait le temps que ses propos fassent leur bout de chemin. Tout ne serait pas réglé ce soir.

« Et si on rentrait maintenant ? Au cas où tu l’aurais oublié, tu es resplendissante dans cette robe et je tiens à ce que tout le monde voit à quel point tu es une femme de 18 ans magnifique et incroyable. »

Il se releva du banc et lui tendit la main, lui faisant un signe de tête pour qu’ils se dirigent à l’intérieur. Alex se mit à rire doucement à cette remarque, avant d’essuyer une larme au coin de son œil.

« Tu as raison... On a encore la soirée devant nous. Flatteur, va. »

Elle lui donna un coup d'épaule joueur auquel Edmund répondit aussitôt, la laissant la devancer pour pénétrer à l’intérieur de la salle de bal. La musique battait toujours son plein et les danseurs se succédaient les uns après les autres. Edmund qui portait le plateau de sandwich conseilla à Alex de se nourrir. Espérant même la faire rire – telle était sa mission de ce soir – il en rentrait quatre dans sa bouche pour l’intimer à manger. Ils burent leurs coupes de champagne – du moins Edmund but la sienne et celle d’Alex pour ne pas qu’elle consomme de l’alcool.

« Je vais aller te chercher un jus de citrouille ? » proposa-t-il.
« C'est noté ! »
« Installe-toi là et … »

Il lui désigna une chaise avant qu’un rictus n’apparaisse sur son visage.

« … si jamais un garçon décide de t’enlever, je ne t’en voudrais pas. »

Edmund lui lança un clin d’œil auquel elle répondit par un nouveau rire. C’était bon de l’entendre aussi légère.

« En fait, Eddie... »
« Oui ? » demanda-t-il en se retournant vers elle, inquiet sur son air grave.
« Merci... Pour tout. »

Les épaules d’Edmund se détendirent et un sourire plus doux apparut sur son visage.

« Je reviens vite. » promit-il.

Quelques minutes plus tard

Après sa rencontre avec Isabeau, Edmund revint avec deux verres, l’un pour lui, l’un pour Alex, toujours assise.

« Un cocktail sans alcool pour miss Bennett ! » dit-il en s’inclinant, pris au jeu par son costume et le bal.

Alex l’applaudit en riant, l’encourageant dans ce jeu. Il trinqua avec la jeune femme et but une gorgée de son cocktail. Edmund tourna la tête vers Alex qui l’avait interpellé, désignant James Davis avec une femme. Il lâcha un rire.

« Faut croire qu’oncle James se déride enfin ! » se moqua-t-il.

Alex eut un sourire mais ne répondit rien.

« J’aimerais qu’on reparte dans cette maison, en Amérique. » dit-il soudain vers Alex. « Je sais que c’est impossible, on a tous des vies bien trop différentes. Mais tu vois … cette maison chez les Huong, c’était un moment vraiment privilégié qu’on a eu. Tu ne crois pas ? »

Alex soupira, un air nostalgique passant sur son visage.

« J’en rêve aussi. » dit-elle, pensive. « Ce serait vraiment magnifique si on pouvait, un jour, refaire un truc pareil ! Bien que notre petit groupe d’amis n’est plus exactement le même … »

Edmund baissa les yeux, repensant aux diverses trajectoires que chacun avait emprunté. Ce fut à ce moment qu’ils furent interrompus lorsque Billy planta là Joséphine au milieu d’une danse. Il avançait d’un pas tellement décidé qu’Edmund eut du mal à le stopper dans son élan. Une main sur son épaule, il pencha la tête vers Billy.

« Qu’est-ce que tu fous ? » lança-t-il à voix basse, conscient que les personnes autour les regardaient. « Qu’est-ce qui t’as pris ? Pourquoi tu … »

Mais Billy repoussa violemment son bras et, surpris, Edmund manqua de perdre l’équilibre. Il sentit aussitôt Alex se rapprocher de lui.

« Tu sais quoi, Eddie ? » lança Billy d’un ton hargneux. « Tu devrais aller réconforter Joséphine. Après tout, tu as l’habitude de prendre mes restes. Une de plus ne devrait pas te déranger. »

Edmund avait beau se dresser, Billy le dépassait sans problème. Son regard se dirigea sur Alex et Edmund se mordit la langue pour ne pas réagir. Billy, fier, se contenta alors de donner un coup d’épaule à Edmund, avant de s’éloigner dans les couloirs de la vaste demeure des Lloyd. L’air parut revenir dans la pièce et les personnes autour d’eux recommencèrent à discuter. Edmund se tourna vers Alex et la prit par les épaules.

« Ça va ? » demanda-t-il.
« Moi ça va... » répondit-elle, sourcils froncés comme si elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il venait de se produire. « Et toi ? »

Ses yeux se tournèrent soudain vers Edmund, comme paraissant se rendre compte qu’il était là.

« Ce qu'il peut être brute... C'est énervant... » soupira-t-elle, agacée.
« Et le mot est faible. »

Edmund grinça des dents.

« Il m'agace... »
« Et moi donc ! »

Il jeta un coup d’œil dans la direction que Billy avait emprunté. Que mijotait-il ? Qu’avait-il en tête en disant tout ça ? Il secoua la tête et but une nouvelle gorgée de son verre, bien décidé à reléguer cet incident au fond de son esprit pour le moment. Lui et Alex avaient une bonne soirée à passer.

Il était tard lorsqu’Edmund retrouva finalement Isabeau. Elle était seule sur le balcon, le visage tourné vers le clair de lune alors qu’elle tirait nerveusement sur sa cigarette. Le premier geste familier qu’il revoyait sur elle. Il sourit malgré lui, les mains derrière le dos. Depuis qu’il l’avait vu plus tôt dans la soirée, il avait eu envie de danser avec elle. La soirée touchait à sa fin désormais et les danseurs s’étaient petit à petit clairsemés. Alex elle-même avait mal aux pieds et Edmund avait compris qu’il était temps de rentrer. Mais il tenait à danser une dernière fois.

« Je ne vous dérange pas ? » demanda-t-il en s’approchant vers elle.

Elle sursauta, comme si elle venait d’être prise en faute.

« Oui ? »

Il eut un doux rire, attendrie par sa réaction, avant de tendre sa main vers elle.

« Je vous avais promis une danse avant la fin de la soirée. » expliqua-t-il. « Alors, avant que les musiciens ne partent, voulez-vous … ? »

Il plaça de l’espoir dans sa main tendue vers elle. Il savait qu’il jouait ainsi un jeu dangereux. C’était la première fois qu’ils se croisaient en tant qu’Edmund et Isabeau. La toute première fois. Et Edmund savait parfaitement ce qu’il faisait. Mais c’était plus fort que lui. Il savait qu’il aurait dû rester à l’écart, qu’il aurait dû la laisser vivre sous Isabeau Fontanges. Mais ce qu’ils vivaient était tellement fort et passionnel … Alessio Grecco avait un caractère bien différent du sien mais il avait su gagner quelques bribes de confiance de la jeune femme. Il connaissait plutôt bien Anne, celle qui vagabondait sur l’Allée des Embrumes pour rencontrer ses dealers, celle qui avait perdu une sœur tout juste retrouvée, celle qui avait la première fois tendue un mouchoir en soie avec les initiales I et F dessus. Isabeau. Depuis qu’il l’avait croisé au début du mois à l’UMS, il n’avait pu oublier ce prénom. Non, depuis qu’il avait lu ces articles dans la Gazette, il n’avait pu oublier ce prénom. Mais c’était réellement aujourd’hui qu’il mettait pour la première fois le prénom et le visage en association.

« Avec plaisir. » répondit-elle en écrasant sa cigarette sur le balcon.

Et elle prit sa main. C’était très différent des fois où elle lui avait pris pour fuir face à des vampires ou des sorciers louches. C’était aussi très différent des fois où ils se retrouvaient dans cette chambre, cédant à leurs pulsions. C’était doux, innocent … presque romantique ? Mais pouvait-il vraiment parler de romantisme alors qu’elle ignorait tout de qui il était ?

Ils revinrent dans la salle de bal où deux couples dansaient encore. Edmund la fit tourner avant de poser une main sur sa taille, rapprochant leurs deux corps. Cette proximité, il l’avait déjà connue avec elle. Mais pas avec autant de simplicité et … de réalité. Alessio Grecco n’était qu’un fantasme. Lui, Edmund Prewett, était bien réel. Tout ceci était réel. Et sa main dans la sienne était réelle. Et sa main sur son épaule était réelle.

« Vous me faites penser à Edmond Dantès, plus connu sous le nom du comte de Monte-Cristo. » dit-elle, ses yeux marrons plongés dans les siens. « Un homme à l'origine bon, mais qui désire se venger, et pour cela emprunte une nouvelle identité… »

Edmund fronça les sourcils, incapable de masquer ses émotions. L’avait-elle démasqué ? Avait-elle compris qui il était ? Nerveux, il lui marcha sur les pieds.

« Oh, désolé … » dit-il aussitôt. « Vous pensez … ça de moi ? »
« Enfin, ce n'est qu'un roman. » ajouta-t-elle avec un sourire.

Impossible pour Edmund de comprendre ce que ce sourire signifiait. Pourtant, en y réfléchissant, Anne n’avait jamais fait de faux-semblant. Elle était honnête et ne trompait jamais. Si elle savait qui il était, elle l’aurait aussitôt dit.

« Oui … ce n’est qu’une fiction … » dit-il dans un souffle.

Sa main se resserra sur sa taille, comme craignant qu’elle s’échappe. Il jouait à un jeu dangereux, c’était évident. La danse prit fin trop rapidement à son goût. Toujours dans ce jeu du vouvoiement et des convenances, il se pencha pour baiser la main gantée d’Isabeau.

« Merci pour cette danse. »
« J'étais ravie de vous rencontrer, Mr. Prewett. »

Il sourit, hésitant à poursuivre. Il ne voulait pas que le jeu s’arrête ici. En faites, il voulait apprendre à connaître Isabeau Fontanges. Pourquoi elle avait ces sourires si fades. Pourquoi elle préférait la drogue à une vie bien rangée. Pourquoi ses yeux ne brillaient-ils pas avec la même chaleur que lorsqu’elle accomplissait une mission dingue sur l’Allée des Embrumes. Qui était Isabeau Fontanges ?

« Peut-être qu'on se recroisera ? » tenta-t-il. « Je ... je serai maître-nageur à la piscine de Southampton. Si jamais ... vous avez une petite envie de vous baigner. »

C’était ridicule, il le savait. Une fille riche comme elle n’allait surement pas à la piscine du coin. Ni sous l’identité d’Isabeau, ni sous l’identité d’Anne. Pourtant, le sourire monta instantanément sur ses lèvres.

« Il me tarde des chaleurs anglaises. » répondit-elle seulement.

Oh, et cet accent typiquement français qu’elle avait en prononçant le mot « anglaises ». Edmund déglutit, restant un instant subjugué par la façon dont ses lèvres s’étaient mouvées en disant cela. Puis il se força à réagir alors qu’elle le quittait, se retournant pour se diriger vers la sortie. Edmund ferma les yeux, s’obligeant à oublier ce sourire mutin et ses yeux rieurs. Alex l’attendait. Il devait la raccompagner, s’assurer qu’elle allait bien. Avant d’aller retrouver Olivia et ses nouvelles obligations.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

Edmund Prewett

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Le bal des FondateursFt Anthony Scott & tout plein de monde

Samedi 29 juin 2002

Je ne le supporte pas, c'est épidermique. J'ai une envie indécente de l'étrangler sur place. Non pas que j'ai un caractère doux et docile. Mais sa nonchalance et son arrogance me ressemble beaucoup trop pour que j'apprécie sa compagnie. Qui se ressemble, s'assemble... Que des conneries oui ! Comment on pourrait même penser se supporter ? On est trop semblable pour cela. Oui je suis consciente d'être une peste arrogante. Et ce n'est pas difficile pour moi de repérer quelqu'un qui est fait du même bois.

« C’est que vous êtes perspicaces … » J'ai une envie irrépressible de lui enfoncer la tête dans un mur. Ce ton, je le connais bien moi même pour en user et en abuser. Et ce n'est absolument pas drôle quand on me le renvoie en pleine figure. Je m'abstiens de répondre... de toute façon il n'y a rien à en dire et je ne dois pas faire de scandale ici. Mon père serait déçu et je n'ai aucune envie d'être à l'origine d'un épisode public désagréable pour l'image de ma famille.

« Entre Scott, nous avons l’habitude de nous serrer les coudes. Ne soyez pas si déçue de le constater… » Je penche la tête, il est loin du compte. Ce n'est pas de la déception envers les Scott mais envers la corruption et l'hypocrisie du monde sorcier. "Vous vous méprenez sur un point, ma désillusion ne va pas à l'encontre de votre famille. Il est plutôt rassurant que vous ayez un certain sens de la famille." Cela les rendait plus humain en quelque sorte, même si c'était ne grande partie une façade pour le bien de leur famille. Je ne suis pas assez naïve pour penser que c'est simplement de l'amour familial. Pas une famille aussi sombre que les Scott. Bien qu'ils fassent partie des familles fondatrices de Druid's Oak, ils sont aussi des partisans de Voldemort. Quand tuer des gens devient une solution, c'est qu'on est pas sain d'esprit.

Son sourire narquois m'agace. Croit il que je sois sotte ? Je cherche principalement à l'asticoter et à montrer que je ne tiens pas à me marier avec lui. Pour diverses raisons mais principalement parce qu'il ternirait l'image de ma famille. Le pourquoi mon père a choisi un ancien condamné me dépasse. Il est hors de question qu'un mariage est lieu, avec aucune des filles de notre famille. Mon père peut toujours rêver. Je sais qu'il ne nous forcerais pas à proprement parler, mais son attitude pourrait réussir à convaincre une de mes sœurs. Je préfère piétiner cette possibilité.

J'avoue sans peine avoir été surprise qu'on tombe d'accord sur l'amour dont me rabats les oreilles mon père. « Et vous avez raison. J’ai rarement trouvé une femme pouvant m’égaler » Je lève les yeux au ciel, sans blague. Il se rend compte à quel point il est un cliché à lui seul ? Cette arrogance est insupportable. Je comprends un peu mieux qu'on ait régulièrement envie de me tuer. Je cristallise souvent la haine et le ressentiment des autres par mon attitude... Et je comprends mieux pourquoi. C'est un peu gênant d'admettre que j'ai ce même sentiment de supériorité par rapport aux autres et que je peux me montrer tout aussi insupportable que ce Scott.

« Cependant, je suis forcé de reconnaître que le mariage devient un sujet préoccupant pour moi-même. J’ai bien compris que vous me trouviez arrogant et déplaisant à souhait, miss Lloyd. Néanmoins, je recherche une partenaire pour me marier et perpétuer ma lignée, ne vous en déplaise. Et comme nos parents sont convaincus que nos familles pourraient se lier, il faudra bien que je fasse mon choix parmi vos sœurs. » Il m'explique tout cela alors que nous continuons à danser. Je crois qu'il se méprends encore une fois sur moi. Mais cela ne m'étonne pas, vu mon attitude désagréable habituelle. A vrai dire il n'a pas vraiment le droit à un traitement de faveur, à part avec ma famille je ne suis ni gentille, ni aimable. Je n'ai pas vraiment d'intérêt à lui expliquer tout ça, ça ne le regarde pas. Par contre, moi je n'ai aucun doute sur ce qu'il cherche, une poule pondeuse docile. J'ai envie de vomir mon dégoût devant ce machisme à ciel ouvert. Comment peut on être aussi macho à notre époque ?

"On croirait vous voir choisir un cheval de course. C'est dégoutant et dégradant. " Je lui lance un regard perçant rempli sans aucun doute de mépris et de dégoût cela va s'en dire. « Je suppose, au vu de vos remarques hostiles et de votre visage exprimant clairement votre dégoût, que vous retirez votre candidature ? » Si c'était aussi simple... Je pense aussi à mes sœurs, surtout à April qui n'oserait pas réellement s'opposer aux envies de mon père contrairement à moi. Elle serait bien capable de s'effacer pour lui faire plaisir cette idiote.

"Ai-je même laissé croire qu'il y avait ma candidature ? C'est mon père qui espère ce mariage. Ni moi, ni mes sœurs ne souhaitons nous marier actuellement." J'hausse les épaules avec indifférence. Je dis ça mais la vérité c'est que si je dis non, je ne suis pas aussi sûre qu'une de mes sœurs oseraient réellement le rejeter. Pour tout un tas de raisons, je sais pourquoi mon père espère que ce soit moi plutôt qu'une autre de mes sœurs. A cause de mon mauvais caractère, il sait que je ne me laisserais jamais marcher sur les pieds. Que je ne m'effacerais pas pour le bonheur de mon mari. Je suis bien trop égocentrique pour ça.

« Eh bien, je ne peux que vous souhaitez une bonne continuation. Au plaisir de ne pas vous recroiser, Drusilla … » J'ai un frisson désagréable quand il susurre mon prénom. J'ai vraiment une envie de le frapper qui n'est retenue que par ma seule volonté de ne pas ternir l'image de ma famille. "Je ne peux pas être aussi altruiste, je ne prétendrais jamais être quelqu'un de bien." Je lui fais un sourire froid, mes yeux exprimant sans doute tout le mépris qu'il m'inspire. Ce n'est pas tant son passé qui me révulse, que le fait qu'il ait fait les mauvais choix et qu'il n'ait pas été capable de le voir. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un tiraillement au fond de mon esprit à cette pensée. Comme ci s'était hypocrite de ma part de penser ça.

On se sépare ainsi sur cette joute verbale fort détestable. Je ne l'aime pas du tout. A peine nous somme nous séparer, qu'April m'agrippe le bras.

"Alors comment ça c'est passé ? Tu as été gentille, n'est ce pas ? Il est plutôt bel homme, non ? " Je me pince l'arrête du nez et soupir exaspérée. Ma sœur est d'une immaturité qui me laisse pantoise par moment. Ou alors c'est moi qui suis complètement aigrie et désabusée de la vie ?

"Depuis quand je suis gentille, moi ? Ca c'est passé sans esclandre, c'est déjà pas mal non..." Je marmonne entre mes dents. Je sens les mains d'April se resserrer autour de mon bras. J'aime ma sœur, mais je sais qu'égoïstement elle aurait souhaité que je m'entende bien avec Anthony pour ne pas avoir à décevoir notre père. "Dru ! Pourquoi tu fais ça ? Tu sais très bien que Papa rêve de voir ce mariage se concrétiser." Elle fait la moue tandis que moi je commence à m'agacer. Déjà que la conversation avec cet abruti m'a mise de mauvaise humeur... "Il a peut-être une belle gueule, mais il a un caractère exécrable. Il cherche juste une femme pour mettre au monde son mioche. J'ai bien d'autres aspirations dans la vie que de devenir une mère et une épouse. Papa en rêve peut-être, mais ce n'est pas mon cas ! Si tu as peur de te retrouver à ma place, tu n'as qu'à être honnête avec notre père !" C'est rare que je m'emporte ainsi auprès de ma famille. Mes persiflages ne leurs sont pas adressés habituellement.

"C'est pas ça Drusilla, je te jure, je me fais du soucis pour toi." Il y a une part de vérité dans ce qu'elle dit mais pas totalement. D'ailleurs elle n'a pas vraiment nié ce dont je l'accuse à demi-mot. Je lève les yeux au ciel. "Ne me pousse pas April." Mon ton est froid et elle soupire de défaite. Nous savons toutes les deux à quel point il n'y a pas de négociations possible quand je prends ce ton particulier.

Je ferme les yeux un instant. Malgré tout ce que je viens de dire, j'ai bien l'impression qu'une part de moi à la sensation de faire la plus grosse erreur de toute sa vie. Pourquoi ? Bordel c'est quoi ce sentiment bizarre ? Je déteste ça.

Design @Lilith



ϟ ϟ ϟ


C’est parfois les personnes dont on est le plus proche qui nous empêchent d’avancer.

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Bal des FondateursRP groupe officiel⚸ Samedi 29 juin 2002 ⚸

« Tu es sûr que je peux être ici ?»
Évidemment. Pourquoi tu ne pourrais pas ?
« Je ne sais pas bien me comporter. Tous ces gens sont fait pour être ici, ils sont tous très à l'aise. Et moi je ne sais pas marcher avec des talons, j'ai bousculé une femme.»
Célène…

Je le regarde se tourner complètement vers moi, j'ai peur de lui faire honte, mais le regard de Chen dit toujours le contraire. Il fait glisser une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et je souris, j'aime beaucoup ce genre d'attention de sa part, il me montre que j'existe, parce que chez Eupehamia, je n'existais pas, il fallait que je reste cachée, dans l'ombre, silencieuse. Avec Chen, je me sens quelqu'un, je réalise de ma présence dans cette vie.

Tu es parfaitement légitime d’être ici. T’es magnifique, à couper le souffle, plus belle que toutes les autres, ici. On est tous un peu serrés ici, c’est pas si grave de bousculer une personne ! Et, sincèrement, tu sais mieux te comporter que moi, même. Puis, je vais te confier un secret…

Plus belle que toutes les autres ici ? Non je ne crois pas, je n'y crois pas. Je regarde un peu autour de moi, il y a tellement de belles femmes, par exemple, la demoiselle que j'ai bousculé, où encore cette blonde qui danse, en fait, elles sont toutes à l'aise ici, et ne sont pas en danger pour le monde. Je suis un danger, je suis une erreur.

Un secret à me confier ? Chen n'a pas de secret pour moi d'habitude, c'est la personne la plus sincère que je connaisse, même si c'est la seule personne que je connaisse après Euphemia ... Mais elle, ce n'est pas une référence. Que me cache-t-il ? Quand je le vois sourire, je me sens soulagée, je sais que c'est pas vraiment à prendre au mot, que c'est de l'ironie, je le comprendre de suite, car ce sourire je le connais par cœur, c'est quand il s'apprête à faire une blague ou dire une bêtise.

... Je ne sais pas non plus marcher avec des talons.

J'éclate de rire. Je le pousse gentiment sur l'épaule. N'importe quoi, évidemment.

« Chen est-ce que tu te moques de moi ?»
Allez. On s’en fiche des autres ! Je t’ai invitée parce que j’ai envie d’être ici, ce soir, avec toi. Alors tu n’as qu’à te concentrer sur le fait de profiter de la soirée avec moi ! De toute manière, les gens s’en fichent de nous, ils sont tous en train de profiter de leur soirée aussi.

La chaleur qui m’envahit quand il touche mes joues avec ses deux mains est nouvelle, je le ressens depuis que lui et moi on est plus proche, on est un couple. Son sourire est doux, paisible, il sait me rassurer. Je le quitte quelques secondes du regard pour tourner mes yeux vers la foule, effectivement, personne nous regarde, tout le monde s'amuse, discute. Personne ne sait qui je suis, personne n'est au courant que dans cette pièce il y a la progéniture de deux mages mauvais et perfides. Chen le sait, mais Chen n'a pas peur de moi, ni dans mes capacités, Chen me regarde avec ce sourire tendre et confiant.

« Oui tu as raison, ils n'ont pas l'air de faire attention à nous.»
Viens, on va se prendre à grailler et on va se cacher ensemble, si tu veux. On a qu’à aller dans le jardin !

Je hoche la tête. Ce plan est idéal, il me va et je suis contente qu'il le propose. Me cacher, ça je sais faire, et avec Chen c'est encore mieux !

Et on revient quand t’as envie, d’accord ? Allez, ça va être fun !
« Oui ça me va parfaitement ! Merci.»

On s'avance alors vers le buffet, il me conseille de prendre une assiette pour me servir un peu de tout. Il y a des dizaine de choses que je n'ai pas mangé ici. Que je ne connais même pas. J'ai très peu mangé à ma faim depuis que Euphemia m'a adopté. J'attendais toujours le retour de Chen pendant les vacances pour manger mieux et plus. Bon il y avait aussi plein de bêtise peut-être pas bonne pour la santé, mais grâce à lui j'ai connu les Chocogrenouille et autres friandises de « l'extérieur ». Alors du coup, je mets un peu de tout dans mon assiette et Chen en rajoute dans la sienne pour que je goûte à tout. Chen il est comme ça, il s'oublie un peu quand il est avec moi, pour prendre soin de moi.

Une fois nos assiettes pleine, en toute discrétion on quitte la salle de bal pour aller dehors. Cela me semble toujours étrange de pouvoir être là, dans un jardin qui n'est pas celui d'Euphemia. Même s'il fait nuit, je savoure la chance d'être libre de mes gestes. Je ne suis plus sous son emprise, et j'ai le droit de vivre maintenant. De vivre pour moi, et pour Chen.

Il nous amène derrière de jolies haies, taillées en différentes formes, on sent que tout est bien entretenu, tout est propre, coupé au millimètre. C'est comme dans mes livres, cela montre l'aisance des gens et leur statut, ici on sait qu'on est chez des gens riches et influent. Les gens pauvres n'ont pas de telles maisons. Ils ont plutôt des gnomes qui trainent sur leur terrain, quand ils ont un terrain. Parfois j'imagine la vie qu'au j'aurai, si Tom et Bellatrix étaient encore en vie. Est-ce que je serai dans ce style de maison ? Est-ce qu'ils y auraient fait des bals ? Ou des soirées sacrificielles ? J'ai lu des choses, de terribles choses, alors je préfère les imaginer bel et bien mort. Ma vie c'est cela maintenant, ma vie c'est loin d'eux et leur influence néfaste.

Je commence à déguster un peu de tout, il y a des trucs que j'aime, d'autre que je déteste. Mais je suis contente de découvrir, car je ne sais pas ce que j'aime, ce que je n'aime pas. J'ai conscience ou pas, de toutes mes lacunes dans ce monde. Je vois bien que je suis en décalage parfois, quand je surprends des conversations, les peu de fois où on sort de l'appartement avec Chen. Je n'ai pas les mêmes pensées, les mêmes réflexions, je me sens sacrément bête, même si Chen me dit que c'est faux.

« Tu sais, maintenant que j'ai ma baguette, et que j'ai un peu vu « l'extérieur » je pense que je suis prête pour rentrer à l'Université de Magie Supérieure. »

Je lui souris, cela fait des semaines que j'y pense, que je me convaincs (avec Chen) que j'en suis capable. Je vais arriver en 1ère année à l'âge de 20 ans, mais Chen me dit que ce n'est pas important, il y aura d'autres étudiants dans mon cas, et que potentiellement, avec mes connaissances, j'arriverais peut-être à passer de niveau les années d'après, mais même si ce n'était pas le cas, il n'y a aucun mal à être plus âgé. Alors je le crois. Je lui fais confiance, c'est la personne en qui j'ai le plus confiance au monde, même moi je ne me fais pas confiance.

Au bout de presque une heure, Chen et moi nous avons mangé l'intégralité des assiettes. Il a mangé tous les toast que je n'aimais pas, Chen n'est pas difficile, ou il fait exprès pour me laisser le meilleur. Le cocktail que j'ai bu me fait voir un peu flou et me donne l'impression de ne pas être très dégourdie, j'ai la tête qui tourne légèrement.

« Je veux bien revenir dedans maintenant, je veux bien essayer de danser avec ses chaussures. Tu m'aidera ? »

Il ne me dit jamais non, alors il me donne son bras pour qu'on retourne à l'intérieur. J'aime comme il prend le temps et s'adapte à moi. Une fois dedans, il fait une chaleur incroyable, je ne me suis pas rendu compte de la température extérieure, car je suis habituée au froid. Euphemia ne chauffait jamais l'endroit où je vivais et dormais. Mais là, encore une fois, je me dis que c'est une maison de riche, il y fait bon vivre.

On se met à danser, il y a justement un...

« Comment tu appelles ça Chen ? Cette musique lente où les couples dansent dessus ? »

Je regarde autour de moi, et moi des couples enlacer sur cette danse, certains se regardent dans les yeux, certains discutent intensément, d'autres rigolent. Je vois certains femmes, leur tête contre le torse de leur cavalier. Et j'ai envie d'essayer, Chen je le regarde toujours dans les yeux, je rigole toujours avec lui, et nous avons des conversations intenses par moment, alors je veux essayer d'être contre lui, contre son torse.

Il resserre l'étreinte contre moi, j'ignore ce qu'il pense de ce que je suis en train de faire ? Cela ne me ressemble pas c'est vrai. Mais si les autres le font, je peux le faire n'est-ce pas ? Je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais il a dit que personne ne faisait attention à nous. Le sentir contre moi, écouter son cœur, sentir son odeur, ça me fait quelque chose, ça me fait respirer fort et battre mon cœur plus vite. Je relève ma tête pour le regarder et il me regarde aussi. J'ai envie de l'embrasser, alors je pousse un peu sur mes pieds pour atteindre ses lèvres.

Quand je l'embrasse, j'ai encore plus chaud, et j'oublie un peu ce qui m'entoure. Chen prend toujours soin de moi, il est toujours attentif, et j'ai toujours envie d'en faire autant, et je sais qu'il adore quand tous les deux on fait ça, et même plus. Mes mains deviennent baladeuses, je veux juste lui dire merci, d'être ici. Merci pour cette soirée. Merci d'être là pour moi.

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Célène Jedusor Black


«Il y a des présages partout
Faisons comme si nous n'avions pas peur»

KoalaVolant

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Le bal des FondateursRP de groupeSamedi 29 juin 2002

« Ce n'est pas anglais n'est-ce pas ? » « Vous avez l'oeil ! C'est français. C'est une amie styliste qui me l'a trouvée. » Waouh, elle a une amie styliste, ça me laisse rêveuse, car sa robe est vraiment subliment. « Enchantée, moi c'est Karoline Barjow. » « C'est moi qui suis enchantée ! Je suis Thyra Thorvaldsen. »

Je ne connais pas cette femme, son nom ne me dit rien pour le moment. Mais ce que je sais, c'est qu'elle est magnifique et bien habillée, parfaitement à sa place ici. Je me demande ce qui l'amène ? Invitée par le verre que le barman pose devant Thyra, j'en commande un alors que la jeune femme se tourne vers moi.

« Vous étiez avec l'un des Fondateurs, tout à l'heure, non ? Andrew, c'est cela ? J'ai fait le lien avec ce que j'ai entendu à la radio. »

Je ne m'attendez pas à cette question aussi vite, d'habitude les gens attendent un peu avant de se montrer aussi direct, en fait, d'habitude les gens savent qui je suis. J'ai passé trois années au bras de Calvin, j'étais photographiée régulièrement et dans les journaux. J'étais la « petite amie vitrine », une poupée de chiffon, un bijou à son doigt. Je n'étais rien. Si Thyra pose la question, c'est qu'elle ne pas suivi les trois dernières années de Gazette et de soirées mondaines. Mon sourire se crispe légèrement, et mon regard se ferme, cela doit se voir car la jeune femme se rattrape.

« Pardon, j'ai été maladroite. Mais je ne juge pas, vous savez ? »

Je suis surprise. Elle ne juge pas ? Elle serait bien la seule. Je ne dis rien car je sens qu'elle a besoin d'en dire plus.

« Je veux dire, qui suis-je pour juger alors que je ne fais pas partie de l'histoire ? Elle n'appartient qu'à vous. Et à votre fiancé. Les autres n'ont rien à dire. Et puis, je ne juge pas les personnes sur ce que j'entends mais sur ce que je vois. »

Je souris comme j'ai appris à le faire, bien que je suis tout de même sincèrement touchée par les propos de Thyra qui semble sincère et non plaqués. J'espère que ce n'est pas une journaliste, je dois très vite m'en assurer. Pour le moment, j'adapte ma réponse comme si elle était reporter. Comme j'ai appris à le faire.

« Vous savez ici, quand il s'agit des Scott, tout le monde en fait son histoire. Tout le monde juge, tout le monde à son mot à dire, et ça se retrouve très vite dans les journaux. Mais oui, tout à l'heure j'étais bien aux bras d'Andrew Scott, c'est mon ex-beau frère, puisque je ne suis plus fiancée à Calvin Scott. Andrew est un ami. Ce n'est pas parce qu'on se sépare qu'il faut chasser aussi la fratrie. »

Je pense à Alice, à Anthony. Je les côtoies toujours. Je ne veux pas que Calvin m'enlève ça aussi. Le barman pose mon verre sur le comptoir, mais Thyra semble avoir une autre idée.

« Vous savez quoi ? Vous pouvez nous donner deux verres à vin et une bouteille de blanc ? Ne vous inquiétez pas, on fera le service nous-même. »

Je suis amusée par sa proposition, est-ce que cela veut dire qu'elle veut rester à discuter avec moi ? Mon cœur bat quand même assez fort, j'espère vraiment ne pas tomber dans un piège. Je regarde un peu autour de moi, réfléchissant à une alternative si jamais je suis dans une impasse. Je vois Andrew, toujours en compagnie de la fille de James, Joséphine.

LA FILLE DE JAMES.

Cela me semble irréel de le dire, de le penser. Tout me semble irréel chez lui. Comme le fait d'avoir ressenti un bien être et une sécurité sans fin tout à l'heure dans ses bras, alors qu'on dansait et que j'étais furieuse contre lui. Je repense à son sourire en coin, sa voix sexy et à la fois dangereuse. C'est comme si j'avais à la fois envie de lui mettre mon genou dans ses parties et de l'embrasser. Il me fait me sentir ambivalente. Il me trouble.

« Je disais, les actes. Alors, vous faites quoi dans la vie ? Vous avez quel âge ? Votre plus petite honte ? »

J'éclate de rire devant autant de spontanéité. C'est assez... rafraîchissant pour tout dire. Je n'ai jamais eu de « copines » avec qui papoter de la sorte. J'ai toujours été un peu trop sérieuse et un peu trop avec les hommes plutôt qu'avec les femmes. Je n'ai pas connu ma mère, j'ai grandi avec un père et un frère protecteur, chefs d'affaires plutôt sombres et illégales. Au Ministère, tous mes collègues sont des hommes. Et je n'ai jamais pris le temps de me faire des amies. Je regarde son sourire avenant, presque séducteur, et je me fais la réflexion que je l'aime bien, et que j'espère de tout cœur qu'elle n'est pas là pour m'interviewer ou me rouler dans la boue.

« Et si vous commenciez par me dire pour vous ? Vous savez déjà un élément sur moi, je passe à la radio... »

Je lui lance un sourire beaucoup plus sincère cette fois, le cœur battant, plein d'espoir d'avoir enfin une conversation avec quelqu'un qui ne me connaît pas parce que je suis l'ex d'un Scott.

« Je suis médicomage. Légiste, plus précisément, mais je pourrai intervenir dans n'importe quel domaine. J'ai 20 ans. Quand j'avais 15 ans, mes règles sont arrivées en plein cours, sur mon banc, et des garçons de ma classe se sont moqués. »

Je suis soulagée, et les traits de mon visage se détendent. Elle est  médicomage légiste ! Rien à voir avec les dragons de la politique ou du journalisme. Je peux me détendre.

« C'est un métier si difficile, je ne m'attendais pas à cela en vous voyant. Je vous voyez brillante avocate ou dans la mode, dans la photographie ou le journalisme. »

Je me sens de devoir justifier un peu ma raideur du début. Je me penche un peu vers elle.
« Je suis ravie que ce ne soit pas le cas. »

Elle finit son cocktail d'un coup et je l'imite pour la cause. C'est là que me vient la deuxième partie de sa phrase. 20 ans ? Médicomage légiste ? Je me garde de l'interroger à ce sujet. Est-ce un mensonge ? Mais pas très intelligent si c'est le cas, où est-ce un génie qui a commencé ses études à 11 ans ? Il y a forcément une explication.

« Je pense que nous avons sensiblement le même âge, non ? Peut-être que nous pouvons nous tutoyer ? »
« Je n'ai pas 20 ans, c'est trop gentil, j'en ai 10 de plus, hélas.»

Elle pense vraiment que je suis aussi jeune qu'elle ? C'est assez flatteur, je pense que c'est grâce à ma robe, j'ai bien fait de mettre celle-ci. Je me sens belle tout à coup, du moins, je me sens « vue ».

« A ton tour. »

Je souris avant d'hésiter que quelques secondes. Toujours agréablement surprise qu'elle ne me connaisse pas.

« Et bien je suis Oubliator pour le Ministère depuis quelques années déjà, et la plus sexy d'entre eux, il va s'en dire la plus douée aussi.»

Je fais un clin d’œil complice. Pour ce que je dis, ce n'est pas très difficile, j'ai du bosser plus dur que n'importe qui pour être acceptée dans ce milieu d'homme et prouver que j'avais ma place.

« Et pour ma plus petite honte, c'est quand j'ai lu pour la première fois un article assassin sur mon compte qui disait que j'étais une croqueuse de diamant pour avoir mis la main sur un Scott, ou peut-être ce soir avec ce ridicule commentaire à Sorcellerie-Info.»

Je prends la bouteille et rempli le verre de Thyra ainsi que le mien. Je porte l'alcool à mes lèvres pour en boire une grosse gorgée.

« Les gens oublient que je ne suis pas sans la noise, je ne sais pas si tu connais la famille Barjow, mais on est loin de chercher après l'argent, alors j'ai eu honte qu'on me voit ainsi.»

Pour ce que ça vaut aujourd'hui... J'ai appris à supporter la critique, les jugements, mais est-ce que ça m'a rendu plus fort ou plus fragile ? Parfois je me le demande.

« Je suis désolée si je suis indiscrète, mais tu es médicomage à 20 ans ? Je trouve cela impressionnant, d'autant plus que tu as l'air de dire que tu connais un peu toutes les disciplines de la médicomagie. Où as-tu eu ta formation aussi dense et riche ? Tu n'es pas Londonienne n'est-ce pas ? Moi j'ai toujours vécu ici.»

J'écoute attentivement la jeune femme, me rendant compte que je prends goût à notre moment, notre échanges, notre bouteille de vin. Je n'aurai jamais cru que la soirée pouvait être sauvé grâce à elle.

« Karoline, je dois avouer que tu es de loin la sorcière la plus époustouflante de cette soirée. Après toi, Thyra, évidemment. »

Je tourne ma tête vers un autre de mes ex-beau frère. Le plus charmeur (ou forceur) de tous. Mais que j'apprécie tout de même, peut-être pas autant qu'Andrew et Alice, mais tout de même assez pour avoir mon plus ravissant sourire. Anthony a toujours été là pour moi, à sa manière, il n'a pas hésité en janvier à venir me sauver la vie avec l'équipage envoyé pour cela. Je le croise régulièrement, étant le jumeau d'Alice. Il a toujours un mot doux ou séducteur pour moi, me donnant l'impression d'être une jeune femme attirante et toujours dans le coup.

« Anthony ! Je te remercie !»

Qu'est-ce que je disais ? Toujours aussi charmeur. Je regarde comment Anthony se comporte avec Thyra. Mon cœur rate un battement, ils semblent proches.

« Vous vous connaissez ?»

Un doute m'envahit à nouveau. Et mon visage se ferme un peu.

« Tu connais les Scott ?» dis-je à l'attention de Thyra.

Peut-être connaît-elle Calvin aussi ? Je ne peux m'empêcher de devenir à nouveau paranoïaque et je cherche dans la foule un regard protecteur, rassurant, celui d'Andrew ? Sauf que le premier qui m'attire, comme une bouée de sauvetage, est celui de James. Il me regarde intensément et est surpris de voir que je le regarde aussi. Il me lance un signe de la main et s'éclipse, ce seul instant suffit à me calmer et revenir dans la conversation. James veillerait-il sur moi ?

« Pas étonnant que tu animes la presse people ! » Je lève mes yeux en l'air, pourquoi faut-il qu'il en fasse allusion ?! « Karoline, tu dois avouer que c’est assez risible la manière dont tout le monde s’intéresse de savoir lequel des frères Scott tu choisiras. »

Il se penche alors vers mon oreille.

« Que penserais-tu de leur vendre du rêve en acceptant ma demande en mariage ? »

Je n'ai pas le rire facile ce soir, tout du moins sur le moment, je le repousse aimablement sur le bras.

« Je devrai collectionner le nombre de fois où tu m'as demandé en mariage Anthony.»

Peut-être que oui, je n'étais pas avec le bon Scott depuis tout ce temps. Andrew, Anthony m'ont toujours porté plus d'intérêt que Calvin, pourtant je n'étais fiancé à aucun d'entre eux. Sa main quitte mon bras pour entourer mes épaules, ce geste anodin me crispe tout de même.

« Même si tu n’en portes pas le nom, tu es aussi digne qu’une Scott. Et aucun Scott n’a jamais laissé ce genre de rumeurs l’atteindre. Relève la tête et époustoufle-les. »

Je me laisse à un sourire moitié fier, moitié triste. Mais je sais que Anthony est sincère.

« J'y compte bien. Tu connais le dicton pour les rumeurs. Le feu est allumé mais le chaudron est vide.»

Mon œil est attiré par mon ex-beau père. Il ne m'a fait aucune remarque depuis notre séparation avec Calvin, aucune remarque négative, en réalité je ne l'avais pas encore vraiment croisé depuis notre rupture. Ses yeux ne se posent que quelques secondes sur moi avant qu'il ne fasse les présentation. Je n'ai jamais vraiment su son opinion sur moi et nos fiançailles, je sais qu'il m'apprécie. Il n'a jamais cherché à nous séparer ou s'opposer à notre union, bien au contraire et je sais que j'étais dans ses grâces lors des réceptions somptueuses que je donnais chez lui. Je respectais la noblesse des Scott, je l'ai toujours fais.

« Anthony, je te présente officiellement Wayde Lloyd. »
« Ravi de vous rencontrer, monsieur Lloyd. »
« Et voici, miss Karoline Barjow … qui était jusqu’à peu encore ma belle-fille. »

Son baiser me déstabilise quelque peu, j'aurai pensé qu'il m'ignore après notre rupture. Comme si je n'étais plus que de l'histoire ancienne, mais non, il me taquine même. Je souris alors.

« Monsieur Scott, Monsieur Lloyd, enchanté de vous croisez ici.»

Je fais un micro révérence comme on nous l'a appris dans ce milieu, sans pour autant me courber entièrement devant eux. Bref et avec style.

« Et miss Thyra Thorvaldsen, la cavalière d’Anthony ... pour ce soir uniquement ! »

Cavalière, alors ils sont même carrément venu ensemble ? Je garde mon sourire de façade, à tout épreuve.

« Enchanté de vous rencontrer, miss. »
« Thyra et Karoline restent des partenaires tout à fait exquises. »

Je souris plus chaleureusement à Anthony. Pourquoi je suis ici ? Qu'est-ce que je fais ici ? Est-ce que c'est toujours ma place ? Est-ce que c'est ce que je souhaite toujours ? Parader dans ce genre de soirée, rencontrer du beau monde ?

« Aussi gentleman et séduisant que toi, on s'étonne toujours à ce que tu n'es pas une cavalière permanente à ton bras mon cher Anthony.»

Ce n'est pas de l'ironie, Anthony mériterait quelqu'un à son bras, quelqu'un de sûr, de fiable, et qui saura le garder. Anthony est un coureur du jupon, il ne garde jamais une femme dans sa vie, il préfère repousser qu'être repoussé. Je sais qu'il a été Mangemort, du moins, j'en ai de gros soupçons. Je ne sais pas son histoire entière, je sais juste que cette façade d'arrogant aguicheur est peut-être le fruit de souffrances en lui. Il n'a jamais été un goujat avec moi, il aurait pu se moquer plus d'une fois sur mon compte, et bien qu'il le fasse à beaucoup de monde, il ne m'a jamais humilié ou rabaissé en se servant de son don de légilimencie. Alors je lui souhaite une femme de sa trempe, qui saura l'aider ou l'accompagner dans son douloureux chemin de vie et de reconstruction. En disant cela, je n'arrive pas à m'enlever de l'esprit James, quel lourd parcours cache-t-il ?

« Tu ne serais toutefois pas contre l’idée d’inviter une des filles de monsieur Lloyd … »
« Où sont vos filles ? » demanda Anthony.
« Mes filles dansent aimablement avec tout gentleman qui se montrera respectueux et aimable envers elles. » répondit-il.
« Lucile est toute accaparée par son cavalier, mais je crois savoir qu’April et Drusilla discutent encore vers la salle des arbres. Allez tenter votre chance. »

Je regarde les hommes bavasser sur les filles, j'ai envie de rouler des yeux ou les fusiller du regard, mais mon éducation me l'interdit. Au lieu de ça, je regarde Thyra en pensant très fort que ce sont tous de gros matcho lourdingue. Il n'en faut pas plus à Anthony pour aller papillonner ailleurs. Et Thyra alors, n'était-elle pas sa cavalière à la base ? Comment le prend-t- elle ?

Tout ce petit monde nous laisse à nouveau seule. Cette fois-ci, c'est Thyra qui remplit nos verres. Pas le moins perturbé par « l'infidélité » d'Anthony.

« Je ne savais pas que tu connaissais les Scott, ou peut-être qu'Anthony ?»

Ma méfiance est toujours là, je ne sais pas dans quelle circonstance une aussi belle femme et bien impliquée dans la société de part son métier extraordinaire a pu faire la connaissance d'Anthony. Est-ce une rencontre passée ou nouvelle ? Pas que je sois frileuse de rencontrer des gens qui frôlent la magie noire, l'ancien régime de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Plus-Prononcer-Le-Nom, mais je préfère savoir un peu à qui j'ai affaire.

« Tu as des frères ? Des sœurs ? Des enfants ?»

On ne sait jamais, James a bien une fille, je n'étais même pas au courant.

« J'ai un frère, Mike, il s'est beaucoup occupé de moi à la mort de notre mère. Il est trèèèès protecteur, d'ailleurs je suis assez étonnée qu'il ne soit pas à cette soirée, à regarder ce que je fais depuis que je suis célibataire...»

J'éclate à nouveau de rire. Je sens les effets de l'alcool à présent, et notre bouteille, après 4 verres est déjà vide.

« Est-ce que ça te dit quelque chose de plus fort ? Tu connais le Whisky Pur feu coupé au sang de dragon ? J'ai connu ça lors d'un voyage en Roumanie, pour oubliéter tout un camp moldu après la vision d'un vol de dragon. C'est super fort, normalement c'est pour les « créatures magiques » ou hybride, mais je t'assure comme passe une bonne soirée avec.»

Je commande donc une bouteille. J'ai besoin de me vider la tête, j'ai besoin d'oublier ce que j'ai entendu à la radio, lu dans les journaux. J'ai besoin d'oublié les mains de James sur moi, son regard, son petit signe de main tout à l'heure. J'ai besoin d'oublié Calvin et tout ce qui s'est passé depuis le début de l'année. J'ai besoin de boire en bonne compagnie, et Thyra est tombé au bon moment.

« Est-ce que tu vas rester un moment à Londres ? Ton frère fait quoi déjà dans la vie ?»

Je vide un énième verre de Whisky et continue nos bavardages. On enchaîne les conversations fluidement, je n'en reviens pas moi-même, j'ai l'impression de la connaître depuis toujours, alors que je la découvre tout juste. Le feeling passe bien avec elle. Je me permets alors des questions plus indiscrète, l'alcool aidant.

« Tu as quelqu'un dans ta vie ? Ou tu as eu quelqu'un ? Quelqu'un qui te rend dingue, tu vois ce que je veux dire ? J'ai rencontré cet homme, plein de mystères et de secrets, qui joue les gros durs.»

J'éclate de rire et bois une gorgée de mon verre, ça me brûle la gorge et ça devrait me faire arrêter de parler, comme pour me prévenir de ne pas aller trop loin dans les confidences.

« Je ne sais pas ce qu'il veut, je ne le comprends pas toujours. Un coup j'ai l'impression que je lui plais et le lendemain on dirait qu'il me déteste et me juge. Et moi, ça me rend diiiingue ! Et tu veux que je te dise un truc...»

Je m'avance vers elle, comme une enfant qui va relever un secret, j'essaye de murmurer.

« Il est plus âgé que moi, je crois que je lui plais pas car je suis trop jeune, tu vois ? Et attend, il a une fille, il me l'avait pas dit !»

J'éclate à nouveau de rire en me reculant, comme pour me protéger de cette révélation, c'est un rire nerveux, un rire triste. J'avale encore mon Whisky qui m'irradie à nouveau l’œsophage, mais les larmes pointent dans mes yeux sans couler, car en réalité, je suis si triste de constater cette vérité.

Je pense que James me déteste, il me fait tourner en rond depuis des semaines, des mois, il se sert de moi, peut-être pour atteindre Calvin ? Ou mon père ? Ou pour se venger plus tard de mon frère ? Peut-être est-il en mission contre la boutique Barjow et Scott ? L'alcool me rend encore plus parano.

Même si ce qu'il m'a dit tout à l'heure m'a mise dans tous mes états, il a fait battre mon cœur, il m'a donné l'illusion qu'on pouvait me désirer vraiment, que je pouvais compter pour lui. Mais c'est peut-être une technique, un subterfuge pour m'amadouer et me trahir ensuite. Je suis une Barjow, je ne dois jamais l'oublier.

« Tout à l'heure, il a pris sa voix la plus sexy qui soit, et il me sort...» Je racle ma gorge et prend un ton surjoué d'homme viril. « Il y a bien quelque chose que je … désire dans cette boutique. Toi. C’est toi que je veux. »

Je sais que je ne devrai pas le dire, je sais que c'est l'alcool qui me désinhibe totalement, d'habitude je ne perds jamais mon sang froid, je ne perds jamais le contrôle, je suis toujours maître de mon comportement, de ce que je peux dire ou faire, je suis une Barjow, je ne peux pas me livrer, faire des confidences, je ne peux pas révéler des secrets ou ma vie privée, mais en cet instant, devant Thyra, c'est si facile de le faire, je me sens légère, je me sens en confiance et je sais que c'est touts ces verres qui me font perdre la raison et le sérieux dont je devrais faire preuve, mais depuis le mois de janvier, je vis dans la peur, je me sens en insécurité permanente, je passe mon temps à dormir chez Andrew, car j'ai tout perdu, j'ai perdu Calvin, j'ai perdu ma confiance, j'ai perdu mes repères.

« Sauf qu'il souffle le chaud et le froid tout le temps. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi, on a rendez-vous pour un dîner. Mais je dois m'habiller en femme d'affaire ? Ou en femme qu'il désire vraiment ? Est-ce que je suis assez bien pour lui ? Est-ce qu'il veut juste coucher avec une jeunette ? Je suis fatiguée... Je veux juste me sentir en sécurité dans les bras d'un homme. Actuellement je vais dormir chez mon beau-frère parce que je déteste rester seule chez moi... je suis pathétique. »

Je relève vraiment mes yeux vers Thyra, et je me sens mortifiée en une fraction de seconde. C'est comme si je désaoulais d'un coup devant ma ridicule mise en scène.

« Oh bon sang, je suis tellement désolée, quand je bois je parle trop visiblement. Tu dois me trouver si superficielle.»

Je repousse mon verre d'alcool comme pour montrer ma bonne foi. Il faut que j'arrête de boire avant d'en dire trop.

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ



"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le bal des Fondateurs ຊ Samedi 29 juin 2002 A peine avais-je dis qui j'étais que je vis la jeune femme en face de moi se détendre. Que croyait-elle ? Que je voulais quelque chose d'elle ? A part la mettre dans mon lit, je n'attendais rien de plus qu'une bonne soirée entre femmes. « C'est un métier si difficile, je ne m'attendais pas à cela en vous voyant. Je vous voyez brillante avocate ou dans la mode, dans la photographie ou le journalisme. » Oh… Elle devait croire que je cherchais des infos, alors ? Je comprenais mieux. Elle était rassurée que je sois Médicomage, et pas une paparazzi. « Je suis ravie que ce ne soit pas le cas. » Je lui fis un clin d'oeil, comme pour détendre l'atmosphère, avant de proposer que nous nous tutoyons, et que, enfin, elle joue le jeu que je venais d'inventer. « Et bien je suis Oubliator pour le Ministère depuis quelques années déjà, et la plus sexy d'entre eux, il va s'en dire la plus douée aussi. » Oh, ce regard… ! Pitié, Merlin, fais que cette femme soit autant attirée pa rmoi que je ne le suis pas elle. « Je n'en doute pas une seule seconde ! » Je lui souris malicieusement. Vu son métier, je pense qu'elle a dû se battre pour se faire une place. Même si en 70 ans, les mentalités avaient évolué, je trouvais que ce n'était pas encore assez.

« Et pour ma plus petite honte, c'est quand j'ai lu pour la première fois un article assassin sur mon compte qui disait que j'étais une croqueuse de diamant pour avoir mis la main sur un Scott, ou peut-être ce soir avec ce ridicule commentaire à Sorcellerie-Info. » Je levais les yeux au ciel pendant que Karoline remplit mon verre, avant de le prendre en main. « Quand un homme met la main sur une femme riche, on dit qu'il épouse un bon parti ; mais quand c'est une femme, on dit que c'est une croqueuse de diamant. » Parfois, je me dis que même en tant que vampire, je suis bien plus humaine que la plupart des humains sur cette Terre. « Les gens oublient que je ne suis pas sans la noise, je ne sais pas si tu connais la famille Barjow, mais on est loin de chercher après l'argent, alors j'ai eu honte qu'on me voit ainsi. » Compatissante, je posais une main sur la sienne. « Tu n'as pas à avoir honte. Ceux qui devraient avoir honte sont ceux qui répandent ce genre de rumeurs. Ou ceux qui les écoutent. Je ne sais pas qui sont les plus pitoyables, au fond… » C'était dégueulasse de pourrir la relation de quelqu'un comme ça. Surtout quand on savait que les femmes étaient les principales victimes de ce genre de choses.

Je continuais de siroter mon verre, quand Karoline me demanda : « Je suis désolée si je suis indiscrète, mais tu es médicomage à 20 ans ? Je trouve cela impressionnant, d'autant plus que tu as l'air de dire que tu connais un peu toutes les disciplines de la médicomagie. Où as-tu eu ta formation aussi dense et riche ? Tu n'es pas Londonienne n'est-ce pas ? Moi j'ai toujours vécu ici. » Merde. Mauvais mood, Thyra ! Je sais que tu as 20 ans (enfin, 89), mais tu devrais commencer à te vieillir de au moins 10 ans. Même si les gens n'y croyaient pas, ou te trouvaient éternellement jeune ! Il fallait que je trouve un moyen de me sortir de là, alors, pour me donner du temps, j'expliquais : « Je ne suis pas londonnienne, non. Je suis danoise, même, mais je travaille à Sainte-Mangouste. Et pour mon âge… » Par Merlin, qu'allais-je dire ? « Karoline, je dois avouer que tu es de loin la sorcière la plus époustouflante de cette soirée. Après toi, Thyra, évidemment. » Anthony, mon sauveur ! Je t'aime tellement. Enfin, pas comme tu le voudrais mais actuellement, je t'aime tellement que je pourrai t'embrasser. Evidemment, je ne le fais, et me contente d'un sourire en coin qu'il saura interpréter : « Anthony, vil flatteur. » Il avait l'habitude de ce sourire !

« Anthony ! Je te remercie ! » Anthony avait toujours son sourire charmeur en coin. Sous le regard surpris de Karoline, il se pencha pour embrasser ma tempe. Si il avait l'habitude de mes sourires un peu messagers, j'avais l'habitude de ses marques d'affection et me laissais faire. Je les chérissais toujours. « Vous vous connaissez ? » « C'est mon cavalier, oui. » Confirmais-je. Je vis le regard de Karoline se fermer, et j'avais l'impression d'avoir perdu sa confiance, un peu comme quand elle croyait que j'étais une journaliste. « Tu connais les Scott ? » « Pas tous. Enfin, je ne connais que celui-là. » Je désignais Anthony du doigt, sans préciser que je connaissais son grand-père, que j'avais croisé, plus jeune, dans certaines réceptions. Mais avaient-ils besoin de le savoir ? Un peu gênée à l'idée de trahir la confiance de la jeune femme, je jetais un regard à Anthony. Par altruisme, ou par désir de continuer son petit jeu, il me sauva, pour la seconde fois de la soirée : « Pas étonnant que tu animes la presse people ! Karoline, tu dois avouer que c’est assez risible la manière dont tout le monde s’intéresse de savoir lequel des frères Scott tu choisiras. » Pourquoi choisir un frère, alors que j'étais là ? Mais je gardais cette réflexion en moi. Je ne savais pas encore avec qui je finirais la soirée : avec Karoline au lit ou dans le salon d'Anthony à boire ses meilleures bouteilles en sa compagnie ? Ce dernier se pencha vers la jeune femme. « Que penserais-tu de leur vendre du rêve en acceptant ma demande en mariage ? » Il avait beau chuchoter, j'avais tout entendu… « Je devrai collectionner le nombre de fois où tu m'as demandé en mariage Anthony. » Un rire m'échappa. « Il y a donc d'autres femmes que moi qui t'échappent, Anthony ? » J'aimais me moquer de lui, et il le savait. Le jeune homme m'envoya une oeillade amusée, avant de se retourner une nouvelle fois vers Karoline, désireux d'aller au bout de sa pensée. « Même si tu n’en portes pas le nom, tu es aussi digne qu’une Scott. Et aucun Scott n’a jamais laissé ce genre de rumeurs l’atteindre. Relève la tête et époustoufle-les. » « J'y compte bien. Tu connais le dicton pour les rumeurs. Le feu est allumé mais le chaudron est vide. » Je la regardais, en sirotant mon verre. La pauvre. Je fus prise pour elle d'un élan de compassion. Je savais très bien par quoi les femmes passaient, et elles semblaient en faire l'expérience…

L'arrivée du père d'Anthony me détourna de mes pensées. Il n'était pas seul, d'ailleurs, il était accompagné. « Anthony, je te présente officiellement Wayde Lloyd. » « Ravi de vous rencontrer, monsieur Lloyd. » « Et voici, miss Karoline Barjow … qui était jusqu’à peu encore ma belle-fille. » Invisible. C'était l'impression que j'avais. J'étais invisible. Bon, je devrais m'en ficher, comme je n'appréciais pas Arthur Scott, mais ça restait vexant. A force, j'avais appris et compris que les Thorvaldsen avaient perdu de leur lumière dans la société Sang-Pur. Non pas que ça me dérange, mais je savais très bien que je n'obtiendrai jamais grâce aux yeux de Arthur Scott. Je me tapais mentalement. Depuis quand tu as besoin de la validation d'un vieux croûton, Thyra ? « Monsieur Scott, Monsieur Lloyd, enchanté de vous croisez ici. » Je regardais Karoline lui adresser une petite révérence, fascinée. J'aimais balayer ce genre de traditions, comme elle ne tardera pas à le voir. « Et miss Thyra Thorvaldsen, la cavalière d’Anthony ... pour ce soir uniquement ! » Quand je disais que je ne l'appréciais pas… Cette manière de vouloir m'éjecter de la vie de Anthony depuis qu'il avait compris qu'on ne se marierait pas ! Ça me rendait dingue. Je lui adressais un signe de tête poli, en retenant un sourire crispé. Voilà, c'était comme ça qu'on balayait les convenances, mais avec classe. « Enchantée, monsieur. » « Enchanté de vous rencontrer, miss. » « Thyra et Karoline restent des partenaires tout à fait exquises. » Anthony chéri, je te jure que si j'avais été hétéro, je t'aurai épousé. Tu avais toujours l'art et la manière de sauver mon égo. « Aussi gentleman et séduisant que toi, on s'étonne toujours à ce que tu n'es pas une cavalière permanente à ton bras mon cher Anthony. » Ou même si je n'avais pas été hétéro mais que les femmes seraient encore privées de leur choix, j'aurai accepté d'être son épouse. Il serait ma couverture, il aurait pu me tromper autant qu'il voulait tant qu'il me laissait faire ce que je voulais. Et les soirs où on aurait été tous les deux, on se serait bourré jusqu'au petit matin.

Je laissais les hommes parler entre eux, et visiblement, Karoline aussi. Elle me lança un regard assez agacé, et je lui répondis avec un amusé et blasé. A force, on s'habitue, même si ça reste tout aussi agaçant. Promis, un jour, j'aurais le dernier mot sur Arthur Scott. Je ne sais pas encore comment, mais je prendrais ma revanche. Je regarde Anthony partir -et son père, Merlin merci- puis je remplis à nouveau nos verres. « Je ne savais pas que tu connaissais les Scott, ou peut-être qu'Anthony ? » « Que Anthony. » Confirmais-je en faisant tourner le vin dans mon verre. « Je l'ai rencontré quand je voyageais au Brésil, en tant que juste Anthony et juste Thyra. C'est quand on s'est retrouvé en Angleterre qu'on a su qu'on était tous les deux des Sang-Purs. On reste amis, même si on s'utilise mutuellement. » Pas comme il le voudrait, dommage pour lui. Il n'empêche qu'on a toujours autant de fous rires. « Mais changeons de sujet, maintenant que Don Juan est parti à la chasse ! » Je trinquais avec elle, avant de reprendre une lampée. Encore un peu et je finirais pompette. « Tu as des frères ? Des sœurs ? Des enfants ? » « Pas d'enfants. » J'eus un sourire triste. C'était l'un des plus grands regrets de la vie, que ce soit en tant que vampire ou lesbienne. « Pas de sœur, mais j'ai un grand frère, Mads, avec qui je suis proche. Christian, mon cadet, me fait la gueule. » Pour de sombres histoires que je n'avais pas forcément envie d'étaler. A la place, je lui demandais : « Et toi ? » « J'ai un frère, Mike, il s'est beaucoup occupé de moi à la mort de notre mère. Il est trèèèès protecteur, d'ailleurs je suis assez étonnée qu'il ne soit pas à cette soirée, à regarder ce que je fais depuis que je suis célibataire… » Je ricanais. Je connaissais bien le côté relou des frères, mais heureusement, Mads s'était calmé. Il savait que j'étais capable de l'abandonner chez Lorenzo si il se mêlait de mes histoires de cœur. Ce n'était pas une grosse punition pour les deux, et comme ça, j'étais sûre d'être tranquille un bon moment.

« Est-ce que ça te dit quelque chose de plus fort ? Tu connais le Whisky Pur feu coupé au sang de dragon ? J'ai connu ça lors d'un voyage en Roumanie, pour oubliéter tout un camp moldu après la vision d'un vol de dragon. C'est super fort, normalement c'est pour les « créatures magiques » ou hybride, mais je t'assure comme passe une bonne soirée avec. » J'haussais un sourcil intéressé. Si elle buvait du sang de elle-même sans être une créature, cela voulait dire qu'elle n'avait rien contre elles, n'est-ce pas ? « Il faut que je te dise quelque chose… Je suis un vampire. J'ai 89 ans. » Je lui offrit un sourire mi-contrit, mi-amusé. Karoline ne semblait pas être choquée, ni apeurée et encore moins étonnée. Je pris alors le temps de lui raconter toute mon histoire, y compris mon adolescence. Pour qu'elle comprenne certaines choses sur moi. Je lui parlais de la rupture de ma famille, de ma sexualité, de mon choix de métier qui choquait à l'époque, de mon voyage, ma morsure, la morsure de mon frère, la rupture définitive avec mes parents et mon frère, mes voyages, ma rencontre avec Lorenzo aux Etats-Unis puis celle d'Anthony au Brésil. Je lui précisais que Anthony ne savait rien de ma nature, avant d'enchaîner sur mon retour en Angleterre pour retrouver ma famille, dont ma petite-nièce. Curieuse, elle finit par me dire qu'elle avait déjà croisé des vampires dans son job et dans la boutique familiale. Puis elle me posa plein de questions, sur ce que ça me faisait, alors, je lui parlais des sens sur-développée, de ma force, de ce que ça me permettait de faire, et de mes avantages préférés (faire des choses dangereuses sans avoir peur, ne pas avoir dormir, et surtout, finir bourrée sans gueule de bois). Quand elle me demanda ce que je regrettais, je lui expliquais que manger n'était pas intéressant, sauf que je continuais de boire des boissons chaudes ; mais le regret était que je ne ressentais pas toutes les saveurs exactement, comme un être humain. « Est-ce que tu vas rester un moment à Londres ? Ton frère fait quoi déjà dans la vie ? » « Oui, je pense rester quelques années, pour Anthony, pour ma petite-nièce, et pour Lorenzo, qui est aussi installé ici. Mon frère était chasseur de trésor, mais je pense qu'il va chercher un boulot stable maintenant. Il hésite à postuler en tant que barman dans ce bar de créatures magiques tenue par un Irlandais. »

Finalement, la jeune femme me plaisait de plus en plus. Même amicalement. La discussion était fluide, et on avait l'impression qu'on pouvait parler de plein de choses. Karoline finit par commander une bouteille de whisky avec du sang, et j'étais ravie de continuer de picoler tout en me nourrissant sans trahir ma couverture. Après tout, Karoline aussi buvait ce mélange. « Tu as quelqu'un dans ta vie ? Ou tu as eu quelqu'un ? Quelqu'un qui te rend dingue, tu vois ce que je veux dire ? J'ai rencontré cet homme, plein de mystères et de secrets, qui joue les gros durs. » « Non, ne me dis pas que tu as un homme dans ta vie ! J'espérais finir la soirée au lit avec toi… » Devant ma mine boudeuse, Karoline éclata de rire et but une gorgée, pendant que je remplissais mon verre. « Tant pis, je vais me consoler avec de l'alcool. Parle-moi de ce mec. » « Je ne sais pas ce qu'il veut, je ne le comprends pas toujours. Un coup j'ai l'impression que je lui plais et le lendemain on dirait qu'il me déteste et me juge. Et moi, ça me rend diiiingue ! Et tu veux que je te dise un truc… » Je souris quand je la vis s'approcher de moi. Je sentais les ragots commencer à monter, et ça me plaisait de plus en plus. Malgré ses murmures au milieu de a musique, je l'entendis distinctement me dire : « Il est plus âgé que moi, je crois que je lui plais pas car je suis trop jeune, tu vois ? » « Karoline, j'ai 60 ans de plus que toi, et tu viens de me briser le cœur. Si ce gars a un problème avec ton âge, c'est tant pis pour lui ! » Je lui fis un clin d'oeil amusé. Elle ne m'avait pas réellement brisé le cœur, et heureusement. Mais je me moquais gentiment d'elle.

« Et attend, il a une fille, il me l'avait pas dit ! » Je me joins à son éclat de rire. Nous commencions à être sévèrement saoules, et pourtant, je passais une excellente soirée. Franchement, dès demain, je retournais à sa boutique ou à son bureau pour l'emmener boire un café. J'avais pas tellement de copines filles -à part Aliénor depuis peu-, il fallait remédier à ce problème. Et que je lui présente Ali, à l'occasion. « Fais attention à ce qu'il ne te cache pas une femme non plus ! Tu devrais demander à sa fille, lui offrant un ours en peluche… » Exactement ce que j'avais fais avec Maggie pour son anniversaire. Je lui avais offert un ours new-yorkais, en pensant qu'elle petite. En fait, elle fêtait sa majorité. Ce souvenir me fit froncer les sourcils. Mon esprit avait du mal à marcher correctement… « Vérifie peut-être son âge avant de lui offrir un ours. » « Tout à l'heure, il a pris sa voix la plus sexy qui soit, et il me sort… » Karo racla sa gorge, et je la fixais, impatiente. « Il y a bien quelque chose que je … désire dans cette boutique. Toi. C’est toi que je veux. » Je ne pus m'empêcher de rire à nouveau, en ignorant les regards courroucés des gens autour de moi. Hé, amusez-vous un peu ! « Les hommes ! Ils se croient virils, mais parfois, ils sont ridicules. Et ils vivent dans leur propre monde. Si tu savais le nombre de fois où Anthony m'a demandé si je comptais changer de bord, dans l'espoir d'élever notre relation au 7e ciel ! » En ricanant, je continuais de boire une gorgée, avant de fixer la jeune femme. « Et ça marche, ça ? Ça te charme ? » « Sauf qu'il souffle le chaud et le froid tout le temps. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi, on a rendez-vous pour un dîner. Mais je dois m'habiller en femme d'affaire ? Ou en femme qu'il désire vraiment ? Est-ce que je suis assez bien pour lui ? Est-ce qu'il veut juste coucher avec une jeunette ? Je suis fatiguée... Je veux juste me sentir en sécurité dans les bras d'un homme. Actuellement je vais dormir chez mon beau-frère parce que je déteste rester seule chez moi... je suis pathétique. » Mon rire mourut dans ma gorge, et je posais doucement ma main sur la sienne, comme pour essayer de la rassurer. « Tu n'es pas pathétique. » Lui affirmais-je. « Si tu as autant peur d'être seule, c'est qu'il t'est arrivé, je suppose, des trucs pas cools… Et j'en suis désolée pour toi. »

Quand elle leva les yeux vers moi, je lui souris. J'aimerai lui dire que je comprends, qu'elle n'est pas seule. J'ai eu du mal avec les grandes villes pendant un bon moment après les attentats de Grindelwald. J'aimerai lui dire qu'on peut trouver des solutions ensemble, qu'elle ne doit pas rester enfermée dans cette peur, mais Karoline reprend la parole avant moi. « Oh bon sang, je suis tellement désolée, quand je bois je parle trop visiblement. Tu dois me trouver si superficielle. » « Pas du tout ! » M'écriais-je. « Au contraire, tu es toi-même, et c'est hyper flatteur parce qu'on voit que tu as confiance en moi. Ça me fait plaisir ! Et puis, moi, ça me donne encore plus envie d'en savoir plus et de continuer de te voir. En tant qu'amies, bien sûr. » Je plaisantais, et je lui lançais un clin d'oeil. Elle semblait penser la même chose que moi, et ça me rassura. Elle acceptait même qu'on reprenne un café, un de ces jours. En attendant, je repoussais vers elle le verre d'alcool qu'elle avait éloigné. « Pour répondre à ta question de tout à l'heure… Je n'ai pas vécu d'histoires aussi dingues que la tienne. Je n'ai pas cherché à rencontrer quelqu'un qui change toute ma perception du monde. Mais c'est ma faute, je bougeais beaucoup, alors, je ne cherchais pas une histoire à construire. » Je lui racontais alors mes quelques histoires. J'en avais eu plusieurs, des courtes, des longues, mais jamais des construites. Elles avaient toujours été comme au premier jour, sans prise de tête, sans projet. Juste du sexe et de l'affection. Parfois, de l'amour, comme je l'avais ressenti avec Maria, au Brésil. Nous étions restées ensemble plusieurs années, mais elle savait que j'allais repartir, alors, nous n'avons rien construit. Tout s'est terminé naturellement quelques semaines avant mon départ en Angleterre.

C'est comme ça qu'avec Karoline, nous avons continué de discuter toute la soirée, et même une partie de la nuit, sans se lasser. Son cavalier avait fini par me laisser son adresse sur un bout de papier parce qu'il rentrait. Comme ça, je pus raccompagner Karoline chez Andrew Scott quand, au petit matin, les sorciers d'entretien nous vira de la salle pour pouvoir faire le ménage.      
:copyright:️ Justayne

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ຊ It was love, in your eyes, Now it haunts me every night ຊ

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